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​Aïssata Tall Sall : « Nous veillerons à ce que la loi votée en 2010 sur la parité soit réellement respectée dans toutes les instances électives »

Discours intégral de Me Aissata TALL SALL lors du lancement de son mouvement "Osez l'Avenir"


Rédigé par leral.net le Mardi 23 Mai 2017 à 12:00 | | 0 commentaire(s)|


Mes Chers Amis,
Nous voici donc réunis en ce jour solennel d’installation de notre Mouvement politique, pour décider ensemble de notre destin et le prendre en mains.
 
A vous tous, j’adresse un salut fraternel et chaleureux, vous qui avez osé, vous qui avez bravé la chaleur et la distance, venant des contrées les plus reculées du Sénégal et de sa grande diaspora d’Afrique, d’Europe, d’Amérique et même de Madagascar.
 
Du Fouladou  au Fogni, du Boundou au Cayor, de Dakar à sa grande banlieue, Pikine, Guédiawaye, Thiaroye, du Fouta au Kabada, du Baol au NDoucoumane, du Sine au Saloum, du NDiambour au MBalantacounda, de NDar la vieille ville à Keur Massar, Malika et Yeumbeul, de Gorée l’Ile Martyr au cœur de l’océan, en passant par Rufisque et les Niayes, du NDiambour au Djoloff, du Walo au Cap Vert Lébou,
Je vous salue tous, Sénégalais au cœur de lion, fermes de courage et de détermination, vous qui avez bien compris qu’il ne faut jamais sacrifier l’avenir aux difficultés du moment.
 
Or, c’est bien cela, l’esprit, la philosophie et le sens de notre Mouvement.
 
En vous regardant et en vous observant, mon enthousiasme est entier et mon espoir grand que nous irons au bout de notre rêve.
 
Celui des chemins de l’avenir, qu’ensemble nous allons tracer pour que se lève et souffle sur notre pays, un vent nouveau d’espérance et de changement.
 
L’espoir d’un avenir que nous voulons meilleur.
 
Nous devons le faire et nous pouvons le faire !
 
Mais pour cela, il nous faut d’abord croire en nous-mêmes et surtout OSER.
 
Oser croire, oser entreprendre, oser affronter les difficultés, toutes les difficultés, celles présentes, comme celles à venir, car notre avenir, mais plus encore, celui de nos enfants, en dépend.
 
Mes Chers Amis,
 
L’Histoire nous enseigne que le destin du Monde a souvent été façonné par une poignée d’hommes ouverts au progrès, à la justice et à la solidarité.
 
En décidant ce matin, de vous convier à cette cérémonie de lancement, je voudrais vous dire, combien ma conviction est forte, qu’ensemble, nous pouvons être de ces hommes qui portent et incarnent cet idéal.

Au demeurant, notre pays, le Sénégal, a toujours marqué l’Histoire, en refusant de se soumettre au destin que d’autres avaient voulu lui tracer.
 
Par l’engagement et le courage héroïque de ses dignes fils, il a su, par son génie propre, se fondant sur ses valeurs spirituelles et morales, livrer toutes les batailles indispensables à son développement, à la préservation de son identité et à la maîtrise de son destin.
 
Souvenez-vous de El Hadj Oumar Foutiyou Tall, le résistant transnational qui, au-delà de nos frontières, combattit sans concession le colonialisme.
 
Souvenez-vous de Cheikh Ahmadou Bamba dans ses khassaïdes de vénération, de lumière et de refus de la soumission, de Seydi El Hadj Malick Sy quand ses perles sublimes faisaient retentir de résistance les murs de toutes ses Zawiyas, de Cheikh Al Islam Ibrahima Niasse qui propagea son Zikr jusque chez le colon anglais, de Mame Limamou qui a fait reculer la mer et ancrer le courage de la foi en territoire Layène.
 
Et bien avant eux, souvenez-vous de Thierno Souleymane Baal, le Républicain INITIAL, celui qui, avant tous les autres, mit la probité et les valeurs morales au cœur de sa pensée et de son action politiques.
 
Souvenez-vous enfin de Maître Lamine Guèye, premier Avocat noir d’Afrique, de Léopold Senghor, l’homme multiple, Président-poète et politique, de Cheikh Anta Diop le Pharaon du savoir, de Mamadou Dia qui, au-delà de tout, a incarné le nationalisme et la droiture.
 
