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​Qu'est-ce qui fait courir nos politiciens ?


Rédigé par leral.net le Samedi 19 Août 2017 à 08:00 | | 0 commentaire(s)|

​Qu'est-ce qui fait courir nos politiciens ?

 Au Sénégal, le constat est que, de plus en plus, les politiciens suscitent une certaine aversion chez les populations. Des populations qui, ballottées entre promesses non tenues et partage du gâteau, sont désabusés et ont de plus en plus tendance à leur tourner le dos.
 
Malgré deux alternances réussies et saluées par le monde entier, rien n'a fondamentalement changé et c'est comme si on tournait en rond. D'abord le Sopi promis, qui laissait entrevoir des lendemains enchanteurs, s'est au finish, mué en leurre. A sa suite, la rupture tant chantée et vantée, semble être une pâle copie du Sopi.
 
D'un côté comme de l'autre, toutes les mesures visant à approfondir la démocratie, ont été ensevelies dans les cimetières de l'oubli. C'est le cas pour la séparation des pouvoirs, la lutte contre les détournements de deniers publics et l'impunité, la hausse du niveau de vie des populations, l’emploi des jeunes, etc.
 
Au contraire, seuls les nouveaux élus et leurs proches sentent et savourent le changement, car ils s'en mettent plein les poches. Si Wade se glorifiait d'avoir créé beaucoup de milliardaires, son successeur Macky Sall quant à lui, déclarait avoir mis le coude sur beaucoup de …dossiers.
 
C'est comme si le pouvoir avait des réalités que l'on ne voit qu'une fois aux commandes, car les convictions et les principes des opposants, ont tendance à changer au gré de leur position. Leur vision d'un Sénégal plus juste, moins inégalitaire et plus solidaire, s'estompe au contact du pouvoir. 
 
Une fois aux manettes, la seule et unique préoccupation est de le conserver, quels que puissent être les moyens, quitte à se renier. D'ailleurs, cette phrase qui revient comme une ritournelle dans les propos des populations, l'illustre à merveille : « les politiciens sont tous les mêmes, ils ne gèrent que leurs propres intérêt ». 
 
C'est ce qui semble expliquer en partie, le taux élevé d'abstention auquel on assiste lors des élections et symbolise du divorce entre dirigeants du pays et population, surtout les jeunes. 
 
Des jeunes pris dans les affres du chômage, sont  la cible privilégiée des candidats, qui leur  promettent monts et merveilles. Mais une fois au pouvoir, ils peinent à endiguer le taux de chômage qui ne cesse d'aller crescendo. Finalement, c'est à se demander si quelque part, nos hommes politiques n'ont pas les mains liées, car entre leurs discours et la réalité, se trouve un fossé béant.
 
C'est comme s'ils n'avaient pas la marge de manœuvre requise pour apporter les réponses adéquates aux problèmes économiques et so­ciaux qui assaillent la  population.
 
Pourtant, quand ils sont dans l'opposition, ils tiennent des discours convaincants, teintés de sincérité, mais aussi surprenant et incompréhensible que cela puisse paraître, une fois aux manettes, ils reproduisent à l'identique ce contre quoi, ils s'étaient opposés farouchement.
 
De Senghor à Diouf, en passant par Wade et aujourd'hui Macky, il semble que tous se sont pliés au diktat des Institutions internationales. L'essentiel des décisions prises et qui engagent leur pays sont le plus souvent, concoctées dans les officines étrangères que les dirigeants s'empressent de servir à leur peuple.
 
C'est le cas du Fmi, de la Banque Mondiales et autres... Des Institutions qui parfois leur décernent un satisfecit sur la manière dont ils managent leur pays, au moment où leur peuple croupit dans la misère. Ce qui explique d'ailleurs le fait que   nos dirigeants ont tendance, pour ce qui concerne des affaires d'importance, à donner la primeur de leurs déclarations aux médias étrangers, comme s'ils donnaient des gages de fidélité à leurs bailleurs et protecteurs.
 
Une situation que les médias locaux n'ont eu de cesse de dénoncer mais qui dure et perdure. Le plus cocasse dans cette situation, est le fait que même les aspirants au pouvoir, ferment les yeux sur ce qui ressemble à maints égards, à de la soumission.  Très peu d’opposants, d’ici et sur le continent, n'ont, à ce jour, émis de sérieuses critiques contre la mainmise des Étrangers sur notre économie.
 
C'est comme s'ils évitaient ce sujet qui pourrait fâcher les décideurs et leur barrer la route du Palais de la République. Les seules critiques formulées sont destinées au Locataire du Palais. Finalement, c'est à se demander à quoi nous servent nos politiciens et quel crédit accorder à leurs propos et promesses.
 
Leurs idées de démocrates ne valent que le temps d'une opposition. Et pour preuve, la monopolisation des médias d’état, l'asservissement de la Justice, le chômage endémique des jeunes, la pauvreté galopante n’émeuvent les politiciens que durant leur campagne, pour accéder au pouvoir. Une fois leur but atteint, ils se mettent qu'au service des donneurs d'ordres, à savoir les bailleurs.
 
Nos richesses halieutiques, minières, pétrolières, ce sont les dirigeants et les Etrangers qui en profitent plus que les populations, qui elles, se contentent de la portion congrue. Au rythme où vont les choses, il semble que l'on n’est pas encore sorti de l'auberge.
 
LA REDACTION LERAL.NET

Alain Lolade