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Transformons ensemble la société sénégalaise en ruche et non en une jungle !

Rédigé par leral.net le Vendredi 11 Avril 2014 à 11:59 | | 0 commentaire(s)|

Depuis quelques années la société sénégalaise poursuit un processus de transformation des mœurs, et valeurs ancestrales léguées par nos prédécesseurs. Nous sommes entrain de transformer notre pays en une véritable jungle, ou règne la loi du plus fort. Le loup et l'agneau" est la règle pas l'exception, et beaucoup trouvent cela bien ainsi... L'enfant, le faible, le pauvre la veuve, la femme et l'orphelin sont malmenés, abusés, dépossédés, au quotidien . Peu importe ! Tant que cela ne nous concerne pas directement on fait mine de n'avoir rien vu ! Ou est passée la sensibilité, la solidarité, et l’empathie d'antan ? Au temps ou un passant était prêt a se battre pour défendre la cause d'un inconnu malmené injustement dans la rue ? Ou est passé notre amour du prochain d'antan ?


Je me rappelle d'une anecdote illustrant cette solidarité que nous avons perdu aujourd'hui... Il y a de cela une vingtaine d’années l' étudiante que j’étais passionnée de sport et de Hand ball, rentrais de mes entraînements et prit la longue route qui longe le canal 4 pour rejoindre la cité Claudel, depuis l'avenue Cheikh Anta Diop . Il faisait sombre et la route était déserte il devait faire 20h l'insouciance de la jeunesse... un Monsieur qui est aujourd’hui Ministre dans notre gouvernement eut un sentiment de pitié et de protection pour la petite jeune fille que j'étais a l’époque, il avait une 205 il me semble beige a l’époque, je ne l'ai vu que dans le clair obscur de cette route a peine éclairée par quelques lampadaires ça et là, s’arrêta et me déposa a l’angle de la route qui menait a Claudel, avec force conseils et sermons il avait eu peur pour moi et de manière spontanée, fraternelle, m'a protégé, soustrait aux dangers éventuels que l'innocence de mes 20 ans ne voyait pas. Il m' a peut être ainsi sauvé la vie ou au d'une rencontre un agresseur ou un violeur...

Ce sont ce genre de réflexes que nous sommes entrain de perdre de manière inexorable, il nous faut un sursaut , je crois que cette bataille est possible, nous pouvons encore sauver les meubles ! Ce Monsieur était déjà patron de presse, c’était en 1994 ou 96 il aurait pu essayer de tirer avantage de la situation et j'aurais alors connu le même sort qu'une certaine Ndeye Aissatou Tall, (qui est devenue pour moi une soeur bien que je ne la connaisse pas personnellement. Je pense a elle, et je lui renouvelle tout mon soutien, mon affection et mon respect). Ce Monsieur ne l'a pas fait, il était juste un responsable et a agit spontanément en bon père de famille. Considérer l'enfant de l'autre comme le fuit de ses propres entrailles, considérer l'autre comme soi même telle était la norme et devrait le rester.

Il ne s'agit pas ici d'une leçon de morale mais d'une simple question de bon sens n'est ce pas ? Ceci réglerait bien de problèmes déjà. La responsabilité de cette déliquescence avancée de nos mœurs et comportements est certes partagée, mais celle de l’élite intellectuelle est prépondérante. Cette déconfiture morale de notre société se nourrit de la faillite de l’élite. Cette même élite au sein de laquelle l'on rencontre a foison des loups vêtus de leurs atours d'agneau, érudits a point, acteurs en perpétuelle représentation, des prédateurs sans foi ni loi, obnubilés par sa réussite personnelle, qui passe pour beaucoup par l'accumulation des maisons, des voitures, des femmes... !

