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68% des Sénégalais pour le retour de la peine de mort: «Attaquons-nous aux causes profondes de la criminalité», recommande Seydi Gassama

La récurrence des cas de meurtres et assassinats atroces, ainsi que la délinquance extrême, ne cesse d’alimenter un sentiment d’insécurité grandissant chez les populations. Un fléau qui met l’Etat sous le feu des critiques de la part des Sénégalais, qui jugent très mauvaise, la politique étatique en matière de sécurité des personnes et de leurs biens. Et, de plus en plus de voix s’élèvent pour appeler au retour à la peine de mort, abolie de l’arsenal judiciaire du Sénégal, pour juguler le mal.


Rédigé par leral.net le Vendredi 1 Octobre 2021 à 11:19 | | 0 commentaire(s)|

68% des Sénégalais pour le retour de la peine de mort: «Attaquons-nous aux causes profondes de la criminalité», recommande Seydi Gassama
Mieux, le résultat d’une enquête d’Afrobaromètre, publié le mardi 28 septembre 2021, montre qu’une grande partie des Sénégalais (68%) est favorable à l’introduction de la peine de mort. Interpellé sur la question, Seydi Gassama, Directeur exécutif d’Amnesty International section Sénégal, s’est voulu très prudent quant à la crédibilité de cette enquête, appelant à s’attaquer plutôt «aux causes profondes de la criminalité».

Réagissant par rapport à ce sondage, le Directeur exécutif d’Amnesty International, section Sénégal, Seydi Gassama, reste prudent. «Je ne sais pas dans quelle condition cette enquête a été menée. Je ne peux pas également me prononcer sur la crédibilité de cette enquête. Tout ce que je peux dire, c’est que, si, aujourd’hui dans un pays comme la France, la même enquête avait été menée, il y aurait certainement le même pourcentage de Français qui seraient d’accord pour le retour la peine de mort», relève-t-il.

Selon lui, les erreurs judiciaires notées ainsi que certaines initiatives citoyennes dans beaucoup de pays, ont occasionné l’abolition d’une telle pratique. «C’est dans tous les pays du monde où, lorsque l’opinion est consultée, elle est généralement favorable à la peine de mort. Tous les pays qui ont aboli la peine de mort, cela l’a été suite à une initiative, à un moment donné de l’histoire du pays, d’une classe politique dirigeante, qui s’est dit que la peine de mort était inefficace pour lutter contre la criminalité. Que la peine de mort comportait beaucoup de risques du fait de tous les problèmes liés aux erreurs judiciaires et qu’il fallait l’abolir».

Et «c’est en cela que ça a été, en 2004, sous l’ère d’Abdoulaye Wade, en faisant d’abord adopter une Constitution. C’est la Constitution du Sénégal, adoptée à l’arrivée d’Abdoulaye Wade au pouvoir, qui a aboli la peine de mort. Parce qu’elle proclame que la vie humaine est sacrée, elle est inviolable ; l’Etat a l’obligation de la protéger», précise M. Gassama, qui ajoutera : «Dès l’instant que dans la Constitution, cette disposition est inscrite, l’abolition de la peine de mort allait de soi. C’était tout simplement une question de processus et on arrive à ce processus».







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