L’Inspecteur de l’Enseignement élémentaire à la retraite, Mody Niang, est peut-être l’un des Sénégalais dont les idées sont le plus partagées. L’homme publie régulièrement des contributions dans la presse pour étudier, analyser, décortiquer et indiquer la voie sur des questions d’actualités. La qualité de l’écriture, la pertinence des propos et la neutralité que reflètent ses textes font de lui l'un des plus grands connaisseurs du ressort intime des Sénégalais. Le courage de ses idées lui a d’ailleurs valu d’être traduit en justice mais, jusque-là, c’était trop peu pour freiner l’ardeur de l’analyste-politique.
Comme tous les organes de presse du Sénégal, il nous plaît assez souvent d’offrir à nos lecteurs du journal "le Pays au quotidien" et autres internautes du lesenegalais.net, ces textes riches en d’enseignement. Aussi, lui avons-nous envoyé un courriel pour lui rappeler notre empressement à recevoir ses contributions à notre rubrique «Tribune du Pays». Toujours disponible, Mody Niang n’a pas manqué de nous ouvrir son cœur sur ses préoccupations quant à la situation nationale du moment. Une situation qui lui inspire une profonde inquiétude et qui pourrait l’amener à ranger sa plume dans son trousseau et à ne plus s’adresser à ses compatriotes.
«Malheureusement, vous me sollicitez à un moment où je suis dans l’incertitude. Avec ce qui se passe sous nos yeux, j’en suis arrivé à me demander si je serai capable de continuer à écrire, presque pour rien», soupire Mody Niang. Car, déplore-t-il, «j’écris depuis au moins depuis trente ans, avec d’autres compatriotes. Certains parents et amis ont toujours essayé de m’en dissuader, surtout lorsque j’étais encore en activité». Confession de l’Inspecteur d’Enseigneùment: «"Tous les politiciens sont pareils, ils sont bonnets blancs, blancs bonnets", ne cessaient-ils de me faire entendre. Je ne les écoutais pas, car je croyais m’acquitter d’un devoir citoyen, cultiver ma modeste part du jardin national».
Mais, après ce qu’il considère comme «l’avènement de deux alternances presque jumelles», Mody Niang se dit «sérieusement envahi par le doute». Ce qu’il dit ne pas comprendre dans son pays, c’est surtout «la mollesse de nos nouveaux gouvernants, face aux attaques en règle des anciens qui devraient être aujourd’hui, dans le meilleur des cas, en train de raser les murs». Et le brillant «contributeur» de se demander finalement «si, pour le reste de temps qu’il me reste à vivre, l’occasion me sera donnée d’être témoin de l’avènement de l’Alternance dont j’ai toujours rêvé, une Alternance qui réconcilie enfin notre pays avec la Bonne Gouvernance».
Mody Niang est «de plus en plus tenté de faire comme l’écrasante majorité de nos compatriotes : baisser les bras et laisser faire, puisque notre pays semble condamné à être toujours mal gouverné, dans la médiocrité, le népotisme, la paresse, le laxisme, le goût du lucre, etc.». Il ne baissera certainement pas les bras, mais il est de plus en plus habité par la crainte de voir son ardeur au combat fondre comme neige au soleil.
Mody Niang a-t-il vraiment le droit de casser cette plume militante? Assurément non ! Il doit la laisser se promener encore sur le papier, y crachoter son encre pour y déposer ces viatiques pour que les générations futures s'en souviennent longtemps.
Au soir de sa vie, Joseph Ki-Zerbo, l'historien burkinabè de classe internationale, a libéré une phrase à la fois étourdissante et attendrissante. "C'est déchirant pour moi d'écrire ; et c'est encore plus déchirant de ne plus écrire".
SERIGNE MOUR DIOP
Lesenegalais.net
Comme tous les organes de presse du Sénégal, il nous plaît assez souvent d’offrir à nos lecteurs du journal "le Pays au quotidien" et autres internautes du lesenegalais.net, ces textes riches en d’enseignement. Aussi, lui avons-nous envoyé un courriel pour lui rappeler notre empressement à recevoir ses contributions à notre rubrique «Tribune du Pays». Toujours disponible, Mody Niang n’a pas manqué de nous ouvrir son cœur sur ses préoccupations quant à la situation nationale du moment. Une situation qui lui inspire une profonde inquiétude et qui pourrait l’amener à ranger sa plume dans son trousseau et à ne plus s’adresser à ses compatriotes.
«Malheureusement, vous me sollicitez à un moment où je suis dans l’incertitude. Avec ce qui se passe sous nos yeux, j’en suis arrivé à me demander si je serai capable de continuer à écrire, presque pour rien», soupire Mody Niang. Car, déplore-t-il, «j’écris depuis au moins depuis trente ans, avec d’autres compatriotes. Certains parents et amis ont toujours essayé de m’en dissuader, surtout lorsque j’étais encore en activité». Confession de l’Inspecteur d’Enseigneùment: «"Tous les politiciens sont pareils, ils sont bonnets blancs, blancs bonnets", ne cessaient-ils de me faire entendre. Je ne les écoutais pas, car je croyais m’acquitter d’un devoir citoyen, cultiver ma modeste part du jardin national».
Mais, après ce qu’il considère comme «l’avènement de deux alternances presque jumelles», Mody Niang se dit «sérieusement envahi par le doute». Ce qu’il dit ne pas comprendre dans son pays, c’est surtout «la mollesse de nos nouveaux gouvernants, face aux attaques en règle des anciens qui devraient être aujourd’hui, dans le meilleur des cas, en train de raser les murs». Et le brillant «contributeur» de se demander finalement «si, pour le reste de temps qu’il me reste à vivre, l’occasion me sera donnée d’être témoin de l’avènement de l’Alternance dont j’ai toujours rêvé, une Alternance qui réconcilie enfin notre pays avec la Bonne Gouvernance».
Mody Niang est «de plus en plus tenté de faire comme l’écrasante majorité de nos compatriotes : baisser les bras et laisser faire, puisque notre pays semble condamné à être toujours mal gouverné, dans la médiocrité, le népotisme, la paresse, le laxisme, le goût du lucre, etc.». Il ne baissera certainement pas les bras, mais il est de plus en plus habité par la crainte de voir son ardeur au combat fondre comme neige au soleil.
Mody Niang a-t-il vraiment le droit de casser cette plume militante? Assurément non ! Il doit la laisser se promener encore sur le papier, y crachoter son encre pour y déposer ces viatiques pour que les générations futures s'en souviennent longtemps.
Au soir de sa vie, Joseph Ki-Zerbo, l'historien burkinabè de classe internationale, a libéré une phrase à la fois étourdissante et attendrissante. "C'est déchirant pour moi d'écrire ; et c'est encore plus déchirant de ne plus écrire".
SERIGNE MOUR DIOP
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