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Verdict du procès de la CREI : Le peuple serait-il le dindon de la farce ?

Rares sont les chroniqueurs ou observateurs (hormis le journaliste bloggeur Momar Dieng) qui ont analysé le procès de l’ancien ministre, Karim Wade, sous l’angle du rôle qu’y a joué la Françafrique , en rapport avec la présence dans nos murs, de son ‘’Envoyé Spécial occulte’’, Robert Bourgi, ‘’successeur’’ de Jacques Foccart. Fait notable, ce dernier a été curieusement, élevé au grade de Commandeur de la Légion d’honneur, le 18 mars 2015, à 5 jours du verdict de la CREI (Cour de Répression Contre l’Enrichissement Illicite). Mais au nom de quoi ? Alors qu’est ce que cet ‘’ami’’ de tous les présidents africains, de Diouf et de Wade, était, venu faire en ces lieux ?


Rédigé par leral.net le Mardi 7 Avril 2015 à 09:37 | | 0 commentaire(s)|

Verdict du procès de la CREI : Le peuple serait-il le dindon de la farce ?
Soulignons que la France, ancienne puissance colonisatrice a des rapports multiséculaires et des intérêts privilégiés avec notre pays. Des intérêts dont la tournure des évènements semble mettre en périls. Notons qu’avant son arrivée, l’ancien Président Abdoulaye Wade, était monté au créneau en promettant l’enfer à son successeur qui voulait ‘’détruire sa famille’’, en le traitant de tous les noms.

Dans une interview accordée à l’Hebdomadaire Nouvel Horizon, dont LeTémoinquotidien en a fait l’échos, avec de larges extraits, dans son édition du 24 mars 2015, notre bonhomme indique que, accompagné du premier ministre Fillon, Macky lui aurait dit : ‘’ Robert, toi qui vois Karim est qui lui es très lié, je veux pas avoir de problème de biens mal acquis, est ce que tu peux lui demander dans une solution à l’amiable de restituer une partie de ce qu’il a perçu indûment ? ’’.

Il précise qu’après avoir vu Karim, pour lui faire part des soucis du Président Macky, ce dernier lui a indiqué que : ‘’ Robert, tu diras à Macky que je n’ai rien. Zéro plus zéro égale zéro. Je ne donnerai rien’’.

A signaler qu’avant que ne déparque Bob, tout une armada de propagandistes (leaders d’opinion de tous ordres, journaliste, etc.), a été mobilisé pour agiter confusément, dans tous les sen des slogans.

Mais ce qu’il convient de retenir par-dessus tout, c’est que la Françafriaque, la Francophonie ne se désintéressent jamais de ce qui se passe dans son arrière-cour de ses anciennes colonies d’Afrique. En d’autres termes, la défense des intérêts supérieurs de la France sont toujours au ‘’poste de commandement’’. Donc la présence de notre ‘’parent’’ Robert, à Dakar, n’était pas un hasard. Loin s’en faut.

Un de nos amis, nous signalait récemment que notre regretté le Pr. Cheikh Anta Diop, disait un jour de l’an 1984, à Niamey, que : "Dès qu'il s'agit de l'Afrique, la gauche et la droite occidentale se touchent et parfois la gauche est plus minable que la droite".

Puis il y ajoute son propre commentaire en précisant que Cheikh : ‘’ dénonçait le fait que pour beaucoup de gens de l'élite africaine aliénée, la vérité est blanche’’. Pour notre part nous paraphrasons le Pr. Cheikh Anta Diop, pour dire que dès qu’il s’agit de la France, les prises de bec des francophiles s’estompent en Afrique. Donc, on peut comprendre que la mission de notre ‘’cousin’’ Robert a transcendé les inimitiés des classes politiques de l’Hexagone comme celle de certains francophiles de l’ancienne colonie de Faidherbe.

Ce qui fait que cela nous suggère à imaginer les conversations qui pourraient se tenir entre Monsieur,
Robert Bourgi- Macky, d’une part et Robert Bourgi-Wade, d’autre part. Cela à l’instar de la ‘’mission’’ de Bernard Henri Levy, à Dakar d’où il avait embarqué Wade dans l’expédition française en Lybie, pour assassiner Khadafi.

Robert Bourgi à Macky, : ‘’Mon cher Président, Je sais que ‘’la traque des biens mal acquis’’ est une promesse de campagne. Votre souci légitime est de tenir à cette promesse, vu que les élections présidentielles de 2017 ou 2019, pointent à l’horizon. Maintenant, faites de sorte que nous puissions obtenir un verdict de clémence. Je vais voir mon ami Wade pour qu’il se tienne tranquille et qu’il retienne ses faucons. Ce qui fait que vous aurez la paix pour organiser ‘’tes’’ élections et rempiler en 2017 ou, qui sait, en 2019. Ce qui nous mènera largement vers les années 2022 ou 2024. Je suis convaincu que notre bonhomme ne fera pas d’objection à cela, étant entendu que Karim qui sera dehors au plus tard dès 2019, sera en pole position pour aller en Campagne.’’

