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Touche pas à ma Constitution !

Par Tafsir Ndické DIEYE

Rédigé par leral.net le Mardi 21 Juin 2011 à 00:22 | | 5 commentaire(s)|

Le décret N° 2011-702 ordonnant la présentation du Projet de loi relatif à la première loi de Finance rectificative pour l’année 2011 rendu public suite au Conseil de Ministre du jeudi 16 juin 2011 a été signé par le Président de la République depuis le 06 juin 2011. Ce énième projet de modification de la Constitution installe de nouveau entre l’Etat et le peuple dépité par le manque de respect dont fait montre Wade vis-à-vis de lui à chaque fois qu’il prépare un coup politique tordu contre sa souveraineté. Cette loi est tout à fait dans les loges officielles de la logique du Président qui n’a jamais changé depuis 2000 dans sa volonté de se maintenir au pouvoir et de se faire succéder demain pour celui qu’il voudra bien choisir. La souveraineté du peuple lui importe peu.


Touche pas à ma Constitution !
Ça, nous le savions déjà. Cependant, avec cette loi, ce qui est étonnant c’est le cynisme avec lequel le texte camouffle, sous des relents démocratiques, une démarche louche, antidémocratique, cynique et antirépublicaine. Louche, la démarche l’est car, pour une décision de ce genre, qui bouleverse complètement l’attelage institutionnel de l’Etat du Sénégal, le peuple devrait être saisi à temps par voie référendaire. Que personne ne soulève l’argument d’un manque de budget pour organiser un tel référendum car, quand Wade a voulu organisé son FESMAN à coups de plusieurs dizaines de milliards il l’avait fait malgré l’opposition des populations. Ce gâchis financier du siècle aurait pu permettre à l’Etat de demander l’avis du peuple sur cette monstruosité. Cette démarche est antidémocratique car, on ne change pas les règles du jeu électoral à six mois du démarrage de la campagne électoral. En plus du découpage de certaines localités qui brouille la carte électorale actuelle, Wade donne un nouveau coup de matraque sur la tête du code électoral. Cela nous rappelle Tandjan au Niger. Les questions électorales doivent faire l’objet de consensus entre l’opposition et le pouvoir, entre les acteurs en compétition. La démarche est cynique et la réaction de son initiateur le prouve car, il prétend avoir assommé l’opposition. Aujourd’hui, Wade se délecte d’avoir réussi un nouveau coup tordu sur le dos de la Constitution et de l’opposition. Et nous disons que la démarche est anti républicaine. Dans l’exposé des motifs, on nous rappelle que « la loi constitutionnelle 2009.22 du 02 juin 2009 introduit dans le dispositif institutionnel du Sénégal, le poste de Vice-président. » Depuis deux ans donc ce poste existe et reste inoccupé. Ce qui signifie qu’il n’était pas nécessaire de le créer en son temps car le pays n’en a pas besoin. Mais passons ! Avec l’application de la nouvelle loi, les institutions de la République seront les suivantes : le Président de la République, le Vice-président de la République, le parlement qui comprend l’Assemblée national et le Sénat, le Gouvernement, le Conseil Economique et Social, le Conseil Constitutionnel, la Cour des Suprême, la Cour des Comptes, et les Cours et Tribunaux. Relevons avant de continuer que le texte devait nous édifier sur les prérogatives du Vice-président vis-à-vis du Gouvernement. Qui est le chef du gouvernement ? Le Vice-président ou un premier ministre, dans l’article 6, on ne parle pas de premier ministre. Retournons à l’article 2. Ici, il est dit, en modifiant l’article 26 de la Constitution, que « Le Président et le Vice-président sont élus pour la même durée au suffrage universel direct et au scrutin majoritaire à deux tours assorti d’un minimum bloquant de 25% des suffrages exprimés. Le ticket présidentiel ainsi constitué n’est pas soumis à la contrainte paritaire. Le Vice-président assiste le Président qui, à cet effet, lui délègue des pouvoirs et lui confie des missions (…) » Cet article nous apprend que pour gagner l’élection présidentielle, on a plus besoin d’avoir plus de 50% des suffrages exprimés mais tout juste plus de 25%. Aux citoyens de relever la subtilité et le cynisme dans la démarche. Il nous apprend aussi que la parité instituée par Wade à grand coup médiatique, dès que cela concerne son cas électoral, l’élection présidentielle, devient une « contrainte ». Comment un Président élu par 26% des électeurs peut-il gouverner 74% de voix contre ? C’est quelle légitimité ça ? Le flou revient dans le vote des militaires et paramilitaires. Le texte dit, en modifiant l’article 33 de la Constitution, que pour ces derniers, « le vote peut se dérouler sur un ou plusieurs jours fixés par décret. » Le même flou revient à l’article 8, modifiant l’article 36 de la Constitution, qui dit qu’ « au cas où, avant son entrée en fonction, le Président élu décède, se trouve définitivement empêché ou renonce au bénéfice de son élection, le Vice-président de la République élu est proclamé Président de la République par le Conseil Constitutionnel. Il nomme un Vice-président de la République. » L’article poursuit : « Dans tous les cas de nomination d’un Vice-président par le Président élu, par suite de décès, empêchement définitif ou démission, le Président peut mettre fin aux fonctions du Vice-président après en avoir informé le Président du Sénat et le Président de l’Assemblée nationale. » Donc, demain, le Président élu, peut permettre à son colistier, en démissionnant, d’être le Président du Sénégal. Et ce colistier, une fois installer dans ces nouvelles fonctions de Président, peut mettre fin aux fonctions du Vice-président qu’il aura au préalable nommé, après en avoir informé le Président du Sénat et le Président de l’Assemblée nationale. Et ceci à tout moment. Donc l’article 8 permettra au colistier devenu Président d’être le seul capitaine à bord. Cet article donne raison à ceux qui pensent que Wade prépare la dévolution monarchique du pouvoir. Bref, pour poser cette loi, la constitution verra les articles 2, 6, 26, 27, 28, 31, 33, 34, 36, 37, 39, 41, 101. Le texte est d’une nullité extraordinaire. Même les bandits pensent avec dextérité leurs forfaits. Et, en tout état de cause, personne ne doit oublier que Wade est disqualifié en 2012 par la Constitution. Il ne pourra pas se représenter comme le stipule la Constitution. Une Constitution, c’est du sérieux, ce n’est le joujou de personne. Alors, il revient aujourd’hui aux leaders politiques d’être comme Amath Dansokho et de participer au premier plan aux marches spontanées des populations, aux marches des jeunes des partis politiques. Il revient à la société civile de dénoncer cette loi scélérate à l’intérieure et à l’extérieur du Pays. Nous interpellons le mouvement Y’en a marre, les élèves et étudiants, toute la jeunes sénégalaise. Il revient aux chefs religieux de parler. Si le pays s’enflamme leur responsabilité sera engagée. Si cette loi passe, autant laisser les Wade nous ambastiller à leur guise, autant arrêter la parlotte inutile et considérer une bonne fois pour toute que ce pays ne nous appartient plus. Ce cette violation de la Constitution passe comme lettre à la poste, autant dire aux candidats à l’élection présidentielle de 2012 de renoncer à leur candidature une bonne fois pour toute. Tafsir Ndické DIEYE Auteur de polars et de poésie dont : Odeur de sang (polar), Silence ! On s’aime (Poésie) Editions Le Manuscrit Paris mars 2008 Horreur au palais NEI/CEDA Abidjan Novembre 2010 E-mail :ndickedieye@yahoo.fr