Mais plus près de nous, regardez les femmes du Sénégal, admirables de courage et de beauté, et qui, sur tous les fronts, se lèvent tôt, afin que les autres partent plus tard, qui au travail, qui à l’école.
Elles sont dignes de Aline Sitoe Diatta et des femmes de NDer, de la Grande Royale et des Reines du Walo.
 
Voyez et observez le courage de nos enfants, eux qui, chaque matin du monde, affrontent les difficultés, la mer et même parfois, la mort.
 
Voilà notre pays, voilà notre peuple, voilà notre Histoire et notre Monde.
 
Mais le monde tel que nous le vivons aujourd’hui, est de plus en plus difficile, de moins en moins sûr, avec des ressources de plus en plus rares, des inégalités criardes entre les différentes couches de la population et un environnement de plus en plus menacé.
 
Pourtant, et malgré ces durs constats, le potentiel de notre continent n’a jamais été aussi grand !
 
L’espoir n’a jamais été aussi immense et réel que de nos jours !
Les opportunités de croissance et de développement économique n’ont jamais été aussi importants pour notre continent.
 
EN EFFET, L’AFRIQUE EST RICHE !
 
Son sous-sol regorge de pétrole, de gaz, de cobalt, de zinc, d’or, d’uranium et d’autres métaux encore plus précieux.
 
L’Afrique couvre 60% des terres arables du monde !
 
Pour être le berceau de l’Humanité, l’Afrique doit, l’Afrique peut nourrir le monde
 
Et pourtant elle a faim !
 
A l’horizon 2035-2050, l’Afrique comptera presque 2 Milliards d’individus dont 60% auront moins de 25 ans.

Voilà quel est l’état de notre continent: un état contrasté qui nous met devant un immense défi, en même temps qu’il constitue une formidable opportunité.
 
C’est pourquoi, nous devons dès aujourd’hui, mesurant les enjeux historiques auxquels nous faisons face, jeter les bases d’un développement endogène et global pour ces millions d’hommes et de femmes qui nous attendent et qui espèrent, car demain, il faudra les nourrir, les soigner, les éduquer, leur assurer un emploi ainsi qu’un mieux être.
 
Tel est notre défi !
 
Celui qu’ensemble, nous devons relever.
 
Mes Chers Amis,
 
C’est dans le contexte que voilà, que je voudrai vous parler de vous-même, c'est-à-dire, de notre pays au triple plan politique, économique et social.
Au plan politique, notre pays vit une situation confuse qui relève de plusieurs constats :
 
  1. un appauvrissement de l’idéologie politique
 
  1. des institutions formelles et sans répondant réel, éloignées des préoccupations essentielles du peuple
 
  1. une citoyenneté en perte de vitesse
 
En effet, dans un monde politique trouble et dévoyé, où les jeux d’intérêts particuliers priment souvent sur l’intérêt général, les acteurs politiques ont la responsabilité de tracer leurs marques, de définir leurs idées, de les élaborer et surtout de les clarifier.
 
Cette clarification des idées est fondamentale car, c’est dans le confusionnisme que naissent toutes les aventures politiques sans lendemain.
Si nous devons donner un sens véritable à notre engagement politique, nous devons alors, et au préalable, dire qui nous sommes et ce que nous voulons pour notre pays.
 
Qui sommes-nous ?
 
Cette question n’est pas anodine car, elle fonde et fixe nos repères politiques.
 
Y répondant, nous dirons que nous sommes des acteurs politiques engagés, des sénégalais authentiques, nationalistes, patriotes et aimant leur pays.
 
Plus précisément, nous voulons pour le Sénégal un modèle de société ancrée dans nos valeurs sociales, morales et spirituelles.
 
Ces valeurs que sont le courage, la probité, la tolérance et la solidarité.
Nous voulons, nous fondant sur ces qualités et ces vertus, assurer à notre peuple la maîtrise de son avenir collectif.
 
Nous lutterons ainsi pour promouvoir une société de bien être, garantissant chaque citoyen contre les risques publics et sociaux.
 
Nous voulons aussi une société du bien vivre, qui permet à chacun de s’épanouir, de réaliser ce dont il est capable, d’exercer sa liberté dans le respect de l’autre, d’accéder aux œuvres de la culture et de l’esprit, de donner libre cours à sa créativité.
 
