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Un parti politique qui a vocation à gouverner, ne doit en aucun cas faire l’économie d’une structuration

Le 19 janvier 2013, lors du séminaire politique sur la structuration de l’Apr, le camarade Mbaye NDiaye, Directeur des Structures disait «La gestion d’un pays doit s’accompagner d’un parti politique fort et dynamique sur lequel peut se reposer l’architecture d’un gouvernement….Il est devenu un impératif catégorique pour le parti de se réorganiser et se structurer dans la dynamique d’assumer rigoureusement sa position de parti au pouvoir ».


Rédigé par leral.net le Mardi 1 Juillet 2014 à 14:37 | | 1 commentaire(s)|

Un parti politique qui a vocation à gouverner, ne doit en aucun cas faire l’économie d’une structuration
Beaucoup d’entre les séminaristes, pensait qu’à la fin des travaux une position commune (la structuration définitive du parti) sortirait de cette grande rencontre. Hélas, tel n’a pas été le cas. Il est apparu au grand jour ce que certains républicains chuchotaient à savoir: il existait des responsables qui sont pour le statuquo parce qu’ils n’ont aucune base politique.

En effet, au cours des travaux deux groupes distincts ont vu le jour de manière claire et nette : un groupe pour la structuration immédiate du parti; un autre groupe pour la structuration mais seulement après les élections locales. Faute de consensus, finalement en haut lieu il a été décidé de sursoir un temps soit peu le processus de structuration. Républicain pur et dur, militant engagé et discipliné et partisan de la structuration immédiate du parti, comme beaucoup d’autres camarades présents ce jour, j’ai eu peur pour l’avenir du parti.

Car aucun responsable politique n’ignore que l’existence de structures est une condition nécessaire pour que le parti puisse perdurer, s’implanter dans le corps électoral, travailler avec efficacité à la conquête du pouvoir, convaincre les électeurs afin de mettre en œuvre le programme politique qu’il a élaboré. Et que c’est au niveau local, cellules, sous-sections et sections, qui sont regroupées par Coordinations départementales ensuite par Conventions régionales, dont les instances sont élues par les adhérents, que s’organise le travail de terrain qui permet au parti d’être en prise directe avec l’électorat. Même la pire des dictatures, une fois le pouvoir obtenu, la deuxième étape reste sans nul doute l’affirmation de ce pouvoir par la recherche d’une organisation sociale, partisane capable de véhiculer et de diffuser ses idéaux et son orientation politique.

Ceux qui s’opposaient à la structuration immédiate du parti, brandissaient comme épouvantail : dans notre pays il a été constaté que c’est souvent à l’occasion des renouvellements de base que nos partis politiques se mettent en difficulté. Et même si c’était le cas, l’Apr dont le Président nous a enseigné et imprimé une nouvelle forme de militantisme, un nouveau type de militant, basé sur le respect des principes fondamentaux de la démocratie et des valeurs républicaines, si bien résumé par « La patrie avant le parti », nous devons assumer pleinement nos responsabilités face au peuple sénégalais au sein duquel figurent en bonne place les militants et sympathisants de l’Apr.

«Le parti a besoin d’émulation dans l’optique de la préservation du pouvoir. Car nul ne saurait ignorer que le parti nage et demeure depuis quelques temps dans une profonde léthargie. Il est de notre devoir de l’ordonner» Mbaye Ndiaye. Tout à fait d’accord camarade Directeur des Structures, d’autant plus que pour l’Apr il ne s’agit pas de renouvellements comme on veut le faire croire, mais plutôt de la première structuration du parti. Au sortir de ce séminaire, si les responsables étaient descendus sur le terrain pour expliquer, informer sur la nécessité impérative d’organiser le parti, en lieu et place d’un activisme éhonté en vue des élections locales, ma foi, l’apr n’aurait jamais enregistré aujourd’hui autant de violence.

