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Silence ! Place aux audits

Rédigé par leral.net le Lundi 26 Novembre 2012 à 21:41 | | 0 commentaire(s)|

«On m’appelle le président le plus pauvre, mais je ne me sens pas pauvre. Les pauvres sont ceux qui travaillent uniquement pour avoir un style de vie dépensier, et qui en veulent toujours plus. C’est une question de liberté. Si vous n’avez pas beaucoup de possessions, vous n’avez pas besoin de travailler comme un esclave toute votre vie pour les soutenir, et vous avez plus de temps pour vous-même.» José Mujica - Président de l’URUGUAY.


Silence ! Place aux audits
Il ne s’agit point de parler uniquement pour parler lorsque l’on veut réellement changer la condition calamiteuse d’un Peuple, rectifier la trajectoire approximative d’un Pays ou redresser la tendance défectueuse d’une Nation. Le monde entier a assez appris de la sagesse de Confucius que connaître la vertu sans la cultiver, accumuler les connaissances sans les approfondir, entendre parler du juste sans le pratiquer, voir ses propres défauts sans y remédier, c'est bien là ce qui doit nous préoccuper ! C’est pourquoi, le Sénégal dans son intégralité, exige une volte-face salutaire dans la marche de ses affaires (jamais plus d’impunité) où l’exemple – aussi sévère soit-il - servira de leçon et pour toujours.
Et c’est pourquoi on ne peut plus s’accommoder du fait de voir ceux qui ont la charge des destinées de notre Pays passer plus de temps à palabrer ou à se laisser distraire par les boucaniers, ennemies d’en face qui, ne veulent pas savoir que pour les choses que l’entendement peut atteindre d’une vue claire et distincte, et qui sont concevables par elles-mêmes, on a beau en parler obscurément, nous les entendons toujours sans beaucoup de peine ; suivant en cela le proverbe : « à qui comprend, un mot suffit ». Wade et les reliefs de son parti nous ont tellement horrifié (trame d’un film d’épouvante de douze bonnes années, vécue en live et par tous) que nous n’ayons plus besoin d’en discuter ! C’est aussi clair que de l’eau de roche.
Un simple alibi ? On peut toujours en trouver. Faudrait-il seulement qu’il arrive à convaincre l’audimat ciblé. Aujourd’hui, le plus important, c’est se demander ce qui lie Wade himself à Ouattara pour que ce dernier réussisse à le persuader de différer son retour à Dakar - l’injure à la bouche et le couteau entre les dents - au nom de la « paix sociale » dixit Ngom Oussou. Serait-ce l’effet des effluves enivrantes de l’épique combat mené en commun contre Gbagbo en son temps ? Je donne ma langue au chat… De toutes les façons, nos frères Ivoiriens en ont donné une autre lecture. Bref, chez nos amis du PDS, les cinglantes mises au point et les sévères démentis ne tuent pas !
Qu’est-ce qui fait toujours croire à Wade et à ses vacives qu’ils ont les moyens politiques et humains de faire flageoler les décisions du pouvoir de Macky ? Pourquoi pensent-ils toujours que « la seule constante » du PDS bénéficie toujours de l’onction populaire ? Illusion quand tu nous tiens !
En politique, en ce qui concerne les affaires de l’Etat et de la République, le fait de vivre sous illusion nous met dans une position inconfortable car la simple politique politicienne habillée d’un populisme désuet ne permet pas de contrecarrer la volonté d’un peuple souverain qui veut savoir ce que l’on aura fait de ses maigres revenus. Cela pose même un problème de moral, un problème d’éthique, un problème du sens de la vie ou celui de la responsabilité devant la liberté d’agir (le soin de diriger les affaires de tous) que ce même peuple souverain cité plus haut a conféré à un groupe d’individus pendant un laps de temps. Jacques Ellul a depuis fort longtemps démontré que c'est parce que nous refusons de prendre nos responsabilités personnelles devant la liberté d’agir au nom du peuple (et, au final, parce que nous ne voulions pas vraiment être libres en adoptant des postures frauduleuses comme le copinage, les détournements de fonds, la forfaiture, la concussion et l’enrichissement illicite) que nous demandons à l'État nouveau (chargé d’auditer notre gestion) de nous donner ce que nous voulons c’est-à-dire une impunité coupable. C'est parce que nous n’avons pas voulu faire l'effort de chercher ce que signifient le bien, le vrai, le juste et l’équitable du temps de notre splendeur au sommet de l’Etat et des affaires de la République que nous demandons à l'administration nouvelle de le chercher pour nous. Et c’est lamentable comme posture !