C’est pourquoi, il nous faudra dès à présent définir le cadre dans lequel s’exercera ce projet politique.
Bien sûr qu’il sera moderne et s’inscrira dans la République.
 
Mais il ne suffira pas de l’affirmer.
Il faut surtout travailler à l’édifier.
 
En effet, notre système politique et institutionnel est caractérisé par la coexistence de Pouvoirs en total déséquilibre
 
  • un Exécutif fort et même trop fort
  • un Législatif qui n’est que l’ombre de lui-même
  • un Pouvoir Judiciaire dont l’Indépendance est à renforcer et à crédibiliser
 
Vous le savez, depuis son accession à l’Indépendance, notre pays s’est doté d’une Constitution qui met le Président de la République à la tête de l’Exécutif.
 
Si ce pouvoir conféré au Chef Suprême, clé de voûte des institutions, s’est révélé nécessaire dans des moments où notre pays a traversé des crises majeures, il n’en reste pas moins que de nos jours, à l’aune d’une démocratie qui se dit majeure et d’un peuple qui se dit mature, notre système institutionnel a besoin de rééquilibrer ses Pouvoirs.
C’est pourquoi, et dans ce sens, nous considérons la restauration du rôle de l’Assemblée Nationale et de la souveraineté législative comme la condition sine qua non de ce rééquilibrage.
 
Nous voulons pour notre pays un Parlement digne de la maturité politique de notre peuple qui proposera des lois, qui les discutera de façon libre sans aucune interférence de l’Exécutif.
 
Nous voulons des Députés qui répondront de leur mandat en faisant mieux connaître auprès des populations le travail législatif réalisé au quotidien.
 
En effet, si les Députés contrôlent l’action gouvernementale, qui alors pour contrôler les Députés ?
 
C’est pourquoi, nous ferons en sorte que chaque député tienne le bilan de ses activités parlementaires et ce, à la fin de chaque session.
 
Qu’il dise et explique à ceux-là mêmes qui l’ont mandaté, ce qu’il a fait de leur confiance, non pasà la fin de la législature, mais déjà en cours de mandat.
 
Nous voulons aussi améliorer la lisibilité et la bonne compréhension des textes de lois, expliquer leur choix et leur pertinence par des formulations simples et concises, rendant ainsi la loi accessible à tous.
 
Dès lors, nul ne sera censé l’ignorer puisque tout le monde la comprendra !
 
Nous voulons pour notre pays, un Parlement fort, qui contrôle et sanctionne l’Exécutif en cas de besoin, un Parlement qui vérifie et s’assure que les lois qu’il vote sont effectivement exécutées.
 
 
 
Mais pour cela, il nous faut des députés de niveau et de qualité car, pour nous, l’Assemblée Nationale ne saurait se résoudre à être cette chambre de récompense et de repêchage destinée à caser des militants quand on n’a pas su où les mettre.
 
Quant aux élus locaux, ils verront leurs pouvoirs renforcés avec de réelles et vraies capacités financières et par une organisation rationnelle, suivie du transfert effectif des ressources allouées.
 
La décentralisation est notre option.
 
Mieux, il est notre conviction qu’elle assurera par la proximité et par l’exercice d’une démocratie locale et participative, une meilleure prise en considération des besoins de nos populations.
Nous voulons en conséquence plus de proximité, plus de clarté et plus de transparence dans la gestion de nos territoires.
 
Nous voulons surtout une administration locale efficace, responsable et surtout souple, qui n’entravera en rien le principe constitutionnel de la libre administration des collectivités territoriales.
 
Le Pouvoir Judiciaire sera renforcé dans son indépendance et dans son autonomie, surtout pour ce qui est de la gestion de la carrière des juges.
 
Le Président de la République ne siégera plus au Conseil Supérieur de la Magistrature.
 
Les Magistrats, corps d’élite, d’éthique et de noblesse, administreront et géreront leur carrière car, ma conviction est que le système actuel a fait son temps et que bien évidemment, il a atteint ses limites.
 
Dans le traitement judiciaire des affaires, le Parquet aura une totale liberté d’appréciation.
 
Ainsi et sans s’en référer à l’administration de la justice, il décidera de lui-même d’enquêter et de requérir.
 
