Habillé d’un boubou léger de couleur noire, marchant le corps courbé comme s’il avait une bosse au dos, Babacar Mbaye Diouf, natif de Touba Toul mais vivant à Touba sur la route de Darou Marnane, a décidé de s’ouvrir pour la première fois de sa vie à un journaliste.
L’Office : Serigne-Bi, pourquoi avoir attendu aussi longtemps avant de parler de ce qui vous arrive ?
Mbaye Diouf : J’avais plus l’idée de cacher mon corps aux curieux. J’avais le complexe que mon entourage découvre les cicatrices qui s’y propageaient, chaque jour davantage. Je n’ai pas voulu être la risée publique. Au Sénégal, les gens, généralement, compatissent rarement aux malheurs des autres. C’est pourquoi, tout ce temps, je me suis tu, préférant me couvrir le corps du matin au soir.
Et aujourd’hui ?
Aujourd’hui, j’ai une autre perception des choses. Un ami m’a convaincu d’en parler sur la place publique et aux bonnes volontés qui pourraient m’aider à retrouver la paix.
Qu’est-ce qui vous arrive réellement ?
Cela fait un peu plus de deux ans que j’ai commencé à ressentir des démangeaisons persistantes. Je me grattais la peau à longueur de journée. A force de le faire, des plaies apparaissaient, du sang coulait en permanence de mon corps et je changeais mes habits fréquemment. Je m’en suis ouvert aux médecins qui me prescrivaient des médicaments. Des médicaments, hélas, qui n’ont jamais été efficaces. Au fil du temps, les démangeaisons, à cause de l’habitude, ne me gênaient plus sérieusement et je commençais petit à petit à reprendre mes activités. Seulement… (Il a les larmes aux yeux).
Seulement quoi ?
Seulement, quelques semaines après, j’ai commencé à voir de petites bestioles surgir de ma peau. Au début, j’ai pensé qu’il s’agissait d’illusions mais, hélas, je devais me rendre à l’évidence. C’étaient des fourmis, des mouches, des chenilles, des vers … parfois des menthes religieuses. Seulement, cela fait un peu plus d’un an que des araignées sortent de mon corps et ce sont, à ce jour, les bêtes les plus fréquentes.
Comment sortent-elles ces bestioles ?
Tout commence par une démangeaison aiguë. Là je suis obligé de gratter. Je gratte, gratte, gratte et à force de le faire, je finis toujours par en extraire une que je tiens par la main au vu de tout le monde. Au début, mes proches ne croyaient pas à ce que je leur racontais mais quand ils ont vu cela de leurs propres yeux, ils n’en revenaient pas.
Des araignées ?
Oui des araignées. Donnez-moi de l’eau fraîche. Dès que je la bois, les démangeaisons vont commencer. Ce sera horrible parce que mon sang coulera forcément mais à la fin, une bestiole apparaitra, vous verrez.
Avez-vous essayé de vous faire soigner ?
Oui, je suis allé auprès de plusieurs médecins, de plusieurs dermatologues. Ils me font savoir, à l’unanimité, qu’il n’y rien d’anormal dans mon corps. Ils ont beau faire des analyses, mais rien, tous disent que je ne souffre d’absolument rien. Certains n’ont pas cru à mon histoire, parce que disaient-ils, des bestioles ne pouvaient pas, scientifiquement, sortir d’un corps d’un être vivant en transperçant sa peau. Mais, tous ont dû se frotter les yeux lorsqu’ils ont vu le phénomène. Je suis aussi allé chez les tradipraticiens.
Qu’est-ce qu’ils vous disent ?
Deux d’entre eux m’ont dit qu’il s’agissait d’un vent qui m’a été soufflé par un Djinn. Je ne me rappelle pas avoir fait la rencontre d’un Djinn. Tout ce que je sais, c’est que je suis fatigué et je voudrais être soigné. Peut-être qu’il y a, dans ce monde, quelqu’un qui peut, par la grâce de Dieu, me sauver.
Peut-être s’agit-il d’un mauvais sort ?
Non, sérieusement, je ne le pense pas. Si c’était le cas, on me l’aurait dit depuis longtemps, je crois.
Que faites-vous maintenant pour vivre ?
Avant, j’étais un grand commerçant à Tilène (Ziguinchor). Je m’en sortais pas mal. Aujourd’hui, les gens ne veulent plus de mes marchandises à cause du caractère bizarre de mon corps. Je tends désormais la main pour vivre. J’ai 63 ans. Je ne suis pas vieux mais à me regarder, quel âge me donneriez-vous ?
A première vue, je croyais avoir à faire à un vieil homme d’au moins 90 ans.
J’en ai que 63 mon fils … Regardez mon ventre. Les cicatrices que vous voyez se déplacent suivant les zones de démangeaisons. Que Dieu vous préserve d’une telle maladie !
Amen.
(Aucun franc dans sa poche et n’étant même pas certain d’avoir quelque chose à se mettre sous la dent, le vieux Babacar Mbaye Diouf prend son sac et s’en va, dans l’espoir de trouver un jour un faiseur de miracles qui l’aiderait à retrouver une vie normale).