Pour un jeune parti qui venait de déjouer tous les pièges des partis classiques et finalement remporter haut la main les élections présidentielles le 25 mars 2012, il fallait de suite s’attaquer à son organisation définitive. Mais au contraire, tous les responsables avaient déserté non seulement leur (soit disant) base naturelle, mais aussi et surtout le commandement, je veux dire, la permanence du parti. Il n’y avait d’yeux que la présidence; qui pour une nomination; qui après nomination, le placement de ses proches. Il n’ait resté à la Permanence que quelques militants conscients de la gravité de la situation, pour recevoir, informer, guider, conseiller, les vagues d’adhérents et sympathisants complètement perdus et laissés pour compte, venant de toutes les contrés du Sénégal et de la Diaspora. Ces vaillants et fidèles militants que je salue au passage, sont restés des mois durant, pour garder la maison. Ils se reconnaitront, pour ne pas les citer ici même.

On ne doit pas s’étonner aujourd’hui, après avoir freiné des quatre pieds pour empêcher l’organisation définitive du parti et même dans la Diaspora, que des citoyens sénégalais à part entière et de tout bord, libres de pensé et de conviction, réunissant toutes les conditions se positionnent pour porter l’Apr dans leur localité. Qu’avons-nous fait après la victoire du 25 mars dans nos localités respectives et dans nos bases politiques, pour consolider l’engagement et la fidélité des militants et sympathisants ? Absolument rien. Au contraire, nous avons de suite changé nos portables, réduit nos déplacements vers la base, supprimé les rencontres avec les militants et sympathisants pour ne pas dire nos électeurs.

Bref, nous avons dressé toutes sortes de barrières pour fuir ceux là même qui avaient placé toute leur confiance en nous. Et partant, c’est le Président du parti, le Président Macky Sall qui se retrouve complètement affaibli, isolé et attaqué de tout bord non seulement par l’opposition mais encore par ses propres militants et sympathisants du seul fait de l’activisme des responsables de l’Apr.

Et pourtant l’Apr regorge de cadres politiques à même de gérer efficacement l’évolution heureuse du parti. Si tant est que nous sommes pour une nouvelle forme de militantisme, un nouveau type de militants, nous responsables politiques APR, devons faire la part des choses. La proximité avec le Président, les liens de parenté, membre fondateur du parti, diplômé de Harvard ou St-Cyr etc.… ne doivent en aucun constituer seulement, critères de sélection des responsables du Parti. La seule de sélection qui vaille reste : la parole à la base. Je me rappelle en 1993 j’étais Secrétaire à l’Information de l’Amicale PS de France, après les élections de législatives de 1988 et 1993 au cours desquelles le Ps avait battu le Ps dans certaines circonscription, j’alertais la direction à travers une contribution à la presse: la parole à la base.

D’anciens camarades se souviennent encore de ce cri assourdissant d’un militant responsable, hélas jamais entendu encore moins écouté. La suite m’a donné raison sans nul doute avec le Congrès sans débat qui a conduit à la chute vertigineuse du Ps. De même le 12 mars 2014, par une note interne en ma qualité de Secrétaire national chargé de la Diaspora membre de droit du SEN de l’Apr, j’ai attiré l’attention du parti sur l’impérieuse nécessité de structurer enfin le parti de manière définitive. Mais comme en 1993, pour ne pas dire comme toujours dans les instances de décision des partis politiques la Diaspora n’y figure que symboliquement. C’est le cas de le dire.

Une fois les élections terminées, la Diaspora est reléguée à la périphérie. Elle n’a pas droit de citer encore moins droit à la parole. Elle n’est associée dans aucune prise de décision, ni consultée et même pas informée. Cette vaillante population qui reste un élément essentiel pour la paix sociale dans notre pays de par ses actions quotidiennes à l’endroit des familles, et de son apport considérable dans l’économie nationale, reste le baromètre incontestable de tout pouvoir politique.

Dès lors, si les autorités politiques pensent pouvoir manipuler à leur guise cette couche sociale, ou bien faire fi de leur citoyenneté, ma foi, ce pouvoir risque d’être éphémère. Loin de moi d’affirmer que seule la Diaspora doit être écoutée, entendue et associée, mais il n’en demeure pas moins que la vie politique au Sénégal c’est aussi l’affaire de la Diaspora sénégalaise. Au risque de me répéter, l’Apr au Sénégal ce n’est pas seulement l’affaire de la Diaspora, mais, c’est aussi son affaire.

Alioune Ndao Fall
Secrétaire National
Chargé de la Diaspora Apr