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​Bilan du Parrainage Citoyen: ’’ Entre les Cigales et les Fourmis ’’ (Par MODIBO DIOP)

Rédigé par leral.net le Mardi 8 Janvier 2019 à 16:59 | | 0 commentaire(s)|

Durant le mois de septembre dernier je publiais une contribution intitulée ‘’si le parrainage citoyen nous était conté !!! ‘’, j’y saluais la pertinence de cette initiative politique consistant à exiger aux futurs candidats de se faire parrainer à hauteur de 0,8 % des électeurs afin de pouvoir postuler à l’élection présidentielle prochaine, par ma modeste expérience de terrain j’y concluais aussi que peu d’élus seront à l’appel au bilan en décembre, peut-être même que ces heureux élus se compteront dans la poignée d’une main.
 
Car entre le folklore des masses, les meetings, les caravanes, la presse, et le choix politique réel des sénégalais c’est comme entre la nuit et le jour.
 
D’une centaine de candidats déclarés au départ nous sommes aujourd’hui à 7 retenus qui seront présents sur les starkings block de la future présidentielle : le tamis du parrainage citoyen est passé par là, fort heureusement d’ailleurs cela nous évitera le risque sociopolitique lié à une élection présidentielle d’une centaine de candidats dont l’issue est incertaine.
 
Aujourd’hui seuls Macky Sall, Idrissa Seck, Karim Wade, Khalifa Sall, Issa Sall, Ousmane Sonko, Madické Niang, sont passés au niveau de la vérification du parrainage.
 
Ainsi ce parrainage citoyen révèle près de 90 recalés dont des figures emblématiques de la scène politique comme : Pape Diop, Hadjibou Soumaré, Mamadou Diop Decroix, Aida Mbodj, Aissatou Sall, Mansour Sy Djamil, Moustapha Guirassy, Malik Gacko, ainsi que tant d’autres aussi !
 
Que révèlent alors les résultats du parrainage citoyen sénégalais ? Nous trouvons la réponse dans les Fables de la Fontaine ‘’la Cigale et la Fourmi ‘’, Monsieur de la Fontaine rappelons nous disait :
pendant que la Fourmi travaillait pour sécuriser ses lendemains la Cigale chantait et dansait. Comparaison n’étant forcément pas raison, mais nos acteurs politiques candidats à cette présidence ont dans leur majorité passé la plupart de leur temps dans les radios, les journaux, les réseaux sociaux, et les lambris dorés des salles de banquets des grands hôtels de Dakar, au lieu d’investir le terrain pour collecter les parrainages ceci souvent par faute de moyens financiers, ou par impopularité notoire au niveau des populations.
 
Peu d’entre eux se sont rendus à l’intérieur du Pays comme à Makakoulibantang, Golleré ,Orkadieré, Bassoul, Dya, Marssasoum, Darou Dieng, Goth , Dabaly, Sombicroto, Bignona compliqué, Thiawane, ou à l’extérieur à Paris ou New York, ou même souvent plus prêt ici à Dakar, à Colobane, Keur Massar,Yeumbeul ou dans la banlieue, afin d’expliquer leurs programmes aux populations et ainsi requérir leurs parrainages. Triste constat pour des ‘’ futurs Présidents’’ du Sénégal qui ayant accepté au départ le principe du parrainage citoyen devraient s’attendre à cette réalité de terrain et ainsi s’organiser en conséquence.*
 
Châteaubriand disait que ‘’ l’ambition dont on n’a pas le temps est un crime ‘’ ? Comment veulent ils diriger le Sénégal en étant incapables d’avoir 58000 électeurs sur une population autour 15 millions d’habitants dont près de la moitié constitue le fichier électoral ?
 
Je crois que par fairplay et par responsabilité ils ne continueront pas à jeter l’opprobre sur le Conseil
Constitutionnel parce que l’examen des procès-verbaux d’analyse du parrainage est sans équivoque sur le sérieux et l’impartialité du processus, mais cet examen révèle aussi leurs vrais poids électoraux.
D’autant plus que l’avis des membres de la société civile reste sans appel sur la transparence et l’impartialité du processus d’analyse au niveau du Conseil Constitutionnel, même si des propositions d’amélioration sont actées pour parfaire le système.
Ces recalés devront être conscients de leurs erreurs stratégiques, car l’ambition de diriger notre Pays ne peut produire des résultats positifs que si elle est sous-tendue par un engagement personnel sur le terrain dans le Sénégal des profondeurs pour avoir la reconnaissance des populations.
 
Vouloir devenir Président de la République n’est pas à la portée de tout un chacun car requérant énormément de sacrifices pour avoir l’assentiment des sénégalais.
Conscients de leurs faiblesses électorales et préoccupés par leurs survies politiques immédiates ces recalés iront demandé assistance aux Fourmis comme des Cigales : en offrant leurs soutiens tout en négociant des conditions de collaboration en cas de victoire, telle est la dure réalité politique des enjeux liés à cette élection présidentielle de Février 2019.
 
Certes cela va occasionner des regroupements politiques par sensibilités et peut être même par courants idéologiques sous forme de grandes coalitions autour des candidats retenus.
Il faut alors féliciter et encourager ces heureux élus du parrainage citoyen que sont : Macky Sall, Khalifa Sall, Karim Wade, Ousmane Sonko, Idrissa Seck, Issa Sall, Madike Niang qui comme des Fourmis ont travaillé d’arrache-pied pour passer dans le filtre du parrainage.
 
Avec le bilan de ce parrainage citoyen les sénégalais dans leur majorité demeurent convaincus que cette ‘’bonne leçon de pouvoir ‘’ du Président Macky Sall va sonner le glas de la prolifération des partis politiques solitaires, et de ce fait ouvrir chez nous une nouvelle ère de conquête démocratique du pouvoir entre quelques pôles politiques (3 à 5) ceci à l’image des grandes démocraties occidentales.
Modibo Diop, Ingénieur Polytechnicien ; Ancien Auditeur du Ceds de Paris ; Expert-Consultant International en Infrastructures ; Energie ; Eau et TIC.