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AFFAIRE DU MARABOUT PEDOPHILE : 200 personnes ont marché à Ziguinchor

Environ deux cent personnes majoritairement constituées de femmes ont marché lundi à Ziguinchor pour protester contre le viol des filles et singulièrement le récent acte du genre commis sur deux d’entre elles âgées de 12 et 15 ans par un marabout, par ailleurs oncle des victimes.


Rédigé par leral.net le Mardi 28 Juillet 2009 à 18:51 | | 0 commentaire(s)|

AFFAIRE DU MARABOUT PEDOPHILE : 200 personnes ont marché à Ziguinchor
La marche initiée par le Comité de lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants a été retransmise en direct par quelques radios de la ville. L’affaire défraie la chronique à Ziguinchor depuis la semaine dernière. Mouhamed Ibrahima Diallo, 60 ans et Khalife du village de Mandina Thierno (Niaguiss), a été déféré au parquet pour avoir violé et enceinté une mineure de 12 ans. Il est également présumé avoir violé une autre fille de 15 ans. Les manifestants, parmi lesquels se trouvaient une femme de 80 ans et une fille de trois ans, ont pris le départ vers 10 heures 40mn à la place Gao qu’ils avaient ralliés à bord de cars de transport en commun. Arborant des brassards rouges, des femmes et des jeunes filles brandissaient des pancartes sur lesquelles ont pouvait lire : «Arrêtez de violer les filles», «Nul n’est au dessus de la loi», «Une fille de 12 ans a été violée», «Que justice soit faite». Une grande banderole affichait : «Les femmes de la Casamance se mobilisent contre les violences faites aux femmes et aux enfants». Les marcheurs se sont arrêtés devant la préfecture, le tribunal départemental où ils ont rencontré respectivement le préfet et la présidente du tribunal départemental, par ailleurs présidente du Comité régional des droits de l’homme. Par contre, ils n’ont pas été reçus par le Procureur de la République. La marche s’est achevée vers 12 heures 30mn devant la gouvernance. Dans un mémorandum remis à l’adjoint au gouverneur chargé du développement, le comité a dénoncé des cas de viol et d’inceste commis dans la commune et demandé contre leurs auteurs une «application stricte» de la loi. Des maîtres coraniques et des membres de la famille des victimes ont aussi pris part à la manifestation. «Les maîtres coraniques et tous les chefs religieux doivent s’élever et condamner cet acte qui est d’une extrême gravité», a déclaré Mouhamed Diao, représentant de l’association des maîtres coraniques de la ville. «Cette affaire dépasse l’entendement humain. Comment expliquer, qu’un homme de cette envergure dont on ne soupçonnait pas l’intégrité morale, puisse en arriver à ce stade avec des filles et de surcroît ses enfants ?», s’est interrogé le maître coranique. «Il y a d’un côté la loi et d’un autre la charia. Mais le gouvernement doit réagir», a-t-il ajouté. L’oncle maternel des victimes dit faire «confiance» à la justice sénégalaise. Yaya Diao qui a appuyé la mère des filles pour porter plainte a déclaré que cette «marche nous remonte le moral». «Nous sommes dans un Etat de droit. Nous faisons confiance à la justice de notre pays», a précisé M. Diao, très remonté par cette affaire qui éclabousse sa famille. «C’est difficile d’expliquer ce qui est arrivé. Le croyant est souvent condamné à accepter certaines réalités», philosophe-t-il avant d’ajouter : «nous regrettons beaucoup ce qui est arrivé». Pour lui, des «témoins dignes de foi» existent dans cette affaire pour obtenir la condamnation du marabout, car «ses épouses ont reconnu les faits». Agée de 12 ans, la fille enceinte de 7 mois se trouve présentement à l’hôpital régional de Ziguinchor. Elle souffre d’hypertension et d’anémie, selon
des témoins.

Le marabout habitait le quartier de Kadior (Ziguinchor). Marié à trois femmes et père de 13 enfants, il enseignait le Coran et dispensait des cours d’arabe dans des établissements de la ville de Ziguinchor. L’homme avait l’habitude d’abuser de deux de ses nièces (filles de son grand frère). Son stratagème : envoyer une fille à la boutique et à son retour se retrouver avec elle dans sa chambre.

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