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APR A MATAM : Attention dangers. Par El Ousseyni Kane


Rédigé par leral.net le Dimanche 21 Juin 2015 à 18:31 | | 0 commentaire(s)|

APR A MATAM : Attention dangers. Par El Ousseyni Kane
La situation de notre parti, APR, dans le département de Matam est inquiétante. Cette inquiétude va grandissante de jour en jour.
Les principaux acteurs du parti, sinon certains d’entre eux, creusent, avec méthode et une certaine inconscience, notre propre tombe.
Le PS puis le PDS dans le département ont toujours pensé qu’ils étaient indéboulonnables. On sait ce que cela a donné par la suite.
Il ne faut jamais sous-estimer la capacité de révolte d’une population qui se sent humiliée, délaissée et qui prend conscience que ses préoccupations, que sont l’accès à la santé, au matériel agricole, l’accès à l’eau, la protection de l’environnement, l’éducation, le financement des groupements féminins, la lutte contre la pauvreté et l’insécurité sous toutes ses formes etc…, sont très éloignées de celles de leurs leaders politiques.
Le président Macky Sall a fait ses meilleurs scores dans le département de Matam. Nous l’avions déjà donné ses premiers élus dès 2009. Il est aimé par ce département et au-delà par toute la région. Seulement les personnes à qui il a fait confiance dans ce département pour animer et organiser son parti, notre parti, peinent à créer cette unité et cette cohésion nécessaires et seules capable de rendre imperméable toute offensive des partis d’opposition et autres membres de la coalition BENNO.

