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Une femme d’affaires explique les difficultés d’accès au marché américain

Dakar, 25 mai (APS) – Les opérateurs économiques africains ont du mal à accéder au marché des Etats-Unis faute de bonnes informations et du fait de difficultés qu’ils peuvent malgré tout surmonter, selon la femme d’affaires américaine d’origine ghanéenne Rahama Wright.


Rédigé par leral.net le Vendredi 25 Mai 2012 à 18:06 | | 0 commentaire(s)|

Une femme d’affaires explique les difficultés d’accès au marché américain
Les opérateurs économiques ‘’doivent avoir les bonnes informations, les bons contacts et les techniques de marketing du marché américain pour y accéder’’, a dit Mme Wright dans un entretien avec l’APS, vendredi.

‘’Je pense que les exportateurs africains n’ont pas souvent les bonnes informations et ne font non plus le marketing nécessaire pour accrocher le consommateur américain. A cause de cette situation, ils ratent les opportunités pouvant s’offrir à eux’’, a souligné Rahama Wright.

Elle a fondé en 2005 la société Shea Yeleen International, ’’qui soutient les femmes d’Afrique de l’Ouest dans l’organisation de coopératives et [dispense une] formation sur les assurances et le développement de micro-entreprise’’. Elle est titulaire d’un diplômée de relations internationales de l’Université d’État de New York et a travaillé pour Aguirre International, l’Université Georgetown et le Département d’État des États-Unis.

Sur le marché américain, très convoité de l’extérieur, ‘’il y a beaucoup de concurrents, de gens qui vendent la même chose’’, a-t-elle fait remarquer, ajoutant que ‘’les règles du marché américain font qu’il est difficile d’y accéder’’.

‘’Pour les Africains, la première difficulté, c’est la distance qui les sépare des Etats-Unis. La deuxième difficulté, c’est qu’il y a beaucoup de règles qui protègent le marché américain dans lequel ne rentrent que les produits de qualité’’, a analysé Rahama Wright, ancienne volontaire du Corps de la paix américain (Peace Corps) au Mali. Elle a soutenu la création de la première entreprise de production de beurre de karité, au village de Dio, dans l’ouest malien.

En agriculture, les subventions allouées à ses producteurs par le gouvernement américain sont souvent indexées comme les agricutlteurs du Sud – dont l’Afrique – comme étant le principal obstacle au marché des Etats-Unis.

Mais, Mme Wright a laissé entendre que les obstacles ne s’arrêtent pas aux subventions. ’’Ensuite, il existe beaucoup d’agences gouvernementales chargées de veiller au respect des règles du marché. Il y en a quatre voire cinq’’, a-t-elle signalé.

Pour exporter vers les Etats-Unis, a-t-elle indiqué, ‘’il faut connaître toutes les règles pour éviter les erreurs et l’échec’’. ‘’Il faut connaître son client. Je pense que l’un des principaux défis que doivent relever les Africains, c’est l’information. Parce que c’est très difficile d’attirer un consommateur si on ne sait pas où il se trouve, à l’Est, à l’Ouest, etc. C’est très important même de connaître son pouvoir d’achat’’, a expliqué Mme Wright.

Elle estime toutefois que les opérateurs économiques étrangers, y compris ceux d’Afrique, peuvent surmonter ces difficultés.

‘’Oui. Ça ne peut être ni facile ni rapide. Mais oui, c’est possible. Je suis sure qu’on peut trouver une solution à tous les problèmes, y compris celui de l’accès au marché américain. Mais, il faut que les opérateurs économiques identifient d’abord les obstacles, pour arriver ensuite à les surmonter’’, a-t-elle affirmé.

‘’Certains exportateurs ne connaissent même pas les obstacles à ce marché, sur lequel ils veulent vendre’’, a indiqué Mme Wright qui effectue sa première visite au Sénégal, où elle dit avoir rencontré des membres de l’Association Afrique Agro-export (AAFEX), créée en 2002 pour aider les femmes de 17 pays d’Afrique à exporter des produits en dehors du continent.

‘’Il y a beaucoup de produits africains que les Américains consomment sans savoir qu’ils viennent d’Afrique’’, a-t-elle relevé, citant la noix de cajou exportée par la Guinée-Bissau, le Nigéria, la Tanzanie, le Sénégal, etc.

‘’Aux Etats-Unis, presque tout le monde pense que la noix de cajou vient d’Inde’’ parce que ce produit est transformé par les Indiens qui le revendent aux Américains, a-t-elle expliqué, invitant les opérateurs africains à être ‘’les garants’’ de leurs produits, afin d’’’en tirer les bénéfices’’.

‘’Je suis impressionnée par l’enthousiasme des femmes entrepreneurs au Sénégal. […] Je peux être une source d’information pour les groupements de femmes désirant exporter des produits vers les Etats-Unis’’, a ajouté Mme Wright.

Le Congrès des Etats-Unis a voté l’"African Growth and Opportunity Act" pour ‘’soutenir l’économie des pays africains en leur facilitant l’accès au marché américain s’ils suivent les principes de l’économie libérale‘’.

APS

( Les News )