Touche pas à ma Constitution !



1.Posté par vrai le 21/06/2011 11:53 | Alerter
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mon gars, ne t'en fait, le militaire d'aujourd'hui est trés différent du militaire d'hier. ces hommes de tenues savent bien se qu'ils veulent.

2.Posté par Ibou Mangara le 21/06/2011 11:58 | Alerter
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ablaye wade est une honte pour le sénégal.Tout le monde nous regarde et nous écoute; ablaye wade est entrain de charcuter la consttitution comme il veut ,pour se maintenir au pouvoir; il est pire que Tandjan. Quelle dommage pour notre cher pays, qui fut la vitrine de la démocratie en Afrique.Voilà des dirigants comme wade qui donnent raison à une personnalité française quii disait à l'époque que la démocratie en afrique est un luxe

3.Posté par modou le 21/06/2011 16:55 | Alerter
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wade à raison de faire comme il veut, tant que l'opposition en sera à se réunir chez Dansokho pour faire un communiqué il en sera ainsi. Sortons et montrons lui ce dont nous sommes capables. BENNO donnez le ton et nous sommes tous avec vous,, moi je suis PDS mais je ne soutiens pas l'insoutenable, wade a trahi le peuple rien que pour son fils. Tous ses calculs ne vont que vers l'installation de son fils et les tarés comme le PM et autres Seck , Der et pape Diop se couchent sans vergogne. Quand aux soit disant républicains comme Laye Makhtar et Djibo ils font les morts. Ils seront tous dans les poubelles de l'histoire comme ayant cautionné ces forfaitures.

4.Posté par hassane le 21/06/2011 21:24 | Alerter
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comme vous le savez il est paradoxal de dire que le régime sénégalais est présidentiel il ne lest pas et encore moins parlementaire wade na rien demandé que de se ranger dans lun ou lautre système dans le sens dune meilleure efficience et efficacité...celui qui nest convaincu par lexposé des motifs a le droit de manifester a condition de ne rien faire qui soit prohibè par les lois et réglements...De même benno est très faible pour subir les soubressauts politique de présiwade, il ferait mieux de sattacher les services du professeur ibrahima fall car le sénégal nacceptera plus de se faire diriger par des bac plus 2 ou 4 après lintelectissime wade...donc toute lopposition tanor le géomètre dansoko le journaliste et autres sauf peut etre maguette thiam sont disqualifiés..

5.Posté par LGH le 22/06/2011 11:14 | Alerter
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Sarkosi qui doit être traduit à la Cour Pénale Internationale pour génocide en Lybie est à la base de ce sacfilége.Depuis cette poignée de main tout semble permis aux hautes autorités de ce Sénégal.
Les dirigeants chrétiens se sont prononcés avec clarté et dignité au moment où les guides religieux musulmans arrosés d'argent du peuple et de 4X4 se murent dans un silence de cimetiére et attendent la fin de la clameur pour sortir des sermons dignes VIIéme siécle.A BAS tous les ennemis du peuple .

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