Dans l’exercice de ses compétences judiciaires, aucune hiérarchie ne liera le parquet.
 
Le Procureur sera seul, Chef du Parquet et seul, vrai maître des poursuites.
Mes Chers Amis,
Sans ces fondamentaux, l’administration des choses et surtout celle des personnes ne sera guère efficiente.
 
C’est pourquoi, nous devons, au-delà du renforcement et du rééquilibrage des pouvoirs institutionnels, promouvoir et asseoir une bonne gouvernance.
 
Mais la bonne gouvernance, ce ne sont pas que des règles à élaborer et des corps de contrôle à mettre en place.
 
C’est avant tout et surtout, un état d’esprit, une culture et une volonté.
 
Nous le savons tous, la corruption est un fléau qui gangrène notre société.
 
Pour éradiquer ce mal des temps modernes, nous devons tout d’abord exprimer notre farouche volonté de lutter contre elle.
 
Nous devons ensuite renforcer et rendre réellement autonomes les corps de contrôle (IGE – OFNAC)
 
Nous devons aussi rendre les sanctions judiciaires plus sévères.
Nous devons surtout rendre l’initiative des poursuites plus large  en permettant qu’un certain nombre de citoyens puissent déclencher la procédure par une plainte collective, si l’Etat ou le Parquet était défaillant.
 
Mais tout cela ne suffira pas !
 
En effet à quoi servirait tout cet arsenal administratif, législatif et judiciaire, si la qualité morale et nos élites et de nos gouvernants laissait à désirer ?
 
Que vaut un Gouvernant s’il est corrompu et irresponsable ?
 
C’est dire que la lutte contre la corruption est d’abord une affaire d’exemplarité des dirigeants.
 
Le bon exemple doit surtout et avant tout, être donné par ceux-là mêmes qui, investis de la légitimité du suffrage, ne doivent sous aucun prétexte trahir les intérêts du peuple et la confiance placée en eux !
 
Chaque élu doit donc démontrer par sa conduite, son énergie et sa rigueur, qu’il peut servir de référence à une jeunesse en quête de repère.
 
L’Administration quant à elle devra être plus responsable et répondre de ses actes devant les citoyens.
 
Or, notre société dégage quotidiennement un terrible sentiment.
 
Celui de l’impuissance ressentie par des citoyens à qui le pouvoir échappe, une fois l’élection terminée.
 
Chaque électeur doit pourtant pouvoir apprécier les retombées de son vote, vérifier le respect des engagements pris au cours de la campagne, rencontrer et solliciter son représentant.
 
Ce grand besoin de démocratie est de nos jours la revendication centrale d’une nouvelle citoyenneté qui améliorerait de façon substantielle notre système représentatif et le niveau qualitatif de notre Démocratie.
 
Nous mettrons en œuvre les mécanismes appropriés pour que s’exerce ce contrôle citoyen.
 
La participation pleine et entière des citoyens aux décisions publiques majeures à travers des débats publics et contradictoires sur les grandes questions qui agitent la Nation nous paraît tout aussi fondamentale.
 
Voilà pour nous, définie l’esquisse de la République Modèle à laquelle nous aspirons.
 
Une République Moderne, une République Morale, une République Modèle !
 
Mais surtout une République Sociale et Solidaire.
Au plan social, nous entendons lutter contre l’exclusion et la détresse de nos populations, notamment celles des couches vulnérables et fragilisées.
 
Notre Mouvement réaffirme ici, haut et fort le principe de solidarité comme étant au cœur des valeurs de justice et de progrès social qui fondent notre vision de la politique.
 
En effet, les difficultés économiques, l’accroissement de la pauvreté, le chômage endémique (surtout celui des jeunes), pèsent énormément sur notre cohésion nationale du fait de l’incapacité de nos différents gouvernements à améliorer les conditions de vie de nos concitoyens.
 
Selon l’indice du développement humain qui mesure la qualité de vie moyenne de la population d’un pays, le Sénégal est classé pour l’année 2016 au 37ème rang sur les 55 pays d’Afrique, derrière l’Ile Maurice, les Seychelles, le Bostwana, le Cap Vert, le Ghana, le Rwanda et tant d’autres.
Au niveau mondial, ce rang tomberait à la 170ème place.
 
