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Un an après les locales de 2014, un coup d’œil sur le rétroviseur

Rédigé par leral.net le Jeudi 2 Juillet 2015 à 09:19 | | 1 commentaire(s)|

Le 29 juin dernier, ce fut, un an, jour pour jour, l’anniversaire des élections locales au Sénégal, tenues le 29 juin 2014. Ces consultations électorales ont marqué un tournant décisif de la décentralisation de notre pays.


Un an après les locales de 2014, un coup d’œil sur le rétroviseur
Depuis 1872, date de création des communes de Gorée et Saint Louis, le Sénégal s’est lancé dans un processus irréversible de renforcement continu de la décentralisation. 2014 marque l’avènement d’une reforme baptisée «Acte III de la décentralisation» qui consacre, entre autre, la communalisation universelle. L’objectif général, visé par cette réforme, est d’organiser le Sénégal en territoires viables, compétitifs et porteurs de développement durable. Si la réforme, en elle-même, est noble et novatrice, il convient de signaler que depuis sa mise en application, des incohérences sont notées et risquent de produire l’effet contraire.

Nous demeurons convaincus que le véritable développement doit être endogène, le véritable développement se fait à partir des collectivités de base. C’est pourquoi, nous étions personnellement investis au niveau de notre terroir : la commune de Bokidiawé. Chaque territoire a ses spécificités, ses caractéristiques, ses particularités. Nous sommes un fils de ce terroir, nous en connaissons les coins et les recoins. Nous en maîtrisons les potentialités économiques et les limites géographiques.

Nous avions décidé de nous engager, d’apporter une contribution à ce développement local. C’est sous ce rapport que nous avions mis sur pied un mouvement politique, local et indépendant : « PELLITAL », Pellital comme détermination, Pellital comme volonté à refuser le statut quo, Pellital pour changer la situation avec des hommes et des femmes déterminés et fondamentalement engagés. C’est, pour nous, l’occasion d’adresser nos sincères remerciements à toutes les personnes qui ont cru en Pellital et qui nous ont accompagnés partout. Pellital avait plusieurs points de particularité : c’est un mouvement animé essentiellement par des jeunes, un mouvement sans aucune attache politique (parrainé par aucun parti) mais surtout qui manifestait partout la transparence et avait la vérité en bandoulière. Pas de moyens financiers, seulement la forte détermination de ses membres. Ceci montre merveilleusement bien que nous pouvons faire de la politique autrement.

Nous avions sillonné tous les villages de la commune de Bokidiawé. Nous avions rencontré tous les acteurs et échangé avec toutes les couches de la population.

A l’issu de ces élections, ce fut une joie immense. Pellital avec ses moyens limités et ses quelques mois d’existence a eu des résultats honorables, plus particulièrement à Doumga Ouro Alpha où il a remporté tous les bureaux de vote devant de fortes coalitions et des leaders historiques. Ce fut un coup de tonnerre dans un ciel serein. C’était une belle manière de montrer que les populations ne peuvent plus être bernées. Cette victoire a été possible grâce à la détermination de tous : qu’ils reçoivent là l’expression de notre profonde gratitude.

Cependant, il est regrettable de signaler qu’au niveau du conseil municipal de Bokidiawé, les choses sont à la traîne. L’exécutif local est désarticulé, avec une absence de politique cohérente et d’un plan sérieux. L’équipe municipale est à la fois « aveugle » et « sourde ». Aveugle parce qu’elle n’a aucune vision même floue de ce que la municipalité doit faire, sourde parce qu’elle est allergique aux conseils et orientations des conseillers avertis. Logique pour logique, les autorités locales tâtonnent et tergiversent. Ignorance, népotisme, fausses vérités… caractérisent déjà la gestion. Les attentes sont déçues. Le pouvoir entre les mains d’une équipe si désorganisée n’a plus de boussole morale. Et le pouvoir sans boussole morale peut avoir des conséquences dramatiques.

Et pourtant la commune de Bokidiawé regorge d’énormes potentialités sur le plan économique. Même si la liste gagnante avait un programme de campagne, on sait qu’une vision n’est jamais suffisante en elle-même, il faut un homme qui a une solide expérience pour la mettre en œuvre. Bref, c’est un frein qu’il faudra impérativement contourné.

J’en appelle à la prise de conscience de toute la population, de tous les conseillers élus en particulier le bureau municipal. J’appelle à un sursaut patriotique face à cette grave situation car si on attend que l’eau chaude devienne bouillante, on ne pourra que constater, impuissant, l’évaporation.

Des initiatives seront bientôt lancées. Et si nous aspirons à un avenir pacifique et prospère, alors nous devrons mettre de coté nos rancœurs personnelles et nous serrer les coudes car tout peut nous séparer mais la commune de Bokidiawé au moins, nous la partageons. Pour le bien de celle-ci et de ses habitants, aucune action ne sera de trop.
En effet, quand on commence à labourer, on ne peut pas s’arrêter avant d’arriver au bout du sillon. Nous devons poursuivre dans cette voix.

Ainsi, nous allons faire un pas et puis encore un autre car il reste beaucoup de travail à accomplir. Nous ne sommes pas arrivés au bout du sillon. Donc nous allons continuer à labourer parce que le contexte nous l’exige. Le point doit s’ouvrir et va s’ouvrir. Si ce n’est pas avec nous, alors avec qui ? Si ce n’est pas maintenant, alors quand ?


Elimane Abdoul FALL
Conseiller municipal à Bokidiawé
Président du mouvement Pellital
fallelimane@gmail.com