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Yawmal Achûra : Entre Tradition Prophétique et Cultures Locales

Le terme d’achûra, dérive de "achara", qui signifie dix en arabe et correspond au dixième jour du mois de Muharram, premier mois de l’année musulmane. Le jour de "achûra" revêt différentes significations qui épousent les contours des différentes obédiences qui ont pris forme à l’intérieur de l’Islam. Ainsi de l’Islam sunnite à l’Islam chiite en passant par le Maghreb jusqu’aux pays du sud du Sahara, Achûra est vécue différemment. Jeûne, fête ou commémoration d’un évènement de triste mémoire, chacun marque à sa façon ce jour.



Rédigé par leral.net le Vendredi 25 Décembre 2009 à 21:20 | | 0 commentaire(s)|

Yawmal Achûra : Entre Tradition Prophétique et Cultures Locales
our comprendre le sens de Achoura, il faut remonter à l'an 622, lorsque le prophète Mohammed et ses compagnons, ayant quitté La Mecque, arrivent à l'oasis de Yathrib (la future Médine). Une des trois tribus installées dans l'oasis était juive, et le jour de l'arrivée de Mohammed cette tribu célébrait le Yom Kippour, jour de l'Expiation ou du Grand Pardon. Ce jour-là, les Israélites observent un jeûne absolu et ne travaillent pas car ils se souviennent et demandent pardon à Dieu d'avoir adoré le "Veau d'or" au cours de l'Exode.

Ce jour-là également, le peuple hébreu demande pardon à Dieu pour tous les péchés commis, à l'égard de Dieu et des autres, au cours de l'année écoulée. D’après le hadith le plus célèbre sur la question, le prophète Mohammed (Paix et salut sur lui) s’informe et s’entend répondre qu’ils commémoraient ainsi la sortie D’Egypte des hébreux sous la conduite de Moise. Comme pour démontrer l’importance de la continuité prophétique dans la mission dont il se réclamait, le prophète Mohammed (p.s.l) affirma être plus en droit de jeûner. Il conseilla alors à ses compagnons de jeûner. Il est rapporté de lui ce hadith: "Dieu remet les péchés d'une année passée à quiconque jeûne le jour d'Achoura". D’autres hadiths établissent que achûra correspond également à un certain nombre de faits survenus dans la vie de certains messagers et prophètes (Paix et Salut sur eux) : l’accostage de l’arche de Noé, le jour où Abraham fut jeté dans le feu de Nemrod, le jour où Adam quitta le paradis.Tout compte fait, si Achûra semble un jour mineur dans les célébrations musulmanes sunnites, il en est autrement chez les chi’ites.

En effet, le 10ème jour de Muharram de l'an 680, Hussein, petit-fils du prophète Mahomet (p.s.l) et fils de Ali Ibn Abi Talib (Que Dieu ennoblisse sa face !), quatrième calife de l'islam, lève une armée à La Mecque et marche sur l'Irak, pour semble-t-il faire valoir ses droits à la succession califale ouverte après l'assassinat de son père. Après un siège de dix jours de la
ville de Koufa, Hussein et son armée sont défaits par les troupes du calife Yazid 1er envoyé de Damas. La tradition rapporte qu'Hussein fut décapité et son corps mutilé.

Avec la solennité d'Achoura, les Chi'ites commémorent l'assassinat d'Hussein. Cette commémoration donne lieu à d'impressionnantes manifestations où le martyre du fils de Ali est reconstitué et vécu par des milliers de Chi'ites qui courent, se lamentent, se flagellent et s'infligent des coups jusqu'au sang.

Dans d’autres pays comme ceux du Maghreb ou du sud du Sahara, des pratiques culturelles sont venues s’ajouter aux traditions religieuses. Ainsi chez nous, la nuit du neuvième au dixième jour donne lieu à une fête populaire où l’on déguste le traditionnel couscous dit de « Tamkharit » tandis que le soir, des réjouissances populaires aux allures de carnaval marquées par des déguisements sont organisées. Ces pratiques ne relèvent évidemment pas de l’Islam et les musulmans les plus avertis se limitent au plus à jeûner le neuvième et le dixième jour. Il y a d’autres actions de grâce qui sont de tradition durant ces deux jours : rendre visite à un érudit, donner du réconfort à un orphelin, dire des prières et réciter le verset de la pureté un certain nombre de fois. Toutefois, ces pratiques ne sont ni dogmatiques ni rituelles.




Issa FAYE Source :
http://www.asfiyahi.org

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