Vous savez, Monsieur le Président, le contexte mondial et les troubles africains suffisent pour ne pas favoriser l’ouverture d’une brèche à des fauteurs de troubles dans votre pays auquel nous tenons beaucoup pour des questions de géostratégies politiques évidentes..

Macky à Robert : Vous avez parfaitement raison, mon cher. Passons de l’autre côté pour la cérémonie de la remise la décoration de ‘’Commandeur de l’ordre national’’, rang auquel je tiens à vous élever, pour services rendus !

Robert Bourgi, à Wade : ‘’Mon cher ami, je viens de voir le Président Macky. Tout ce que je te conseille, c’est de te tenir bien et de retenir ‘’tes’’ faucons. Je veux parler de ‘’tes’’ trotskards et autres ‘’maoïstes’’. Je viens négocier avec le Président un verdict de clémence pour Karim. Et il le sera. Sa déchéance de ses droits civiques ne sera pas du lot des sanctions. Aussi, sa ‘’voie vers le sommet’’ ne sera pas parsemée d’embuches. Tu n’auras rien à craindre, surtout que ton ami, mon ami, Sarkozy sera de retour aux affaires, dès mai 2019 et reprendra les choses en main.’’

Tu sais, pour avoir été son prédécesseur, c’est difficile pour Maky qui est à la recherche d’un second mandat, de ne pas tenir ses promesses de campagne qui de fait, est une demande sociale des populations, avalisée par lui. Ensuite, vu le contexte mondial et africain, le Sénégal ne devrait pas prêter le flanc pour permettre à nos ennemis de s’engouffrer dans des eaux troubles, ici. Personne n’y gagnera ! D’autant que mon cher, tu es allé trop vite en responsabilisant ton fils, sans expérience, de ‘’ministre du ciel et de la terre’’.

Wade à Robert: Tu as raison, je vais réajuster le tir !

Amadouer les deux protagonistes du moment, pour pacifier le paysage politique au bénéfice de la paix des affaires au détriment du peuple travailleur laissé en rade, serait la mission de Robert, à y regarder de près.

Après le verdict, Wade est rentré tranquillement chez-lui sans faire trop de bruit, sinon promettre à ses militants une déclaration le vendredi 28 mars 2018. Promesses qu’il n’a pas tenues du fait du ‘’ndigël’’ (odre) de son marabout ‘’interdisant la manifestation’’. Ce dont doutent beaucoup de responsables du Pds. Malgré tout, pour maintenir la flamme de l’espoir, on a actionné les propagandistes autour de l’article 34 du code pénal qui n’a pas été convoqué pour déchoir Karim de ses droits civils et politiques.

Mais la bizarrerie que les observateurs avertis ont dû noter, c’est les curieux propos suggestifs, agités de façon intempestive sur le ‘’pouvoir de grâce du Président de la République’’, amplifiées par les ‘’précisions’’ du Ministre de la justice, garde de sceau, qui avaient été précédées par des vociférations autour du slogan : ‘’Verdict de clémence ! Verdict de clémence ! Verdict de clémence !’’

Pourquoi notre ministre est si pressé de parler de ‘’droit de grâce’’, alors que le président de la CREI n’a même pas terminé sa dernière phrase, en rendant son verdict ? Au nom de quoi le Président de la République devrait-il gracier quelqu’un, qui, après avoir dilapidé 69 milliards, d’un Etat d’un pays éligible au PPTE (Pays Pauvres Très Endettés’’) ? Pourquoi, ouvrir des possibilités à diriger notre pays, à quelqu’un qui a bénéficié d’un verdict déjà léger (il devait avoir le maximum, a déclaré un avocat de la partie civile), pour diriger la République ?

Dans cette affaire, une autre attitude non moins louche, rapportée par L’As du 1er avril 2015, est celle de Benno Benoo Bokk Yaakaar qui avait réuni presque tous les leaders de la coalition. ‘’Le plus intriguant, selon le journal, c’est que la plupart de ses leaders ont vite fait de quitter la salle dès la fin de la rencontre avant même le point de presse qui était prévue juste après, laissant ainsi à Mamadou Ndoye, le soin de faire face aux journaliste. Une attitude très louche que les journalistes n’ont pas manqué de relever’’, a ajouté l’As. Ce que Ndoye a dit était déjà connu, en ce qui les concerne. ’’La traque des biens mal acquis doit se poursuivre, même après la condamnation de Karim Wade’’. Mais, est-ce que c’est tout ce qui avait mobilisé les leaders de BBY ? Est-ce que la question de la grâce francophone n’était pas à l’ordre du jour ?

Pour porter le débat haut, le ministre de la Justice ne devrait-il pas, plutôt, nous entretenir de la question politique (national et international), du comment faire pour juguler la délinquance financière, et ses excroissances telles que le démentiellement des faux instituts d’enseignement ‘’d’Ingegneri Financière’’ que le père Wade à vulgarisés avant d’en faire l’éloge, par ce que son fils était un brillant étudiant de cette filière. En tout cas l’opinion a vu ce que ses ‘’travaux pratiques’’ ont donné sur le terrain. Pour notre part, nous considérons ’l’Ingegneri Financière’’ à la Karim, n’est qu’un cocktail de micmac, pour rendre le pillage, le vol de nos finances indétectables, à travers des artifices juridiques qui font que des enquêteurs redoutables pourraient passer toute leur vie à décortiquer une virgule, un point-virgule, de statuts de sociétés fictives avant de mettre un visage sur un propriétaire. Surtout si le butin est planqué dans les paradis fiscaux que Sarkozy se promettait de démanteler à son premier G8, dès sa prise de pouvoir. Mais on a vu la suite. Que de la fanfaronnade !

