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5e jour du procès du Khalifa Sall et Cie: Me Ehadji Diouf déverse sa bile sur les avocats de l’Etat et se fait récuser par le juge Malick Lamotte


Rédigé par leral.net le Lundi 29 Janvier 2018 à 15:14 | | 0 commentaire(s)|

A la reprise du procès de maire de Dakar, Khalifa Sall et ses co-prévenus poursuivis pour des faits présumés de détournement de deniers publics ce lundi, devant la tribunal correctionnel de Dakar, les avocats de l’Etat ont été les premiers à prendre la parole pour demander au juge de déclarer irrecevables les exceptions de nullités soulevées par les avocats de la défense.

Prenant le contre-pied des avocats de l’Etat qui ont soutenu de l’acte de levée l’immunité parlementaire de Khalifa Sall ne souffre d’aucune irrégularité, Me El Hadji Diouf qui s’est constitué pour la ville de Dakar, s’est mis à lancer des piques à ses confrères.

«En tant que député lorsqu’on votait la levée des immunités parlementaires de Barthélémy Dias, d’Oumar Sarr et d’Abdoulaye Baldé, je peux témoigner sur l’irrégularité de la levée de l’immunité parlementaire de Khalifa Sall. Car, en vertu des dispositions des articles 100 et 52 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, les droits de Khalifa Sall ont été violés, méconnus, piétinés et sabotés. Il n’a pas été entendu par ses collègues députés, alors qu’il devrait être entendu. Et, mes confrères se mettent là à dire qu’ils n’étaient qu’un simple maire au moment des poursuites, oubliant même toutes ses fonctions sur le plan international. Mais, le droit est empirique et nous l’avons tous appris à la Faculté de droit.

Même, si l’homme est un loup pour l’homme, on peut choisir de verser dans le mensonge pour faire plaisir à des gens. Ce que je ne ferai jamais ! C’est mon sang qui m’empêche de le faire parce que je suis un descendant du roi du Saloum et son dernier digne petit-fils », a-t-il fulminé.

Avant de renchérir : « Et, je jure sur le Saint Coran que je n’ai jamais fait à quatre reprises le concours du barreau, ni couru derrière des professeurs pour avoir des augmentations de notes. C’est juste de la haine. On m’a même traité de fou. Tout cela pour être célèbre comme moi. Nous nous connaissons tous entre avocats, je ne suis pas un voleur, ni un dealer qui vend des dossiers à des cabinets d’avocats. Demandez à la présidente de l’Ofnac, je suis le meilleur élève en philosophie au lycée avec la note de 18. Et, on me traite de l’autre côté, devant tout le Peuple sénégalais qui m’a élu à deux reprises, député, de nullard », assène Me El hadji Diouf pour répondre à son collègue, Me Baboucar Cissé, avocat de l’Etat.

Poursuivant sa plaidoirie, il a demandé au président Malick Lamotte de faire droit à la demande des avocats du maire de Dakar et ses co-prévenus, de prononcer la nullité de la procédure.

« Les droits de la défense ont été violés. Ce procès doit être arrêté toute suite en vertu des dispositions du règlement numéro 5 de l’UEMOA, parce qu’il n’est nullement fait mention dans le procès-verbal d’enquête préliminaire que les officiers de police judiciaire, ont notifié au maire de Dakar Khalifa et à Mbaye Touré de leur droit de se faire assister par un avocat.

Même si mes confrères qui défendent l’Etat, sont restés là, à dire que la chambre d’accusation et la Cour Suprême ont déjà tranché sur ces différentes exceptions. Et, Khalifa Sall n’a fait l’objet d’une mesure de garde-à-vue, il a été juste entendu puis relâché. La meilleure note en matière de tricherie pourrait être donnée à l’Etat du Sénégal ! Car comment une circulaire d’un ministre (Sidika Kaba) peut avoir force probante sur une loi supra-nationale communautaire ? Je sais que vous êtes de brillants de juges. Et j’ai confiance en la justice de mon pays que vous incarnez. Dieu et votre famille seront contents si vous dites le droit. Ce qui m’intéresse dans cette affaire, c’est la manifestation de la vérité même si je me suis constitué pour la ville de Dakar », plaide Me Diouf.

Mais à peine a-t-il terminé sa plaidoirie que le juge Malick Lamotte lui signale qu’il ne peut plus continuer à plaider dans le dossier. Car souligne le président du Tribunal, il a violé l’article 372 de l’Assemblée nationale qui l’empêche en tant que député de la 12e législature d’ici trois ans, de se constituer contre l’Etat du Sénégal. « Les observations que tu as eu à émettre tout à l’heure montre que tu défends Khalifa Sall. Même si tu dis que tu t’es constitué pour la ville de Dakar », lui rappelle le juge.

Une décision à laquelle l’avocat compte sûrement apporter une réplique après la pause. Parce qu’il a été surpris.





Kady FATY, Leral.net