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6e jour du procès Khalifa Sall et Cie: la nouvelle contre-offensive de la défense contre le Procureur


Rédigé par leral.net le Mardi 30 Janvier 2018 à 15:42 | | 0 commentaire(s)|


Le procès du maire de Dakar et ses co-prévenus s’est poursuivi ce mardi 30 janvier autour des exceptions de nullité et l’annulation de la procédure. Au lendemain du réquisitoire musclé du procureur Serigne Bassirou Guèye, c'est au tour de la défense de revenir à la charge.

« On a voulu prétendre hier du côté du parquet, qu’aucun droit n’a été violé. C’est faux ! Vous tenez coûte que coûte à envoyer Khalifa Sall à l’échafaud sous les ordres de l’exécutif. Et, je vous rappelle que tu as violé le principe fondamental de la présomption d’innocence, en continuant de défendre que Khalifa Sall a pris, alors que vous devez requérir à charge et à décharge parce que toute personne accusée d’une infraction, est présumée innocente jusqu’à ce qu’elle soit condamnée par un juge. Donc, je précise que ce que vous dites n’est pas vrai », peste Me Ousseynou Fall, avant que le son micro ne soit coupé. « Vous n’avez pas à vous tourner vers le procureur pour l’attaquer car ça ne sert à rien. Votre interlocuteur, c’est moi le juge et je crois que la meilleure façon de se comporter dans votre argumentation, c’est de chercher à me convaincre », lui rappelle, serein, Malick Lamotte.

Avant de donner la parole à Me Amadou Sall. L’avocat et responsable du Pds a plaidé la reclassification du rapport de l’Ige, pour pouvoir servir de pièce de procédure dans le dossier. « La sérénité ne fait pas la pertinence d’un débat juridique, mais c’est sa légitimité et sa pertinence. Khalifa Sall a eu des relations heurtées avec le Président Macky Sall qui voulait qu’il l’accompagne pour un second mandat. Raison pour laquelle, il a reçu du bâton dans les roues avec l’intervention de l’Ige dans sa mairie. Ce rapport placé top secret, devrait être déclassifié. En attendant, je continue de douter de la légitimité et de la pertinence de la décision qui sera rendue même si vous nous appelez à la sérénité depuis le début du procès, et je le commenterai le moment venu », a-t-il asséné.

Abondant dans le même sens, Me Seydou Diagne de déclarer que le Procureur fait dans la diversion en défendant que le règlement numéro 5 de l’Uemoa n’a pas été violé. A l’en croire, il n’est nullement fait mention dans les procès-verbaux d’enquête préliminaire, que les officiers de police judiciaire ont notifié aux prévenus de leur droit de se faire assister par un avocat. « Le droit de la défense, un principe fondamental consacré par la Constitution a été violé et le procureur ne peut pas nous opposer qu’on a soulevé que des nullités d’ordre privé. On n’a jamais dit que le rapport de l’Igi est nul pour repréciser notre pensée. Mais, je comprends bien l’Etat du Sénégal, ce qu’ils ont toujours accepté à des personnes, ils vont le refuser à Khalifa Sall. Raison pour laquelle, ils ont toujours refusé nos demandes de liberté provisoire », a-t-il expliqué.

Me Amadou Ali Kane a, quant à lui, demandé au juge de surseoir à statuer et d’ordonner la mainlevée d’office des mandats de dépôt des prévenus. « Etant donné que tout ce qui est de la comptabilité publique relève de la Cour des comptes. Et à partir du moment où sa chambre financière qui était déjà saisie par les prévenus, n’a pas encore statué pour l’année financière 2011-2015, il n’y a pas encore de délits. Car la chambre est en train d’examiner la régularité des opérations, on ne peut pas donc vous demandez de trancher. Les prévenus sont en détention arbitraire, et il faut surseoir à statuer et d’ordonner la mainlevée d’office des mandats de dépôt », a-t-il sollicité.

L’agent judiciaire de l’Etat Antoine Felix Diome et les avocats de l’Etat qui ont aussitôt pris la parole avant la pause, défendent que la procédure ne souffre d’aucune irrégularité.

A suivre...




Kady FATY, Leral.net