La conviction de beaucoup de nos compatriotes est que, dès sa sortie de sa prison dorée, l’ex-étudiant en ‘’Ingegneri Financière’’, étalera davantage ses biens, ses richesses si rien n’était fait pour le contrarier. D’autant que ses administrateurs fugitifs, se la coulent douce, en France pour gérer tranquillement ses fonds avec la complaisance de l’Interpole dont le siège est basé à Lyon, en France.

En tout état de cause, tous ceux qui se préoccupent des droits des hommes, des populations et des braves gens qui travaillent pour devenir pauvre, devraient profiter de l’occasion ce grand événement pour interpeller le ‘’PNUD’’ (Programme des Nations Unies pour le Développement) afin lancer en première mondiale, le débat sur la nécessité de faire convoquer par les Nations Unies une Conférence Internationale sur la Traque des Prédateurs des Economies des PPTE (Pays Pauvres Très Endettés). Conférence où sera posée la question de la fermeture systématique des ‘’Narco-Paradis Fiscaux’’.

Personne ne comprend que lorsqu’il s’agit d’adversaires politiques des occidentaux, des mesures de rétorsion sont prises contre eux, notamment ces celles prises pour geler leurs avoirs. Alors, que les citoyens des pays pauvres sont déboutés dès qu’ils touchent aux planques des barbouzes de la finance africaine dans des banques occidentales. Le phénomène de la délinquance financière est aussi pernicieux que la peste et Ebola. Par conséquent, nous devons tous nous mobiliser pour l’enrayer.

Les avocats ‘’chevronnés’’ de de la défense savaient à quoi s’en tenir et avaient le bon rôle, par rapport à leur stratégie et à leur tactique. S’ils se sont focalisés durant tout le procès sur ’’les preuves’’, ils savent que les sénégalais honnêtes sont ‘éduqués’’ pour n’accepter que personne ne devrait être condamné sans preuve probante.

Surtout que l’opinion à laquelle le message était destiné n’est pas imprégnée des arcanes de la dissimulation moderne inventée par ‘’l’Ingegneri Financières’’. Le verrouillage stratégique de l’Ingegneri est de faire par le brouillage, que la preuve ne puisse être articulée. Le pisteur, l’enquêteur le plus chevronné éprouvera beaucoup de difficultés à confondre un délinquant qui a pris le soin de balancer ‘’le corps du délit ‘’ au milieu de l’Océan. Et les ‘’Paradis fiscaux’’ sont les ‘’20 mille lieues sous les mers’’, pour les trafiquants.

De toute évidence, les sénégalais ne sont pas dupes, si Me Wade a pris le soin de nommer son fils Karim à la tête de trois départements stratégiques, c’était pour lui permettre d’amasser rapidement un ‘’budget de guerre’’ vers les élections présidentielles. L’histoire récente nous en donne la preuve. Contre vents et marées, Karim est déclaré candidat du Pds.

En outre, on aurait bien aimé entendre le garde des sceaux, au sujet de l’omnipotence débordante de son procureur de la Réplique qui ne s'autosaisit pas souvent, pour ne pas dire jamais, lorsqu’il est question de ‘’dossier sensible’’. Ce qui fait qu’il est accusé de faire de la poursuite à deux vitesses et ferme les yeux sur beaucoup de cas d’impunité

En cela, les sénégalais ne comprennent pas la tendresse manifesté par notre procureur de la République à l’égard de personnalités qui ont maille à partir avec la justice : Abdoulaye Youssouf Diagne, ancien greffier devenu promoteur immobilier, accusé d’avoir grugé de braves gens qui cherchent un toit pour leurs familles, le cas de la notaire Aissatou Gueye Diagne et de l’ex-président de la Chambre de commerce (débouté jusqu’à la Cour Suprême) pour fraude électorale), sont notamment de la même veine. Des cas typiques d’impunité !!!

Tout cela fait que les sénégalais sont dubitatifs par rapport à la volonté du gouvernement ‘’d’aller jusqu’au’’, au sujet la traque des biens mal acquis.

En tout cas le sentiment le mieux partagé aujourd’hui, au Sénégal, c’est que, c’est La Françafrique et les lobbies ; intérieur et extérieur qui régentent notre pays. Et dans ça, le commandant en chef va ruser comme d’habitude pour protéger son homme, comme elle le fait pour Blaise qui tire les ficelles depuis Abidjan, comme également pour Eyadema fils du Togo, Bongo fils du Gabon etc.

Maintenant, est ce que peuple sénégalais, acceptera d’être le dindon de la farce et élire un repris de justice, Président de la République du Sénégal ?

Ababacar Fall-Barros
Ancien conseiller municipal.