Pendant douze ans, le clan libéral njomborien* a préféré être le serviteur des « plus froids des monstres froids » que sont l’injustice, la corruption et la gabegie (revêtues que sont-ils du manteau de ces monstruosités abjectes appelées clanisme, consanguinité et prédation) plutôt que d'assumer pleinement sa liberté de choisir le bien et le juste au service exclusif du peuple. Il s’était complètement déshumanisé au profit de l'État cannibale, de l’Etat lycanthrope vampire, plaçant sa foi dans la politique politicienne, le populisme, l’incrédulité, le clanisme, la consanguinité, la prévarication, la forfaiture, la corruption qui, au final, n'ont jamais eu le pouvoir de ses ambitions qui étaient de demeurer éternel dans le cœur principalement des Sénégalais et globalement des africains de toutes les conditions. Aujourd’hui, il n’y a qu’une seule vérité : le peuple souverain – par la voix de ses nouveaux élus – réclame des comptes ! Et qu’il faudra payer jusqu’au dernier centime ! La CREI que je sache, n’a pas été ressuscitée pour traquer les honnêtes gens comme le petit tailleur du coin ou la vendeuse de cola. Ceux qui n’ont rien pris au Peuple, ne doivent pas avoir peur : c’est aussi simple que ça ! Et puis nak*, s’il y a une victime dans tout ce cela, c’est le Peuple Sénégalais qui a été spolié de ses biens. Le Général Charles de Gaulle ne théorisait –il pas déjà que les exigences d’un grand peuple sont à l’échelle de ses malheurs ? On ne tord pas la main à un Peuple souverain car de tous les monarques, le plus dur, le plus despotique, le plus intolérable, c'est le monarque « peuple ». Et pourtant, cette souveraineté du Peuple qu’il fait exercer par ses représentants sans possibilité de se déroger à la règle (le vœu exprimé) doit être protégé des esprits malins aux « mains baladeuses qui se substituent sans gène aucune à d’autres mains plus sûres* ».
Les hommes et les femmes politiques du clan libéral de Wade (qui crient au règlement de compte, qui indexent le nouveau pouvoir de faire preuve d’une justice instrumentalisée) se sont vantés d’avoir changé le monde, s'attribuant les mérites des changements opérés dans la société, alors que ces variations ne sont que des accidents circonstanciels avec lesquels on peut s’enrichir sans retenu, toute honte bue. De quoi doivent-ils avoir peur alors ? C'est à oublier que toute situation (même subversive ou insurrectionnelle) n'est que partiellement la conséquence des décisions qui visent à l'influencer. Et le peuple ne leur pardonnera jamais ce tintamarre alors que ce même peuple auquel ils ose demander des preuves de leur culpabilité, les a observés construire des palaces les pieds dans l’eau, conduire des bolides hollywoodiennes* et se comporter en distributeurs automatiques ambulants de billets de banque flambants neufs. Ne les a-t-on pas vu partir du néant et sortir de l’anonymat pour devenir en un clin d’œil des nababs dorés, des demi-dieux hors catégorie ? Et on (le Peuple) en a suffisamment parlé car, « faute de parler, on meurt sans confession. » nous apprennent avec philosophie les chinois. Oui, c’est le Peuple qui porte l’accusation…; et il faudra lui montrer des mains toutes immaculées pour s’en sortir ! Et si tous ces grooms du PDS et ses spoutniks avaient lu Douglas Kennedy, ils sauraient que si les psychologues proclament qu'il est toujours préférable de dire les choses, ils verraient que c'est un leurre. Parler revient seulement à formuler le mal qui vous ronge, non à l'expulser. Ce n'est pas comme de vomir un repas indigeste, une réaction naturelle qui vous laisse purgé, lavé et prêt à vous remettre à table. Tout ce que l'on peut penser, après s'être confié, c'est Voila, je l'ai dis et puis, rien n'a changé. Parce que justement l’os (la CREI) n’est pas si facile à rendre !
Nos frères du Wadisme* sont –ils atteints d’anamorphose ? Pour ma part, je le crois volontiers car, on appelle également anamorphose la déformation de l'image d'un film (ce qu’ils ont déroulé comme mode de gouvernance pendant douze ans) ou d'une émission (le verbe arrogant dont ils ont fait montre en nous narguant) à l'aide d'un système optique ou électronique afin de l'adapter à un écran informatique ou de télévision. Pourtant notre vie en commun ne sera jamais (on ne le permettra à personne) qu’un simple film que l’on commente ou que l’on manie comme on veut et à sa convenance. Oui, c’est le Peuple qui accuse et il faudra vraiment le convaincre ! Ah, oui : « Sàcc ndënd yomb na; foo koy tëggee moo jaffe ! »



Amadou Fall Enseignant à GUINGUINEO
Zemaria64@yahoo.fr/zemazia64@hotmail.fr