leral.net | S'informer en temps réel

Transhumance politique, une honte pour le processus démocratique sénégalais


Rédigé par leral.net le Dimanche 19 Avril 2015 à 21:44 | | 2 commentaire(s)|

Transhumance politique, une honte pour le processus démocratique sénégalais
M. le Président, la transhumance politique est immorale, amorale, indigne et non vertueuse. L’encourager sous votre magistère est une honte pour le processus démocratique sénégalais.

En effet, depuis le régime socialiste, nous assistons à un phénomène grave et impensable au niveau de certains acteurs politiques sénégalais. Ce phénomène de transhumance qui avilit le «transhumant» et prostitue le mandat des électeurs tire son origine du latin trans (de l’autre côté) et humus (la terre, le pays).

Elle se définit par «la migration périodique d’une part du bétail (bovidés, équidés et ovins) de la plaine vers la montagne ou de la montagne vers la plaine, d’autre part des abeilles d’une région florale à une autre, et ce en fonction des conditions climatiques et de la saison».

Par analogie, la «transhumance» politique est cette attitude individuelle ou collective de se mouvoir d’un groupe politique à un autre, d’une affiliation à une autre et de façon intempestive, des hommes et des femmes engagés dans la vie publique.

Ce comportement de certains acteurs politiques, qui crée l’instabilité du système politique et des frustrations doublées de déception, exige à l’étape actuelle de notre processus démocratique de s’y pencher. Objectivement ce malheureux comportement au niveau de notre classe politique est un phénomène immoral, amoral, indigne et non vertueux.

Le phénomène de la transhumance consiste même pour certains députés et élus locaux investis sur des listes données de partis de les quitter, arrivés dans les représentations pour d’autres formations politiques. Ce vagabondage politique n’est rien d’autre qu’une double trahison de leurs partis et des électeurs qui les ont élus sur la base des listes pour lesquelles ils ont été appelés à voter.

Aujourd’hui, la transhumance est devenue une gangrène voire une honte que traîne la classe politique sénégalaise. Sans aucun respect à l’électorat et sans se soucier de l’impact de ce comportement sur l’éducation des plus jeunes
ou plus précisément de nos enfants, l’on observe des pères de famille revenir brutalement sur ce qu’ils ont combattu en changeant du jour au lendemain de camp ; c’est-à-dire rejetant le parti ou regroupement politique par lequel ils sont arrivés au pouvoir avant de se retrouver dans l’opposition plus tard. Cette situation, en dépit de tout le problème d’éthique que cela pose, sape le système politique en cours et interpelle tous les Sénégalais.

Comment comprendre qu’au Sénégal, une fois renvoyés dans l’opposition par le peuple pour des raisons de médiocrités, d’incompétences et de mauvaises gouvernances, certains politiques quittent leurs partis ou le regroupement des partis politiques d’origine par le fait de la transhumance politique vers le parti au pouvoir ? Quelles que soient les contradictions, vous devez vous battre dans votre parti. Un parti politique est fondé sur la crédibilité. Or, la transhumance politique, détruit l’adhésion aux jeux politiques.

La transhumance politique brouille la lisibilité des militants et elle altère la confiance entre le Président de la République et les sénégalais qui ont le sentiment d’être trahis. C’est le cas, aujourd’hui, du Président Macky Sall qui 2012 était foncièrement contre ce phénomène.

De nombreux électeurs s’estiment en droit de se prononcer non seulement sur la personnalité des politiciens mais aussi en fonction de leurs projets et de leurs convictions.

Ils considèrent donc le manque de constances de l’élite politique dans leurs appréciations comme une trahison de leurs engagements. Cette problématique contribue fortement à alimenter la crise de la démocratie et des valeurs en suscitant une méfiance, sinon une défiance,des électeurs vis-à-vis de leurs élus.

OUMAR LO
PRESIDENT FRONT DU REFUS ET DE LA CITOYENNETE FRC