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40 ans après sa mort: Bob Marley, une légende toujours vivante

Voilà quarante ans, aujourd’hui, que disparaissait le chanteur jamaïcain, légende du reggae, Bob Marley. Tout de même, il reste un symbole vivant dans les esprits, de par sa dimension musicale et politique.


Rédigé par leral.net le Mardi 11 Mai 2021 à 19:10 | | 0 commentaire(s)|

Ce 11 mai 2021 marque le quarantième anniversaire du décès du chanteur jamaïcain Bob Marley. Robert Nesta Marley, de son vrai nom, mourait, en 1981, à Miami (États-Unis), des suites d’un cancer généralisé contracté après une blessure au gros orteil durant un match de football. Il a catégoriquement refusé l’amputation de son pied après ce mélanome, diagnostiqué en 1977. Bob Marley a juste vécu 36 ans et n’a eu que 8 ans de carrière internationale. Néanmoins, il a été une grande icône de la musique dans le monde et une vraie légende du reggae, principalement du ska et du rocksteady.

Ce n’est qu’en 1973 qu’il avait commencé sa carrière solo, en s’appuyant sur une section rythmique de la basse et de la batterie et un peu sur les rythmes du nyahbinghi. Parmi les artistes musiciens qui ont le plus vendu de disques dans le monde (+200 millions d’exemplaires), l’auteur-compositeur-interprète et guitariste a enregistré 13 disques en studio et deux en live. L’album-compilation «Legend», son disque posthume emblématique, a réussi plus de dix millions de ventes.

C’est en 1962, à l’âge de 17 ans, que Bob Marley entame formellement sa carrière musicale. Il connaît son premier grand succès, en Jamaïque, en 1964. C’était déjà aux balbutiements de son mythique groupe formé avec Bunny Wailer et Peter Tosh, «The Wailers». Le trio chantait l’union de la classe prolétaire qui peuplait les ghettos et au combat contre la pauvreté et le Babylone (système politique). D’ailleurs, au-delà de sa musique, si le Jamaïcain a autant pu impressionner sa génération et celles suivantes, c’est qu’il a marqué et participer à leur construire une conscience politique.
«Dieu, par la religion, unit les hommes. Tandis que la politique, elle, divise les hommes. Sans la politique et les politiciens, les hommes vivraient mieux dans ce monde», disait Bob Marley, dans une interview accordée à TF1, après sa tournée parisienne (1977). Petit-fils d’esclave par sa mère et enfant d’un officier colonial qui ne l’a pas reconnu, Bob Marley a porté la parole des désœuvrés dans tout son art.

Panafricanisme

Selon lui, le système politique favorisait l’asservissement des hommes. Ainsi, le propos de la «star du Tiers-monde musical» a été le panafricanisme comme pensée nationaliste noir, qui exprime l’affirmation de l’identité par un changement du modèle économique, culturel, social et politique. C’est le noyau du même panafricanisme théorisé par Marcus Garvey et qui est le «manifeste» du mouvement rastafari.

Après sa conversion au rastafarisme, en 1966, Bob Marley a porté tout le sens du reggae en tant que musique engagée pour la cause noire et son émancipation culturelle et intellectuelle. Le courant religieux rasta l’a beaucoup influencé et lui a valu son prénom de «prophète». Prophète, grâce à son message fondé sur l’idéologie rasta et pour l’union des cœurs. «Poète, intellectuel, artiste, leader charismatique, etc. Tous les superlatifs lui vont bien. Cela parce que, durant sa très brève carrière, il a abordé tous les aspects de la société humaine. Mais il a surtout chanté et célébré l’amour. C’est cela qui a justement fait qu’il devienne incontournable.

Vous verrez qu’à chaque événement qui pourrait arriver à l’homme et à notre monde, on pourra l’illustrer avec la musique de Bob Marley
», faisait remarquer Cheikh Amala Doucouré, animateur culturel et spécialiste du reggae, lors de l’entretien qu’il nous a accordé sur le sujet, l’année dernière. Doucouré nous y disait aussi que Bob Marley a failli venir au Sénégal, en 1980, quelques temps après son mythique et mémorable concert au Zimbabwe, qui marquait quelque peu l’indépendance de ce pays victime de l’apartheid à l’époque.

Dans le monde, le Sénégal compris, des événements culturels et des musiciens s’organisent pour lui rendre hommage et commémorer la date du 11 mai. Il y a aussi des conférences et des débats sur tous les supports médiatiques pour déchiffrer son œuvre et son héritage intellectuel, quoiqu’on note par ailleurs, certaines manifestations mal placées qui veulent répondre à l’esprit rastafari. En Jamaïque cependant, c’est la date du 6 février, son anniversaire de naissance, qui est la plus célébrée.





Soleil

Ousmane Wade