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[Zoom] Rot, pet, mouchage de nez en public : Ces manies incommodantes

Rédigé par leral.net le Samedi 28 Août 2021 à 18:13 | | 0 commentaire(s)|

Dans plusieurs sociétés dont celle-là sénégalaise, un rot, un pet, se curer le nez avec le doigt, se gratter les parties intimes…en public, c’est agir contre la bienséance. Ces « gestes » inspirent le dégoût et font mauvais effet. L’image a fait le tour du monde. Elle a à la fois attiré les railleries et excité l’indignation. […]

Dans plusieurs sociétés dont celle-là sénégalaise, un rot, un pet, se curer le nez avec le doigt, se gratter les parties intimes…en public, c’est agir contre la bienséance. Ces « gestes » inspirent le dégoût et font mauvais effet.

L’image a fait le tour du monde. Elle a à la fois attiré les railleries et excité l’indignation. Lors d’un match de l’Euro 2016 opposant l’équipe allemande de football dont il était le sélectionneur à celle de l’Ukraine, Joachim Löw commet une « petite » inconvenance devant les caméras du monde. Il plonge sa main dans son pantalon et renifle ses doigts livrés au martyre. Le résultat de cette confrontation germano-ukrainienne devenait anecdotique. Le pauvre a dû s’excuser ! Tout le monde n’est pas Vegard Vinge, artiste norvégien rendu célèbre pour ses performances où il propulse de la peinture à partir de son anus. Le code gestuel en public ouvre le « manuel » de savoir-vivre chargé de réprobations.

Cette anecdote, partagée sous le couvert de l’anonymat, en dit long sur les conduites jugées incommodantes : « Un confrère, garde du corps d’un prospère homme d’affaires, ne résistait pas à l’obsession du grattage de ses parties intimes. Même en public, il ne pouvait s’en empêcher, n’hésitant pas à fourrer sa main dans son caleçon. La femme de son patron a été obligée de demander à son époux de se séparer de lui ». Les plus ingénieux se les frottent, la main dans la poche ! Petit « délice » que Juliette Bindia, trouvée en train de papoter avec sa joyeuse clique, a en horreur : « J’abhorre voir un homme s’offrir ce plaisir en public ». La raison est toute simple pour cette demoiselle un tantinet chichiteuse. « C’est dégueulasse » ! Elle plaquerait un amant atteint de cette manie.

Fiiinp…cambay

Et ce n’est pas tout. Cette résidante de Ouakam en ferait de même avec un « mec » qui se cure le nez avec le doigt parce que « c’est dégoûtant » ; surtout quand « les crottes de nez se retrouvent dans l’estomac », renchérit Sophie, la tête appuyée contre un accotoir. « C’est invraisemblable », rétorque Juliette. Il s’en est suivi une agitation bien confuse colorée d’une gaieté débordante. Il a fallu que « Monsieur Google » rétablisse l’ordre. Sophie, pour étayer son propos, y a glané des informations. Se met-elle ainsi à lire à haute voix ceci : « La rhinotillexomanie est l’acte d’extraction de mucus nasal, généralement avec un doigt (rhinotillexis), qui implique éventuellement ensuite l’ingestion de la glaire ainsi recueillie (rhinotillexophagie) ». Tout le monde n’a pas compris, mais cette explication a eu au moins le mérite de tempérer le bagou de ses contradicteurs. Seul un « cambay » synchronique (dégoûtant) déchire le silence. Tout doux ! Un peu de tolérance ! C’est le siècle des libertés saugrenues ! Après tout, le nez est un organe de jouissance ! Menant sa charrette à une impasse certaine, Laye Diouf, lui, en jouit allègrement sur la route du Front de terre. Finp finp finp ! Il se mouche dans sa main sans se soucier des passants, le regard noir. « C’est avec cette main qu’il va saluer les gens », imagine déjà l’un d’eux, outré par ce « manque de savoir vivre » et de « bienséance ».

Silence radio

En 2011, le Malawi voulait remettre au goût du jour une vieille loi coloniale bien singulière interdisant de péter en public pour maintenir la « décence publique » et « imposer l’ordre ». Une grave atteinte des libertés individuelles, diront certains ! Cette manifestation physiologique suscite l’ire des uns et provoque la moquerie des esprits caustiques. Mais ça fait moins sourire. La tragédie de la fraîche épouse qui a « lâché une bombe » devant sa belle-famille a traversé les âges. « Lors d’une joyeuse soirée à la maison, une bonne dame, d’âge mûr, aimant se gargariser de ses étrangetés et ne mesurant pas la portée de son acte, s’est permise de lâcher du vent pour amuser l’assistance. Celle-ci s’en est marrée à cet instant et est passée à autre chose. Le lendemain, les plus jeunes avaient du mal à se retenir. Agacée par les railleries, la femme eut un coup de blues pour un bon moment », se souvient Assane, obligé de réprimer les toquades de ses intestins depuis cet épisode.

Même les gargouillis gastro-intestinaux l’incommodent. « Les gens, dit-il, te regardent bizarrement. C’est très gênant. Imaginez leur regard si c’était un pet. J’ai longtemps partagé avec mon frère une chambre disposant d’une toilette intérieure. Indisposé, je sortais quelquefois ». On l’est davantage quand il est émis de manière imprévisible et couvert d’un silence pudique ou d’éclats de rire. Les blagues et contes sur le pet continuent de faire marrer malgré une longue « cohabitation » avec l’homme. Et si, pour se libérer de cette oppression, on se contentait d’un simple « pardon » après un pet comme avec le rot ? Ou peut-être l’inscrire dans le livre des nouveaux droits ; celui de jouir de son corps. En toute tranquillité !

Alassane Aliou Fèré MBAYE



Source : http://lesoleil.sn/zoom-rot-pet-mouchage-de-nez-en...