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Zeyda Moussoukoro Mbaye, femme d’affaires et œuvre sociale ambulante (osa)

Rédigé par leral.net le Samedi 13 Décembre 2014 à 08:18 | | 0 commentaire(s)|

La réparatrice de peaux Son nom circule dans les milieux féminins quand on veut réparer les dégâts causés par le blanchissement de la peau. Mais Moussoukoro Mbaye est également une œuvre sociale ambulante (osa). Chaque année elle prend en charge plus 5oo talibés au moins 30 maîtres coranique auxquels elle attribut mensuellement un salaire fixe. Elle s’est fixée cette année d’habiller 1000 talibés.


Zeyda Moussoukoro Mbaye, femme d’affaires et œuvre  sociale ambulante (osa)
La dépigmentation de la peau (xessal) est un phénomène condamné par une grande partie de la société sénégalaise. Le combat de Zeyda Moussoukoro Mbaye est d’éveiller la conscience des femmes et (même) des hommes qui pratiquent le xessal. Elle répare les peaux abimées délabrées de celles qui font du xessal. Elle leur distille des conseils et n’hésite guère à se rendre dans certains villages pour organiser des journées de sensibilisation. A cet effet, elle a ciblé les groupes de femmes vivant dans des zones enclavées et vivant dans des situation de vulnérabilité économique. Des célébrités sont passées entre ses mains dans son institut qui ont retrouvé leurs peaux et leur couleur moyennant espèces sonnantes et trébuchantes. Son institut ne désemplit pas. Une aune pour mesurer les ravages du xessal dans la société sénégalaise. Zeyda Moussoukoro Mbaye condamne le xessal mais elle a ses mots pour le dire. C’est un choix pour les femmes mais que la plupart voire toutes regrettent au bout de quelques mois ou de quelques années quand les premiers stigmates se dévoilent. Certaines voient leurs peaux se détruire avec toutes sortes d’agressions très visibles qui les obligent à fuir leur monde, d’autres sont confrontées à des attaques plus sournoises que sont la tension artérielle, le diabète et autres maladies. Elles réparent les femmes au plan esthétique et au plan psychologique. Elles les envoient aussi auprès des spécialistes médicaux pour des traitements. Le xessal est terrible souligne Moussoukoro Mbaye car elle peut être source dislocation de la famille. Combien d’hommes ont répudié leurs épouses parce qu’elles refusaient d’abandonner la pratique du xessal. Elle indique qu’aucun des produits qu’elle vend, ne détruit la peau des femmes. Œuvre sociale ambulante (osa Zeyda Moussoukoro Mbaye est une œuvre sociale ambulante (osa). Tous ceux qui la connaissent depuis son enfance parlent d’elle comme d’une mère Thérèsa. Une dame au grand cœur, une socialisante qui partage sans compter. Une soucieuse du devenir de l’autre qui donne à Zeyda Moussoukoro Mbaye, une certaine aura dans la confrérie niassène qui l’a vue grandir et où elle a été élevée au grade de « moukhadam » (dignitaire). La cinquante épanouie, le visage avenant et l’allure d’une « drianké » bien dans sa tête et dans sa peau, la belle dame se déplace avec grâce dans son bureau situé dans un quartier chic des « Maristes ». Elle est connue. Elle parle d’elle sans faire de chichis. « J’avais environ dix ans quand un jour, un talibé est entré dans la cour de notre maison. L’enfant était sale et n’arrêtait de se gratter, il avait la gale. Je lui ai préparé un bain chaud, j’ai enlevé ses vêtements qui étaient infestés de poux. Je l’ai nettoyé et je lui ai donné des habits propres qui appartenaient à un de mes cousins que ma mère élevait. Quand ma mère est revenue du marché, je lui ai demandé de le raser ensuite, nous l’avons soigné et lui avons donné à manger.» Une posture naturelle chez Zeyda Moussoukoro Mbaye qui en grandissant a avivé sa générosité car elle a les moyens de bien vivre et d’aider son prochain. Son challenge cette année est d’habiller 1000 