En effet si dans le département de Kanel, le Camarade Harouna Dia a su créer une entente, créer un bloc solide entre les principaux leaders que sont les camarades Daouda Dia, Haymouth Daff, Mamadou Sadio Diallo, Abdoulaye Anne, Amadou Samba Kane, Mamadou Talla, Habibou Thimbo, entre autres, nous autres, dans le département de Matam, n’arrivons pas organiser notre parti.
Cette désorganisation du parti, cette méfiance entre les leaders, ont été accentuées par la manière dont ont été gérées les dernières élections locales. Des décisions unilatérales ont empêché le parti d’aller d’un seul bloc à l’assaut de nos militants, qui se sont retrouvés déboussolés devant le spectacle pitoyable des querelles de positionnement.
La grande majorité des leaders, et j’en fais partie, ont pointé du doigt notre camarade l’honorable député Monsieur Farba Ngom d’être responsable de ce désordre.
On ne peut, aujourd’hui, affirmer avec certitude que notre camarade a agi seul et sans le sceau des membres de la direction de notre parti.
Quoi qu’il en soit la manière utilisée est la cause actuelle de toutes les divisions et de la mésentente entre les leaders de l’APR dans ce département.
Les choix opérés ont amené à la perte des mairies d’Ourossogui au profit du PS et de Nguidjilone au profit du PDS.
Dans les communes d’Ogo, de Matam, d’Ourossogui, de Bokidiawé, de Nguidjilone, de Dabia et de Thilogne, le dialogue est rompu depuis longtemps entre les principaux leaders de l’APR. Les relations sont comparables à celles entre des partis différents. Les militants d’une part et d’autre, à l’image de leurs principaux leaders, sont dans une confrontation permanente.
C’est le cas dans la commune d’Ogo entre les camarades Abou Lo, Abou Diallo Ballel d’un côté et le camarade Maire Amadou Kane Diallo de l’autre, se déchirent.
La même chose se passe dans la Commune de Matam entre d’un côté Le camarade maire Mamadou Mory Diaw et les autres tendances dirigées par Souleymane Barka Ba, Mody Sy, Hamidou BA etc.
La même chose se passe à Ourossogui entre les trois tendances dans le parti conduisant à la perte de cette localité stratégique du département.
Il en est de même dans la commune de Bokidiawé entre le camarade maire Kalidou Wagué et moi-même El Ousseyni Kane, et à Thilogne entre les trois tendances dirigées respectivement par le camarade Maire Sidy DIA, le camarade, son excellence l’ambassadeur Almamy Bocoum et le camarade Mamadou Elimane KANE.
Le parti est partout fortement fragilisé dans le département.
Cela explique les excursions effectuées par Monsieur Idrissa SECK qui a réussi, il ne faudra pas le nier, à être reçu dans toutes les grandes familles maraboutique de la région et de hauts notables dans certaines localités.
Les récentes et fréquentes tournées du Maire PS de Ourossogui sont justifiées par l’impression de fragilité et de délitement de l’APR qui laisse entrevoir des fractures dont ce dernier veut profiter.
Le travail souterrain mené, depuis les dernières locales, par le maire PDS de Nguidjilone, Monsieur Sada Ndiaye, s’explique aussi pour ces mêmes raisons.
Il est plus qu’urgent de reconstruire le parti dans le département de Matam pour éviter des surprises.
On ne peut comprendre aujourd’hui l’exclusion des intellectuels dans l’animation du parti au seul profit des hommes d’affaires.
On ne peut comprendre qu’au moment où le PS responsabilise un jeune avocat pour toute la région de Matam, que le PDS est animé par un ancien ministre de la république, que notre parti opte pour un leadership exclusivement composé d’hommes d’affaires.
Il ne s’agit pas pour moi de mépriser ces hommes d’affaires qui sont utiles pour le parti et ont joué un rôle important pour l’accession de notre parti au pouvoir. Loin de là. Ailleurs ces hommes d’affaires ont rempli leurs missions auprès du parti et pour la réalisation de notre programme politique.
Il demeure qu’une association avec les cadres et les intellectuels dans ce processus de développement de notre département et d’animation de notre parti est plus que nécessaire.
Il est aujourd’hui nécessaire de recréer et de reconstruire une unité dans le parti.
Les locales sont dépassées, chacun doit tourner cette page, et ouvrir celle qui va nous amener à la réélection de notre camarade président lors des prochaines élections.
Pour réussir cela nous devons repartir en rangs serrés, créer un cadre de discussion entre les différents leaders de notre parti, taire les divergences, se concerter dans la gestion des municipalités, et veiller à la bonne application du programme de notre parti dans notre département.
Cette réconciliation doit d’abord se faire au niveau de chaque commune entre les principaux acteurs du parti et ensuite être élargie au niveau départemental.
L’honorable député Monsieur Farba N’gom doit en être l’initiateur et s’entourer pour cela des doyens Mody Sy et Baydalaye Kane dont l’autorité morale sur les principaux leaders du parti dans le département est réelle.
Cela parce que, ceux qui du fait de leurs hautes fonctions dans l’Etat, auraient pu tirer de cette position une autorité suffisante pour unifier les différentes tendances, ont failli à leurs missions et n’agissent que sur ordre du Camarade Farba N’gom. C’est ça la réalité.
Cela devrait être la priorité de notre camarade Farba N’Gom avant l’organisation de ses méga-meetings inutiles dont les retombés ne sont que négatives : une impression de retour aux pratiques des anciens partis au pouvoir, un déphasage gênant entre la folie dépensière et le discours de rupture et de sobriété de notre camarade Président, l’affrontement inutile avec nos militants de la commune de Thilogne entre autres effets néfastes.
Si le Camarade Farba N’Gom ne prenait pas cette initiative, il appartiendrait au président de notre parti de prendre ses responsabilités, soit en créant une nouvelle légitimité dans le département capable d’avoir une autorité forte émanant de sa personne et chargée de réconcilier le parti, soit en chargeant d’autres membres du parti de jouer ce rôle.
Si la seconde option devait être prise, la seule personne ayant une autorité suffisante reconnue et respectée par tous les acteurs de la région de Matam est notre camarade Harouna DIA.
Il a su garder le respect et la considération de toute la population de la région de Matam, par sa discrétion, par les projets qu’il mène dans toute la région, son dévouement connu et reconnu au Président de la république et son engagement résolu pour la réalisation de son programme politique dans le pays et notamment dans la région de Matam.
Il doit s’impliquer activement dans l’animation du parti, pas seulement dans son département, mais dans toute la région.
Le camarade Président doit lui demander de s’impliquer de manière visible et prendre à bras le corps la vie du parti dans la région de Matam, en équipe, avec les camarades Farba N’Gom, Abdoulaye Sally Sall, Aliou Dembéré Sow, Daouda Dia, Baydalaye Kane et Mody Sy et d’autres pour reconstruire le parti, essentiellement dans le département de Matam.
Il s’agit là d’une urgence.
Il ne faudra jamais considérer la victoire de notre parti dans le département de Matam comme acquise d’avance.
L’histoire récente démontre que ces populations ne sont plus de moutons de panurge et seront sanctionner leurs dirigeants si le résultat n’est pas au rendez-vous.
Malgré tous les projets engagés, la visibilité des actions du Président de la république sont aujourd’hui voilés par les querelles quotidiennes entre les leaders de son parti.
Cela doit cesser pour que tous, nous nous attelions à la réalisation du programme politique de notre parti, pour rendre visible les nombreuses réalisations, promouvoir les projets en cours, remobiliser les militants et leur redonner l’espoir que nous avons suscité en eux et qu’ils commencent à perdre.
Nous avons une chance inouïe que le président de la république mise sur l’agriculture et l’élevage pour developper notre Pays. Dans cette vision, notre région avec ses énormes potentialités tant en terres agricoles, ressources hydrauliques, l’importance du Cheptel, son positionnement géographique par rapport au Mali et à la Mauritanie, ses ressources en phosphates, ses infrastructures routières modernes (la fin de l’autoroute ILA TOUBA mettra Matam à 400 km de Dakar) doit jouer un rôle de premier plan. C’est le moment pour cette région de faire un énorme bond en avant.
Je lance par conséquent un appel à tous les leaders de notre parti de se retrouver autour de l’essentiel : le travail pour la realisation du projet politique de notre président de parti et président de la république, fédérer toutes les énergies et expertises de la région autour des enjeux du développement local, créer un cadre de concertation et de partage, et cesser les querelles inutiles qui risquent de causer du tort à notre parti.

El Ousseyni KANE
Avocat au Barreau de Paris (France)
Responsable Politique APR Bokidiawé- Matam