C’est dire combien, sur la question de la lutte contre la pauvreté, nos actions doivent être fortes et déterminantes.
 
Dans ces circonstances, redonner toute sa place à l’agriculture et à un emploi rural qualifié et soutenu permettra, en même que de résoudre l’épineuse question de l’autosuffisance alimentaire, de faire distribuer un revenu conséquent aux habitants du monde rural, majorité de notre population.
 
Ma conviction est que la croissance tant chantée, même à deux chiffres, si elle n’était pas partagée, si elle n’était pas inclusive et endogène, si enfin, elle n’insérait pas nos concitoyens dans une chaîne de valeur économique, ne serait qu’une coquille vide, destinée à satisfaire les désidératas de nos partenaires financiers.
Elle ne sera alors qu’un lointain mirage, une illusion d’optique ou pire encore, une source d’augmentation des insupportables inégalités sociales que vivent les couches les plus défavorisées de notre société.
 
Selon Thomas Piketty, Prix Nobel d’Economie 2016, la répartition équitable des richesses est l’une des questions les plus vives et les plus débattues aujourd’hui.
 
Elle risque, si on n’y prête garde de provoquer les crises les plus graves pour l’Humanité entière.
 
Alors que les inégalités entre riches et pauvres n’en finissent pas de se creuser dans un monde toujours plus injuste, Piketty démontre pourtant que des moyens et des solutions existent pour inverser cette tendance.
 
Il nous suffira de les comprendre, d’en avoir une lecture intelligente, et de les adapter sagement à notre environnement.
 
Nous devons, selon Picketty, exiger de façon prioritaire, que la dépense publique soit efficace et portée vers les investissements aptes à fonder et soutenir une croissance globale et inclusive.
 
Pour nous, ces investissements doivent porter principalement et précisément sur l’agriculture et sur le soutien à la petite et moyenne industrie.
 
Nous devons aussi investir dans l’humanitaire.
 
En effet, l’éducation, en plus d’être faiblement financée, est victime de l’instabilité des relations et du déficit de confiance, entre le Gouvernement et le corps des enseignants.
 
Or, l’éducation n’est pas seulement que de dispenser le savoir.
Nous le savons, si l’école peut être le lieu de toutes les discriminations, il est aussi et surtout le, lieu de tous les espoirs.
 
Nous voulons donc une école de la liberté du parcours, une école de la liberté du choix et surtout une école de l’égalité des chances.
 
En soi, l’école publique, l’école de la République, doit porter un projet de civilisation qui entraîne tous les autres.
 
En réformant l’école, nous donnerons à notre société les moyens de fonder un nouveau contrat social avec notre jeunesse.
 
Notre politique de santé devra elle aussi être orientée vers un système de financement innovant et élargi afin de faire face aux grandes endémies qui nous guettent (Sida – Ebola) à la réémergence de maladies que l’on croyait éradiquées (choléra – tuberculose et lèpre) et à la lutte contre les maladies infantiles et la mal nutrition.
 
La préservation de notre environnement et de notre cadre de vie doit être une question prioritaire.
 
Or, ils se dégradent de jour en jour par le fait de politiques d’urbanisation et de décentralisation mal pensées et surtout, mal conduites, ce qui a  mené nombre de nos localités dans l’impasse.
 
Nous devons y remédier au plutôt, en travaillant d’ores et déjà à la mise en œuvre, dans nos territoires, des accords de Paris sur le climat.
Mes Chers Amis,
 
Vous l’aurez constaté !
 
Ce dont notre pays a besoin au-delà de l’Emergence, c’est bien de Développement.
 
Le développement,  par une meilleure gestion de nos ressources.
 
Le développement, par une redistribution équitable et globale des fruits de la croissance.
 
Le développement, en donnant à chacun d’entre nous, la capacité d’oser son avenir, parce qu’il pourra compter sur un Etat qui lui garantisse la sécurité, une justice équitable, un système éducatif efficace, un environnement et un cadre de vie sain, une politique de santé efficiente, généreuse et accessible.
 
Le développement, parce que l’on aura élaboré et mis en œuvre des stratégies efficaces qui répondent à l’impérieuse nécessité d’améliorer les conditions de vie de nos populations.
Le développement,  parce que l’on aura réduit les inégalités entre les zones rurales et les milieux urbains grâce à des politiques publiques, plus solidaires et plus harmonieuses.
 
