Leral.net - S'informer en temps réel

​Aliou Sall : Délit de consanguinité ou Exigence de gratitude ? (Par Yoro Ba, Hann Bel Air)

Rédigé par leral.net le Lundi 18 Septembre 2017 à 08:31 | | 0 commentaire(s)|

 ‘’ Que la foule des ingrats ne ralentisse pas votre zèle à faire du bien, de même que le sacrilège et l'ingratitude n'empêchent pas Dieu de continuer les effusions de sa bonté ; suivons ce guide immortel, autant que le comporte l'infirmité humaine; continuons à répandre des bienfaits, lors même qu'il n'y a aucun espoir de trouver des cœurs reconnaissants; ne vous relâchez point, achevez votre œuvre, remplissez tout entier votre rôle d'homme de bien : aidez les uns de votre fortune, les autres de votre constance, celui-ci de votre crédit, celui-là de vos conseils, d'autres enfin de vos instructions ‘’
 
Cette adresse n’est pas mienne mais je la porte à l’endroit du Président Macky Sall (Citation de Ambroise Rendu ; traité de morale (1834))

Crachons-le d’emblée :une nomination judicieuse doit reposer sur plusieurs critères (entre autres la compétence, l’expérience mais surtout la confiance) ;sous ce registre, Aliou Sall a le profil de l'emploi, la légalité absolue, la légitimité politique certaine et le niveau intellectuel adéquat pour diriger la CDC , la Caisse des dépôts et consignations; journaliste diplôme de CESTI, diplôme de l’école nationale des travailleurs sociaux, Enarque de Paris, administrateur de banque, leader politique incontesté dans son fief, avec un projet politique bien échafaudé en tête, Aliou a eu raison sur tous ceux qui pour divers motifs, avaient voulu le dissuader de briguer Guédiawaye.

La défaite programmée par les sceptiques a fait place aux victoires successives assurées ;fidèle et loyal comme on peut l’être vis-à-vis de son sang, répondant présent à toutes les heures, de tous les temps, avec l’apport inestimable de  Air Macky à toutes les batailles pour l’émergence, ce cadre téméraire mérite tout poste de souveraineté.
 
’Pauvre’ Aliou! À la fois bête politique et sujet intéressant pour articles croustillants, victime collatérale du syndrome de dévolution monarchique, pourtant les contextes et les enjeux ne sont pas les mêmes car le président sortant avait voulu tripatouiller la Constitution pour le bénéfice exclusif de son fils par la création d’un poste de président et vice-président.  
 
Supposé talon d’Achille de son frère, Aliou est devenu la tête de turc d’une opposition à l’inspiration tarie. ’Pauvre’ Aliou!Le frère de’ a bon dos, un dos assez large pour servir de dazibao à une meute déchaînée ; à ce cadre de haut rang ayant une base politique effective et affective(tel n’a pas été le cas avec tous les autres parents des présidents successifs qui ont joui de maroquins bien plus consistants, sans coup férir), à ce combattant pugnace donc, qui peut prétendre a tous les postes de souveraineté, on voudrait dénier, sous le prétexte très recherché du délit de consanguinité, le droit d’accéder à une station somme toute symbolique, poste important certes mais loin d’être stratégique et vraiment, de loin pas comparable au millième du portefeuille du ministère du Ciel et de la Terre ; parler des lors de gestion familiale du pouvoir, est ridicule;si être Directeur d’une Caisse de dépôts rendait milliardaire, on l’aurait su depuis 10 ans et les politiciens se seraient bouscules au portillon.
 
Certains nous rabâcheront : il est question d’éthique ; bon sang ! Mais chiche ! La plus élevée en l’espèce à l’échelle de nos valeurs morales, en est la gratitude : le PR Macky SALL n’a pas promu son frère mais le Président du parti a reconnu le mérite d’un militant loyal et lui a  fait montre de gratitude… de gratitude d’ailleurs symbolique, avec quand même un soubassement rationnel d’efficacité.
 
Par l’élévation de ce ‘’ toujours élu, jamais nommé ‘’, nous pouvons attester que le président-géologue a certainement  dû explorer les abysses littéraires de Marcel Proust: ‘’Soyons reconnaissants aux personnes qui nous donnent du bonheur ; elles sont les charmants jardiniers par qui nos âmes, sont fleuries.’
 
L’opposition à  courte vue, trop occupée à chercher des poux de similitudes avec le ‘’fils de’’, n’y aura pas pensé mais c’est une chance inouïe offerte aux collectivités locales d’avoir un interlocuteur de choix en la personne du nouveau DG de la CDC (quel meilleur banquier pour les collectivités locales qu’un président de l’AMS ayant de surcroit, une compétence avérée d’administrateur de banque expérimenté ?).

Ces tirs groupés auront eu au moins le mérite de faire connaître au grand public, cette institution, maison-verre très surveillée du reste, où un prédateur mémé doué, ne pourra disposer de beaucoup de degrés de libertés,
 
Comprenons-nous  bien, il ne s’agit pas de faire l’apologie du népotisme après avoir combattu la dévolution monarchique du pouvoir mais Ya Khayti (bon sang) !Dialoguons et légiférons en la matière ou alors taisons-nous ;mais vous l’avez constaté récemment : suite à l’appel du dialogue , toutes les requêtes à l’unisson de l’opposition ont tourné autour des prochaines élections ou du statut du chef de l’opposition, aucunement autour des préoccupations économiques ou citoyennes telles que la répartition de la manne pétrolière ou…. le statut de la famille du président; optons alors dans l’attente pour le contrôle a posteriori et que la sentence soit lourde en cas de faute avérée. 
 
Patience pour cette caisse ! Donnons-nous un an pour en apprécier la gestion en bon père de famille à travers les ratios bancaires ou le rapport fatal de la Cour des Comptes.
 
Aux victimes de ‘petro délires’, aux nostalgiques de la danse du scalp, avec cette nomination, il vous est offert en prime, la feuille à mâcher de déclaration de patrimoine du ‘’frère de ‘’.
 
En conclusion, ces bouteilles à la mer de Hann et Guédiawaye :
 
Sans être épicurien, nous retiendrons que ‘’ ce n'est pas tant l'intervention de nos amis (ou frères) qui nous aide, mais le fait de savoir que nous pourrons toujours compter sur eux.’’ Epicure
 
De son côté, Aliou Sall conscient que les plus pures récoltes ont été semées dans un sol de Guédiawaye que l’on qualifiait d’aride et de non prometteur, pourra toujours faire sien ce proverbe :
« Je suis reconnaissant envers ceux qui m’ont dit non, car c’est grâce à eux que je l’ai fait par moi-même.» Albert Einstein.
 
Aux uns et aux autres, en face d’une glace, disons et disons-nous,tous : ‘’N’oublie jamais qui était là près de toi quand il n'y avait personne à tes côtés’’. Proverbe anonyme
 
PS : ‘’  Le dire et mourir ’’ ? Non, pardi ! Je vais le dire et vivre : à défaut d’ériger une statue pour des hommes (meilleurs que d’autres ; qui a crié Faidherbe ?) par les mains de qui la manne céleste (concrétisée en pluie de puits de pétrole) est tombée, bénissons-leur les mains, qu’elles soient sénégalaises ou australo-roumaines et ce; quels que fussent leurs péchés antérieurs ; somme toute, ce sont par elles que le flacon de l’ivresse du bonheur est arrivé.