La ruche est définie comme un endroit où de nombreuses personnes travaillent, s'activent dans tous les sens. Elle est donc par excellence une société organisée, symbole du travail, de grande solidarité et de discipline. Elle n’est donc point un simple rassemblement d’individus qui, en tant que tels, se comportent comme s’ils vivaient isolés ce qui est notre cas aujourd’hui . Lorsque ses insectes sociaux accomplissent une tâche collective, ils coordonnent leurs actes de telle sorte que l’œuvre réalisée est cohérente et se répète identiquement dans toutes les sociétés appartenant à la même espèce. L’acte de l’un d’eux déclenche une réponse adaptée d’un autre individu et ainsi de suite.

Il faut peut être se poser la question de savoir quelle société voulons nous leur a nos enfants? Cela nous aidera a a mieux nous investir a l'assainissement de la vie communautaire, et a leur inculquer non pas l'art de mentir sans sourciller, mais plutôt, l'amour de la vérité, de l'entraide, du respect de l'autre, de la justice . Apprenons leur la crainte de notre créateur, le respect des espaces communs, et surtout apprenons leur a s'investir pour la communauté des le bas age.

Le mensonge, l'auto-glorification et le pharisaïsme deviennent des sports nationaux tenez l'exemple de notre orange nationale a l'occasion de la fête de la femme le 08 mars qui se vantait d'avoir 5'6 millions de j'aime alors que e total de sénégalais residents au pays sur Facebook est de 1 million. La diaspora sénégalaise ne fait pas 4 millions de personnes quand même à moins que les Chinois ne se soient donnés le mot d'ordre "aimer la page orange" !!!!喜欢橙色页!!!! ... Si Orange a raison le prochain Président sera issu de la diaspora ou au pire des cas ce sera la diaspora qui élira le prochain Président de la République du Sénégal.

Un autre se vante d'avoir la meilleure production, les meilleurs amis, les plus importants, les plus généreux , le meilleur journal, le meilleur TOUT en fait ...C’est devenu bien sénégalais de se regarder le nombril et de se tresser des lauriers bien souvent imaginaires, tenez par exemple nous sommes presque tous descendants de sang royal ! N'est ce pas extraordinaire ?

Bref, le paraître est entrain de tuer le sénégalais en nous. RÉSISTONS ! Tuons en nous notre trop grand amour de la possession et attelons nous a aimer davantage, attelons nous a l'essentiel le devenir de ce qui nous unit notre Patrie.

Bannissons enfin de notre langage des proverbes tels que "Ndieurigne lo fekké", "Mbede bi mbedde buur leu" "deureum ak deureum nioye ande" (les abeilles nous demontre le contraire on a toujours besoin de plus petit que soi et tous les mtiers sont utiles a la bonne marche de la société "kouné ngour nekhoul da ngua thia bokoul" La transhumance est un fléau bien sénégalais tous ne peuvent pas tous être au pouvoir. Tout pouvoir a besoin de contre pouvoir, de critiques ... " kouy xalam di ci diayou, barké ba yaye borome" le népotisme les abus de pouvoir et le favoritisme naissent certainement de cette vérité la. "Makk du fecc yalnaa dè."

FAUX ! On peut bien travailler pour les générations a venir, s'investir bénévolement fortement recommandable et c'est même un facteur de développement le bénévolat est a inculquer aux plus jeunes, a encourager, enraciner et étendre a tous les citoyens, a toutes les classes sociales... " bala nga lakh diay nga lakh lekk!" Ku xeebul sa nguur di buur" voila en résumé des proverbes qui devraient être revus sinon reformés de notre inconscient collectif telle que le définit la psychologie analytique s'attachant à désigner les fonctionnements humains liés à l'imaginaire, communs ou partagés, quels que soient les époques et les lieux, et qui influencent et conditionnent les représentations individuelles et collectives.

Il y a urgence de reformuler ou de corriger certaines conceptions des rapports a autrui mais surtout de nos rapports avec le bien commun, les ressources publiques, la notion de servir ...

Françoise Hélène GAYE

fhgaye.tissa@gmail.com