Le développement enfin, parce que l’on aura redonné espoir aux populations des banlieues, libéré la formidable énergie des femmes par la valorisation de leurs capacités à entreprendre et, celle des jeunes, par la reconnaissance de leurs talents,
 
A ce propos,
 
Nous veillerons à ce que la loi votée en 2010 sur la parité soit réellement respectée dans toutes les instances électives.
 
La femme occupera la place qui lui revient de droit à tous les niveaux de prise de décision politique.
Quant à notre jeunesse, nous lui redonnerons espoir et confiance afin qu’elle soit maître de son destin.
 
En effet, ce que la jeunesse attend de nous, ce ne sont pas des garanties, de l’argent ou des prébendes.
 
Ce que nous leur devons c’est du courage, le refus du fatalisme et de la résignation, ainsi que la perspective claire d’un projet politique qui prend en compte leur devenir.
 
Ce que nous devons à nos enfants, c’est de leur apprendre la fierté d’eux-mêmes, la confiance en leur capacité à maîtriser leur destin.
 
Quand ils auront appris tout cela, alors, ils seront suffisamment armés et outillés pour faire le reste !
 
Je crois aux femmes, je crois en la jeunesse et je crois en  vous tous, forces vives de notre grande Nation.
Personne, je dis bien personne, même celui qui ne partagera pas notre conviction,  ne doit être laissée derrière sous un quelconque prétexte,  car, l'avenir que nous voulons pour notre pays se construira ensemble avec vous tous, afin que, chacun d’entre nous y prenne sa part d’effort et en obtienne sa part de revenu.
 
Nous inventerons une nouvelle façon de faire la politique, car ma conviction est forte que notre système actuel est arrivé à bout de souffle.
 
Devant le spectacle que donne la politique au Sénégal, il est plus facile de jeter l’éponge et de fuir que de résister et faire face.
 
En effet, quel meilleur confort et quelle facilité de s’en remettre à la volonté divine, de fermer les yeux, de faire l’autruche en se disant qu’on a suffisamment pour vivre et faire vivre ses enfants, et que le reste importe peu !
Quelle égoïste mauvaise conscience !
 
Non, nous ne pouvons pas dire cela et nous ne pouvons pas faire comme cela !
 
Ce serait lâche et impardonnable !
 
C’est pourquoi, il nous faut tenir et rester debout.
 
Et pour tenir, la détermination, la persévérance et le courage seront nos meilleures armes.
 
En effet, si les partis politiques sont quasiment tous en état de dégénérescence avancée, le citoyen lui,reste debout et de plus en plus vigilant et de plus en plus exigeant.
 
Nous devons donc nous libérer du joug de ce système et inventer notre voie.
Une voie nouvelle qui doit être la réponse appropriée aux grands défis de notre époque.
 
Cette voie nouvelle, fondée sur notre intelligence collective, combattra le culte du Chef, vu comme un infaillible MESSIE.
 
Une voie nouvelle, qui privilégie  l’argumentation rationnelle sur la logorrhée politicienne et la vérité objective des faits sur la démagogie.
 
Cette voie nouvelle qui sera le refus du populisme, de l’invective, du verbiage inutile et du confusionnisme.
 
Cette voie nouvelle, qui enfin, sera celle de la légitimité du suffrage qui suppose la nécessaire confrontation préalable des idées et la clarté de nos choix.
 
C’est pour cela que nous avons choisi d’aller à l’échéance électorale que sont les législatives de Juillet 2017.
Elles seront à coup sûr un formidable tremplin pour 2019.
 
Elles seront surtout, l’inévitable occasion d’exiger une nouvelle Assemblée Nationale.
 
Nous  ferons de sorte que la nouvelle Assemblée Nationale retrouve son vrai rôle comme dans les démocraties modernes, à savoir la représentation du peuple et le contrôle de l'action du Gouvernement.
 
C’est en cela, qu’elle sera le moteur et la gardienne de notre démocratie.
 
Pour cela nous présenterons notre propre liste.
 
C’est notre décision, parce que c’est notre choix !
 
