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Windou Bosséabé se souvient de Moussa Dia, père de Harouna Dia (2 ans déjà)

Rédigé par leral.net le Lundi 26 Janvier 2015 à 00:23 | | 0 commentaire(s)|

Windou Bosséabé se souvient de Moussa Dia, père de Harouna Dia (2 ans déjà)
El Hadji Moussa Dia (87 ans), père de Harouna Dia, était un homme très ouvert. Drapé dans un grand boubou bleu, un bonnet blanc à la tête, des lunettes de myope qui cachent des yeux ridés par le poids de l’âge, teint clair, le vieux dans un Wolof approximatif, raconte son fils en ces termes : « Harouna est un garçon qui a très tôt eu à cœur d’aider ses parents. Il ne voulait jamais me laisser aller seul aux champs. Quand il est parti à Saint-Louis après avoir eu son entrée en sixième, il profitait de ses vacances pour venir m’aider dans les champs. Ses mains saignaient souvent parce qu’il n’avait plus l’habitude de ces genres de travaux. Mais il refusait de rester à la maison. Il a toujours eu de la détermination et de la volonté dans tout ce qu’il faisait. Il était un enfant très ouvert. D’ailleurs, tous ses amis venaient dans cette maison pour jouer. Il était rare de le voir mêlé à des histoires futiles.» Dans cet hameau, tout le monde ou presque chante les louanges de cet homme généreux. Les hauts faits d’arme de ce richissime homme d’affaires ne se limitent pas à sa famille. Aujourd’hui, il réalise le plus grand rêve d’un enfant issu d’une famille hal pular : assurer les besoins de sa famille. «Quand il a commencé à travailler, il m’a demandé d’arrêter toutes les activités que je menais. Pour nous, la chose la plus importante pour un père, c’est d’être suppléé par son fils aux dépenses quotidiennes, se réjouit le vieux Dia. Harouna a eu très tôt l’idée de me décharger de mes devoirs de père de famille. Même lorsqu’il était étudiant, il économisait sa bourse et il m’envoyait 60 000 fcfa, tous les trois mois. Quand il m’a envoyé cette somme pour la première fois, j’ai gardé le mandat pendant une semaine, parce que je croyais qu’ils s’étaient trompés de destinataire. Actuellement, nul n’ignore dans ce village que Harouna est un homme bien. Aujourd’hui, il ne doit plus rien.» El Hadji Moussa s’amuse avec ses petits-enfants qui chipaient souvent son téléphone portable. Le père fier et heureux décrit le fils comme un enfant très attentionné qui aime la recherche et le savoir. «Harouna était un enfant calme. Il comprenait très vite ce qu’on lui expliquait à l’école comme à la maison. Quand il a eu le bac, il est parti en France avec un peu de retard et il était toujours le premier de sa promotion.»
Vêtue d’un grand boubou Thioup de couleur mauve, un foulard jaune autour de la tête, Dieynaba Daouda Sow, mère de Harouna Dia, égrène tranquillement son chapelet. Très attachée à la culture traditionnelle hal pular, Dieynabou n’arrive toujours pas à formuler une phrase en Wolof. C’est Seydou Bâ, l’ami de Harouna, qui se charge de la traduction. Cette septuagénaire a été une mère très attachée à son fils. «Quand je tombais malade, il restait toute la journée près de moi. C’est quelqu’un qui n’aime pas l’injustice et il a très tôt eu le sens de l’entre-aide. Il respecte ses parents et ne prend aucune décision sans demander mon avis. Quand il a voulu soutenir Macky Sall, il m’a demandé mon avis et je lui ai dit qu’il avait mon accord, si les ambitions de Macky consistaient à aider les Sénégalais comme il l’a toujours fait. Et j’ai prié pour lui. Harouna a toujours été un homme très réservé qui n’aimait pas la politique», rapporte-t-elle. Mais cette cohésion entre le fils et la mère n’a pas empêché cette dernière de veiller rigoureusement à l’éducation de son enfant. «J’étais très exigeante sur son éducation, informe Dieynaba Sow. Il n’était pas très têtu, mais je prenais le bâton quand il le fallait. Le plus souvent, c’est parce qu’il se battait avec des gens plus âgés que lui. Il n’aimait pas qu’on se moque de lui. Je le corrigeais à contrecœur, parce que Harouna était un enfant qui était attaché à ses parents. Il respecte aussi les personnes âgées. Personne n’est jamais venu se plaindre à cause de lui ».