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AG de la DSE de France : Quels enseignements en tirer ? (Ben Yahya SY)

Rédigé par leral.net le Lundi 1 Juillet 2013 à 10:45 | | 1 commentaire(s)|

«Le courage. C'est de refuser la loi du mensonge triomphant, de chercher la vérité et de la dire» Jean Jaurès


AG de la DSE de France : Quels enseignements en tirer ? (Ben Yahya SY)
L'assemblée générale de la DSE de France s'est tenue le samedi 29 juin au foyer Charonne dans le 11éme arrondissement de Paris. Au cours de celle-ci, la proposition faite en vue de pouvoir le poste de Coordonnateur vacant depuis le départ de Samba Koita pour l'Assemblée nationale, a été rejetée par les militants qui avaient fait le déplacement. Nous tenterons de montrer à quel point cette attitude, est à la fois un cri de révolte contre un forfaiture pour ne pas dire un coup monté d'un autre âge en plus d'une revendication du droit à la « reconnaissance » du militant qui ne doit plus être uniquement considéré comme du « bétail électoral ».

Le premier enseignement qui nous semble important est de faire fonctionner la démocratie interne dans les décisions majeures de la vie de la DSE. Pour cela il y a des arguments qui militent en faveur : La logique qui s'applique au système de démocratie devrait s'appliquer aussi, ainsi est-il allégué, aux affaires internes des organisations de parti politique elles-mêmes. L'objectif de la démocratie est que le peuple ait le droit de choisir. Grâce aux élections, il sélectionne et contrôle ses maîtres politiques. Tout comme les citoyens d'une nation ont le droit d'exprimer leur opinion par leur suffrage lors des élections, de même les membres d'un parti politique devraient avoir le droit de sélectionner et de rejeter leurs chefs, leurs élus et leurs candidats à des fonctions publiques. A titre d'exemple, l'Allemagne est un pays où la valeur de la démocratie interne de parti est considérée comme allant de soi. La Loi fondamentale de 1949 stipule au sujet des partis politiques que « leur organisation interne devra se conformer aux principes démocratiques » (article 21, para. 1). La démocratie interne de parti fut également une revendication majeure des réformateurs du Parti progressiste aux États-Unis vers le tournant du vingtième siècle. Ils se plaignaient que les patrons corrompus des « machines politiques » dans pas mal de villes et d'États dominaient l'organisation des partis politiques. C'est suite au chaos lors du congrès pour la désignation présidentielle des démocrates à Chicago en 1968 que le parti décida une fois de plus d'introduire des réformes qui augmenteraient les pouvoirs des militants de la base et diminueraient ceux des « patrons ». Les réformateurs ont introduit différentes mesures pour consolider la démocratie interne du parti :

1. Les partis politiques furent tenus de gérer leurs affaires internes en accord avec les procédures exposées dans les lois adoptées par les gouvernements des États et mises à l'épreuve devant les tribunaux.

2. Il y a une élection primaire. Son but est de refuser aux dirigeants de parti et aux élus le pouvoir de sélectionner des candidats agréés du parti à des charges électives (maire, gouverneur d'État, membre du Congrès, etc.).

Dans leurs détails, les réglementations varient d'un État à l'autre, mais elles donnent toutes aux membres de chaque parti (définis habituellement comme des électeurs s'étant enregistrés comme partisans de parti) la possibilité de voter à l'élection interne de parti pour choisir le candidat agréé.
3. Lorsqu'il s'agit de la nomination du candidat de chaque parti pour une élection présidentielle, le processus est plus complexe, mais également conçu, depuis 1968, pour donner aux militants de la base du parti voix au chapitre. Les délégués au congrès national désignent le candidat.
Les avantages de la démocratie interne sont : de procurer des occasions de participation politique et surtout d'encourager la participation politique.

Le second enseignement tourne autour du manque d' ingénierie politique et de pragmatisme dans le procédé adapté. Les propos tenus par le Président du parti lors de ses différents déplacement dans l'hexagone ont été réduits à une portion congrue et surtout sous une forme de menace.Nous osons dire pour avoir entendu ses propos, que ce dernier n'est pas hermétique à un « consensus » autour duquel les militants auraient leur mot à dire. Les DSE ne sont aucunement concernées par les élections locales de 2014 et c'est au contraire l'occasion qui nous est offerte de servir de laboratoire à la phase de structuration du parti qui doit se faire après 2014. L'ingénierie politique et le pragmatisme auraient été de tirer profit des «expériences et savoir-faire» qui auront été objectivés et standardisés pour permettre de définir ce qui ferait la substance de la bonne politique à la base . Force est de constater que tout l'effort doit être fait pour que le parti évolue avec des changements réels. Il s'agit de dire que tout l'art de diriger dans le parti doit être résumé dans cette aptitude à fonctionner non par défaut mais par «responsabilisation» en optant pour une opération de «recodage» du réel à travers la définition de modes opératoires susceptibles de garantir une dynamique d'action politique cohérente et inscrite sur la durée.

Le troisième enseignement et non moins important est d'éviter d'aller à contresens de l'histoire et du bon sens et de pousser le Président du parti à trancher (même si les textes le lui permettent) alors qu'une écoute attentive des militants aurait permis de dépasser ce stade et de nous consacrer à l'essentiel. Depuis bientôt un an, exception faite de l' animation de la coordination de l'Essonne le 15 juin dernier, aucune manifestation digne de ce nom n'a été organisée. Le terrain est délaissé au profit des salons et des manœuvres pour des postes et sinécures. Beaucoup d'entre nous pensent qu'il faut à tout prix intégrer la DSE ou plastronner dans les bureaux des structures (Cadres, Jeunes, Femmes) pour être dans les cercles concentriques du « pouvoir ». Cette vision étriquée de la chose et de l'engagement politiques est en contradiction flagrante avec la rupture prônée car pour parler comme Armand Gatti : « Ce qui nous intéresse ce n'est pas la prise de pouvoir mais la prise de conscience. »

Avec Spinoza admettons qu'il y a un premier acquis ne prête pas à contestation : la démocratie est la forme que doit prendre l’État des hommes qui sortent de l’état de nature et qu'à l'aune des enseignements tirés de cette AG qui restera celle des occasions ratées, on peut avancer sans risque de se tromper qu’il a été sous-estimé une variable incontournable ; l’exigence de transparence et de démocratie des citoyens-militants du XXI ème siècle. Il n'est jamais trop tard pour bien refaire les choses, mais pour cela, il faut que les uns et les autres comprennent deux choses à savoir qu'il nous faut sortir du foyer Charonne en ayant une vue globale de la France et que la DSE ne se gère pas dans l' informel à la manière d'une association villageoise.


Ben Yahya SY
Convergence des Cadres Républicains




1.Posté par Ali le 02/07/2013 04:14 | Alerter
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Damn !!! mais qui a compris quelque chose de ce que ce kidam vient de dire ?????

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