En allant à ces élections, croyez-moi, nous faisons le pari de la victoire, et de la victoire la plus éclatante !
Je le sais, ce choix est difficile, car choisir c’est renoncer, c’est dire non à tout un monde du passé auquel on peut être nostalgique, mais en même temps c’est exaltant, car c’est engager l’avenir.
 
C’est surtout renouer avec la tradition des combats, et des joutes politiques.
 
C’est donc être soi en ayant le courage de ses idées.
 
 Qu’importe ce que diront ceux qui ont toujours quelque chose à dire.
 
Laissons les parler et intéressons-nous au Sénégal, car seul l’avenir de notre pays nous importe !
 
C’est cet espoir que nous portons pour des milliers de nos compatriotes qui veulent que nous fassions la politique autrement.
 
Cela nous impose de nous affranchir des vieilles pratiques, de laisser au bord du chemin ceux-là qui n’ont que leur ambition personnelle comme horizon et de nous tourner vers les milliers de nos compatriotes qui ne nous demandent qu’une chose celle, d’être à leur service !
 
Cela nous interdit dès lors des alliances de circonstance car, notre but n’est pas de faire perdre qui que ce soit.  
 
Notre but est de gagner et nous ne gagnerons qu’avec les Sénégalais.
 
Or, pour cela il faut OSER.
 
OSER l’avenir  pour notre pays, oser l’avenir pour nos enfants,
 
OSER l’avenir pour les générations futures.
Mes Chers Camarades,
 
Vous l’aurez donc compris !
 
Ce qui nous réunit aujourd'hui est grand et dépasse nos modestes petites personnes.
 
Ce qui nous réunit aujourd'hui est noble.
 
Ce qui nous réunit aujourd'hui est fort
 
Ce qui nous réunit  aujourd’hui est essentiel.
 
Ensemble, avec tous ceux qui vont nous rejoindre, nous préparerons le présent   des  générations futures.
 
Cette tâche est difficile et le chemin qui nous y mène est escarpé, mais  nous  résisterons à toutes les épreuves actuelles et futures.
Nous aurons le courage et la détermination nécessaire pour  persévérer et réaliser notre idéal commun : le développement
 
C’est pourquoi, je vous appelle tous à nous rejoindre pour oser l'avenir ensemble.
 
Ainsi :
 
Nous restaurerons la noblesse de la politique.
 
Nous ferons renaitre l'envie de militer.
 
Nous contribuerons à consolider les acquis de notre démocratie, si forte mais en même temps, si fragile.
 
Nous remettrons le citoyen au cœur de l’action publique.
Et nous raviverons la flamme de l'espoir.
 
La forte mobilisation de ce jour me rassure et me porte vers cette noble aventure car, je sais que je pourrai toujours compter sur vous.
 
Je le sais, parce que, au-delà de nous-mêmes, ce dont il s'agit, c'est de l'avenir de notre nation, car, nous l’avons tous dit :
 
« L’ESSENTIEL, C’EST BIEN LE SENEGAL »

Voilà le credo autour duquel nous nous rassemblerons et sur le fondement duquel nous édifierons notre projet.
 
Mes Chers Amis,
 
A l’origine de toutes les réussites collectives, il y a eu quelques hommes affirmant que c’est possible et expliquant comment et pourquoi.
Nous devons faire partie de ces hommes de progrès.
 
Ces hommes de pensée et d’action qui veulent ardemment « changer la vie » comme disait François Mitterrand.
 
J’aime les gens de conviction, je me méfie des opportunistes.
 
La foi, le courage, l’abnégation et l’engagement ne sont pas ennemis de la raison.
 
Ils nous apportent la dignité de croire en nous et la capacité de supporter sans faillir les aléas de la vie.
 
Je ne me fais guère d’illusion sur la ferme volonté qui sera la nôtre à mener à bien, en quelques années, cette révolution silencieuse à laquelle nous tous nous aspirons.
 
Car, ce dont je suis sûre et que je voudrai vous faire partager, c’est que rien, désormais rien ne se fera sans nous.
La parole est dorénavant aux hommes de volonté que nous sommes.
 
 Osons y aller et l’Avenir sera à nous !
 
Ce faisant, nous donnerons un sens à la politique et apporterons ainsi, notre part, la plus belle part à la Grande et Magistrale marche de l’Histoire de notre pays.
 
Vive la République
 
Vive le Sénégal!
 
Je vous remercie!