SOURCE:Rewmi.com
Mama Moustapha MBAYE
L’Office : Serigne-Bi, pourquoi avoir attendu aussi longtemps avant de parler de ce qui vous arrive ?
Mbaye Diouf : J’avais plus l’idée de cacher mon corps aux curieux. J’avais le complexe que mon entourage découvre les cicatrices qui s’y propageaient, chaque jour davantage. Je n’ai pas voulu être la risée publique. Au Sénégal, les gens, généralement, compatissent rarement aux malheurs des autres. C’est pourquoi, tout ce temps, je me suis tu, préférant me couvrir le corps du matin au soir.
Et aujourd’hui ?
Aujourd’hui, j’ai une autre perception des choses. Un ami m’a convaincu d’en parler sur la place publique et aux bonnes volontés qui pourraient m’aider à retrouver la paix.
Qu’est-ce qui vous arrive réellement ?
Cela fait un peu plus de deux ans que j’ai commencé à ressentir des démangeaisons persistantes. Je me grattais la peau à longueur de journée. A force de le faire, des plaies apparaissaient, du sang coulait en permanence de mon corps et je changeais mes habits fréquemment. Je m’en suis ouvert aux médecins qui me prescrivaient des médicaments. Des médicaments, hélas, qui n’ont jamais été efficaces. Au fil du temps, les démangeaisons, à cause de l’habitude, ne me gênaient plus sérieusement et je commençais petit à petit à reprendre mes activités. Seulement… (Il a les larmes aux yeux).
Seulement quoi ?
Seulement, quelques semaines après, j’ai commencé à voir de petites bestioles surgir de ma peau. Au début, j’ai pensé qu’il s’agissait d’illusions mais, hélas, je devais me rendre à l’évidence. C’étaient des fourmis, des mouches, des chenilles, des vers … parfois des menthes religieuses. Seulement, cela fait un peu plus d’un an que des araignées sortent de mon corps et ce sont, à ce jour, les bêtes les plus fréquentes.
Comment sortent-elles ces bestioles ?
Tout commence par une démangeaison aiguë. Là je suis obligé de gratter. Je gratte, gratte, gratte et à force de le faire, je finis toujours par en extraire une que je tiens par la main au vu de tout le monde. Au début, mes proches ne croyaient pas à ce que je leur racontais mais quand ils ont vu cela de leurs propres yeux, ils n’en revenaient pas.
Des araignées ?
Oui des araignées. Donnez-moi de l’eau fraîche. Dès que je la bois, les démangeaisons vont commencer. Ce sera horrible parce que mon sang coulera forcément mais à la fin, une bestiole apparaitra, vous verrez.
Avez-vous essayé de vous faire soigner ?
Oui, je suis allé auprès de plusieurs médecins, de plusieurs dermatologues. Ils me font savoir, à l’unanimité, qu’il n’y rien d’anormal dans mon corps. Ils ont beau faire des analyses, mais rien, tous disent que je ne souffre d’absolument rien. Certains n’ont pas cru à mon histoire, parce que disaient-ils, des bestioles ne pouvaient pas, scientifiquement, sortir d’un corps d’un être vivant en transperçant sa peau. Mais, tous ont dû se frotter les yeux lorsqu’ils ont vu le phénomène. Je suis aussi allé chez les tradipraticiens.
Qu’est-ce qu’ils vous disent ?
Deux d’entre eux m’ont dit qu’il s’agissait d’un vent qui m’a été soufflé par un Djinn. Je ne me rappelle pas avoir fait la rencontre d’un Djinn. Tout ce que je sais, c’est que je suis fatigué et je voudrais être soigné. Peut-être qu’il y a, dans ce monde, quelqu’un qui peut, par la grâce de Dieu, me sauver.
Peut-être s’agit-il d’un mauvais sort ?
Non, sérieusement, je ne le pense pas. Si c’était le cas, on me l’aurait dit depuis longtemps, je crois.
Que faites-vous maintenant pour vivre ?
Avant, j’étais un grand commerçant à Tilène (Ziguinchor). Je m’en sortais pas mal. Aujourd’hui, les gens ne veulent plus de mes marchandises à cause du caractère bizarre de mon corps. Je tends désormais la main pour vivre. J’ai 63 ans. Je ne suis pas vieux mais à me regarder, quel âge me donneriez-vous ?
A première vue, je croyais avoir à faire à un vieil homme d’au moins 90 ans.
J’en ai que 63 mon fils … Regardez mon ventre. Les cicatrices que vous voyez se déplacent suivant les zones de démangeaisons. Que Dieu vous préserve d’une telle maladie !
Amen.
(Aucun franc dans sa poche et n’étant même pas certain d’avoir quelque chose à se mettre sous la dent, le vieux Babacar Mbaye Diouf prend son sac et s’en va, dans l’espoir de trouver un jour un faiseur de miracles qui l’aiderait à retrouver une vie normale).
SOURCE:Rewmi.com
Mama Moustapha MBAYE