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Sous surveillance : Macky perdra du poids…

Le président Macky Sall, dès son installation, a soumis l’Etat à une cure d’amaigrissement : réduction de la taille du gouvernement, passage à la trappe de dizaines d’agences et autres économies de bout de chandelle. Pour faire contrepoids, le chef de l’Etat a aussi baissé les prix de quelques denrées de première nécessité.


Rédigé par leral.net le Vendredi 15 Juin 2012 à 03:39 | | 0 commentaire(s)|

Sous surveillance : Macky perdra du poids…
Ces deux exercices de gouvernance ont été suivis d’un troisième autrement plus périlleux, l’audition de dignitaires de l’ancien régime, épinglés par la Cour des comptes et/ou l’Inspection générale d’Etat en 2008. Si le président Sall a, plus moins ou moins, trouvé solution aux deux premiers, le troisième se révèle d’autant plus difficile à résoudre qu’on va à des Législatives cruciales. Pour dire le vrai, les audits sont un tel casse-tête que les prédécesseurs du chef de l’Etat, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, y ont perdu leur latin.

Le premier avait mis en place la Cour de répression de l’enrichissement illicite qui fit long feu pour les raisons qu’on sait. Le second avait lancé des audits, vite rangés aux oubliettes. Le président Sall, pour sa part, a réactivé la Cour de Diouf et exhumé les rapports d’audit de 2008 que Wade gardait sous le coude. Mélange détonant et manque de netteté. Quand un «suspect» est convoqué par la Dic, ce peut être pour détournement de deniers publics, blanchiment d’argent, concussion, surfacturation ou autres fric-frac. Quand il en sort, on en sait un peu plus. C’est-à - dire presque rien.

« Chasse aux sorcières » disent les uns, « exigence de transparence », disent les autres. Mais tous, l’ancien régime, le nouveau pouvoir, les partenaires au développement, les institutions de Bretton Woods, la société civile et le gros des électeurs de la présidentielle du 25 mars dernier, souhaitent que les audits soient menés à terme. Sans pour autant être d’accord sur les modalités. Le nouveau régime veut le procès des quatre dernières années, l’ancien veut qu’on remonte à 1960 et supprime la Cour sur l’enrichissement illicite. Le président Wade exige même que «l’enquête sur les biens spoliés et placés à l’étranger» commence par le président Macky et lui. Faudra-t-il dans ce cas convoquer le délit de haute trahison ? Pondre de nouveaux textes de loi pour juger les anciens ministres ou autres ordonnateurs de dépense ?

Les enquêteurs et la ministre de la Justice ont du pain sur la planche, car «les enrichis sans cause» ne se laisseront pas faire. Mbaye Jacques Diop, «meurtri», promet de porter plainte contre l’ancien patron de la Centif, Ngouda Fall Kane, coupable à ses yeux d’avoir commis un faux rapport. Me Ousmane Ngom jure qu’on ne peut rien contre lui et qu’il ne répondra plus aux convocations des enquêteurs. Du moins jusqu’après les Législatives … Les «audités» sont toujours des adversaires politiques. Les audits, on le voit c’est compliqué. Wade qui n’avait que 687 dossiers d’audit, dit-on, malgré son esprit fertile, pensait trouver solution au casse-tête en recourant à une Chambre financière, qui, de toutes les façons, n’aurait pas emporté l’adhésion des Sénégalais. Il avait fini par abandonner l’idée … et fait de la politique avec ces dossiers.

Comment finiront les audits du président Wade repris par le président Sall ? On ne sait, mais une chose est sûre : le président de la république, quelque peu rondouillard, perdra du poids. Mener des audits à terme est la meilleure façon d’éviter la surcharge pondérale dont on connaît les effets néfastes…

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