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Ville de Thiès : Idy en passe d’éjecter Talla Sylla


Rédigé par leral.net le Mardi 21 Novembre 2017 à 16:13 | | 0 commentaire(s)|

La ville de Thiès file-t-elle droit vers une mise sous délégation spéciale ? Une question qui taraude aujourd’hui tous les esprits dans la cité du Rail et à laquelle il est difficile, du moins pour l’heure, de répondre.

Ce qui, cependant, reste constant est que les Thiessois vivent, depuis dimanche dernier, une sorte de remake, avec le boycott de la majorité des conseillers municipaux, qui n’ont pas jugé bon de prendre part à la session ordinaire convoquée par le maire Talla Sylla.

Laquelle session avait pour objet de délibérer sur le projet de plan de développement de la ville, de débattre sur les orientations budgétaires ainsi que la rationalisation des commissions du Conseil de ville. Tout travail qui n’a pas pu se faire faute de quorum puisque sur un total de 80 conseillers, seuls 08 ont répondu présent à l’appel. La conséquence a été naturellement le report de la rencontre. Ce qui n’est pas sans rappeler l’épisode de la dernière session budgétaire où, face à un boycott massif des conseillers, les travaux avaient été reportés sans jamais avoir été repris, faute de convocation dudit conseil.

Et ce, malgré les innombrables invites faites au maire et les correspondances adressées à l’autorité administrative avec ampliation à la tutelle.

A l’époque, la principale difficulté avait résidé dans l’impossibilité ou le refus, c’est selon, du maire de présenter au conseil le compte administratif de l’exercice précédent. Le bras de fer qui s’en est suivi, a perduré jusqu’à la date-butoir du 31 décembre de cette année 2016, sans que le budget ne soit voté. Alors, conformément aux textes régissant les collectivités locales, l’autorité administrative s’est fait le devoir de valider le projet de budget, qui avait été élaboré par le maire. Une validation qui n’avait pas manqué de susciter des réactions pas du tout feutrées de la part des conseillers de Rewmi, qui avaient vu, en cet acte, une trahison.

«En tant que conseillers, nous représentons les populations et il nous appartient en conséquence, d’insuffler les orientations budgétaires de la ville. Toutes dispositions contraires ne peuvent être comprises que comme actes de haute trahison», avait soutenu Lamine Diallo. Et de poursuivre pour dire qu’avec cette validation du projet de budget par l’autorité administrative, l’Etat est en train d’orchestrer une mise sous délégation tacite de la ville de Thiès, avec comme président Talla Sylla.

Car quand une collectivité locale n’a plus son organe délibérant, elle est de fait, sous délégation spéciale. Pour simplement dire, selon lui, que ce budget qui a été taillé sur mesure pour le maire Talla Sylla et approuvé par l’autorité administrative, ne va pas les lier comme d’ailleurs les futures délibérations du Conseil de ville.

Aussi, ce qui est en train de se passer avec cette présente session budgétaire, plus qu’un remake, n’est que la suite logique du bras de fer engagé en 2016. Surtout quand on sait que le vote de ce budget 2017, devra impérativement passer par l’approbation du compte administratif de celui de 2016 dont ils disent ne pas les lier. Sans compter celui de 2015 qui avait été, à l’époque, l’objet du premier boycott.

Cependant, au cours de cette exercice, les deux parties avec fini par convenir d’une rencontre qui devait leur permettre d’arrondir les angles pour, avaient-ils dit, engager des négociations pour l’intérêt supérieur de la ville de Thiès. Mais c’était sans compter avec la réaction du patron du Rewmi, Idrissa Seck. Lequel, aussitôt informé de la première rencontre entre Talla Sylla et les maires des trois communes de Thiès en France, est vite entré dans la danse avec une réaction sans appel. «On ne négocie pas avec un traître », a-t-il simplement dit à ses ouailles.

Une réaction qui explique, peut-être, cette nouvelle radicalisation des conseillers rewmistes, qui ont manqué à l’appel de dimanche dernier et qui constituent l’écrasante majorité au conseil de ville. Pour dire un boycott qui risque d’ouvrir droit vers une mise sous délégation spéciale. Surtout quand on sait qu’en de pareils cas, l’autorité municipale n’a le droit de valider qu’une seule fois le budget d’une collectivité locale. Et qu’en conséquence, il y aura sans nul doute un blocage certain dans le fonctionnement de la mairie de ville de Thiès.

En tous les cas, on retiendra que le maire de la ville, après report, a convoqué de nouveau le Conseil pour jeudi prochain. Une convocation suite à laquelle, il a soutenu sans ambages qu’avec ce boycott, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une forme de guérilla et que cela ne passera pas, car la session va se tenir. Et à ce titre, il demande aux Thiessois de prendre toutes leurs responsabilités car ce sont eux qui ont choisi leurs représentants au Conseil de ville.




Walf Fadjri