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Usage d’armes à feu par les hommes politiques : Faut-il s’attendre au pire ?

Dans le silence le plus assourdissant, le Sénégal devient de plus en plus une terre où fleurissent les armes à feu. En dehors des délinquants, des acteurs politiques, qui sont censés s’imposer à travers des discours et des comportements républicains, s’affichent de plus en plus avec des armes à feu qu’ils n’hésitent pas à dégainer.


Rédigé par leral.net le Jeudi 17 Mars 2016 à 13:28 | | 0 commentaire(s)|

Usage d’armes à feu par les hommes politiques : Faut-il s’attendre au pire ?
Faut-il attendre que le pire se réalise, s’il ne s’est déjà réalisé. Le 22 décembre 2011, à la veille des élections présidentielles, au cours d’affrontements devant la mairie de Mermoz Sacré-Cœur, Barthélémy Dias, après que des nervis s’étaient attaqués au siège de cette collectivité locale, avait sorti une arme à feu. Lesdits affrontements s'étaient finalement soldés par la mort du jeune lutteur Ndiaga Diouf qui faisait partie des assaillants. Cette tournure des événements soulève alors un tollé qui n’aura duré que le temps d’une rose. La vie continue et de nouveaux épisodes s’ensuivent.

Farba Ngom s’illustrait de belle manière dans ce domaine. Le ‘griot’ du chef de l’Etat qui est devenu son plus que frère a sorti son arme du fond de son cafetan, lors d’une manifestation politique. La convocation qui s'est ensuivie n’a pas pu intimider les autres. Et Barth de récidiver le 6 janvier 2016. Mais, cette fois, le maire de Mermoz-Sacré-Cœur a sorti un taser pour se défendre des mécaniciens, installés à l’ancienne piste de l’aéroport, qui voulaient lui faire sa fête. Comme si cela ne suffisait pas Bougane Guèye entre en scène. Dans un autre différend qui oppose le patron de D-Média et toujours le maire de Mermoz sacré-coeur, le premier nommé sort une arme à feu pour intimider à son tour le maire socialiste. Par la suite, aucune convocation ne leur a été servi.

Et plus récemment, Moustapha Cissé Lô, actuel deuxième vice président de l’Assemblée nationale, déroule son propre film. Lui qui est surnommé El pistolero du fait de sa prédilection pour les armes à feu s’illustre encore. En effet, il n’a pas hésité à brandir son arme, hier, à Touba. Moustapha Cissé Lô, qui était en campagne référendaire pour faire gagner le Oui à Touba, a dû faire face à camp au mouvement « Réthiou ». Résultats, les tirs de sommation de M. Lô sonnent la riposte face aux jets de pierres du camp du Non.

Cet usage récurrent d’armes à feu dans le terrain politique devient de plus en plus inquiétant. Le Sénégal, qui est connu pour sa tranquillité légendaire bascule timidement dans la violence. N’est-il pas dès lors urgent de prendre des mesures avant que l’innommable ne se produise.

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