talibés. Une démarche qu’elle a lancée depuis quelques années. L’année dernière, ils étaient 600 bénéficiaires. Ce des enfants qui vivent à Kaolack, Dakar et ailleurs. Le challenge ne lui fait pas peur. Elle réfute toute idée d’encourager la mendicité, pour elle, il y a des marabouts vertueux. « Ce sont des hommes qui forgent des hommes malgré des difficultés réelles de prise en charge. » Pour elle, Il faut regarder le coté positif dans la gestion des écoles coraniques qui sont pour la plupart informelle (dahra). D’où son engagement. Elle a fondé chez elle un dahra où les enfants sont totalement pris en charge. « Les enfants me rendent au centuple ce que je leur donne. Chez moi, il n’y a pas de punition corporelle. » Sa mère est pour elle, un modèle. « Nous avions une bonne chez nous. Ma mère l’a encadrée dans son éducation. Elle a eu le bac, est allée à l’université et aujourd’hui, elle travaille et aide tous les gens de son village.» Une belle satisfaction. Autosuffisance alimentaire Mame Bbousso Fall est une amie de Zeyda Moussoukoro Mbaye, elle est également sa conseillère. Elle révèle que 30 enseignants de dahras sont payés chaque mois pour éduquer les enfants sans aucun apport extérieur. Elle ne reçoit ni aide de qui que ce soit, ni subvention de l’Etat. Elle n’est pas Crésus, mais sa vie est multiforme. Elle investit des créneaux qu’elle croit porteurs. C’est une grande cultivatrice et elle élève du bétail. Ses récoltes de maïs, de mil et d’arachide, elle les transforme grâce à des unités qu’elle a installées dans les villages et qui permettent d’employer des femmes dans les zones où elle laboure. Zeyda Moussoukoro Mbaye est convaincue que l’autosuffisance est possible. Elle veut se lancer d’ailleurs dans la culture du riz. « C’est bien que l’Etat face de l’agriculture son premier levier de croissance, ce que je suggère à Macky Sall, c’est de faciliter l’accès aux intrants et aux équipements.» Fort de toutes ces actions, menées dans les différentes localités, zeyda Moussoukora a décidé de formaliser ses actions à travers une association qu’elle a mis en place avec ses amies et ses proches qui croient à l’auto développement et qui comptent l’accompagner dans cette noble cause. L’association est dénomée Association des femmes pour l’Action et le développement durable. L’association a pour but d’unir les femmes actives pour le développement autour d’un même idéal visant à promouvoir le statut économique et social des populations en particulier des femmes et des enfants du Sénégal en particulier. Pour établir le lien avec l’institut de beauté en tant qu’entreprise, ETS Moussoukoro compte mettre à profit l’expertise du personnel à la disposition des jeunes filles n’ayant pas la possibilité de poursuivre les études pour des raisons sociales. Elle veut leur offrir la chance de trouver un métier au niveau de leur propor localité évidemment avec un accompagnement et coatching du personnel de l’association. Ainsi elle créée de l’emploi et de la richesse au sein de la collectivité locale Elle entre autres activités que l’assciation compte mettre en œuvre. Zeyda Moussoukoro Mbaye est née avec une cuillerée d’argent dans la bouche. Son père était un commerçant très riche. Sa vocation est donc innée car aujourd’hui, elle fait partie des femmes d’affaires qui compte au Sénégal. Elle a un institut de beauté avec des succursales dans certaines régions et ses produits de beauté sont prisés. A ce niveau aussi, l’humanitaire transparait dans sa démarche. 58 jeunes ont été formées dans ses locaux sans sou déboursé et une trentaine sont en formation dans ses locaux. « Quand elles sont déployées dans les instituts, je les accompagne car certaines succursales sont déficitaires. Je donne en ce moment des émoluments aux travailleuses » révèle Zeyda Moussoukoro Mbaye. <br /> <br /> <br /> La gazette