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Abbé Alfred Waly Sarr de l’Archidiocèse de Dakar : « L’ingratitude est un péché grave »

Dossier Relations humaines : Quand l’ingratitude s’érige en règle dans la société sénégalaise


Rédigé par leral.net le Mercredi 25 Octobre 2017 à 15:04 | | 0 commentaire(s)|

Dans son intervention, Abbé Alfred Waly Sarr, prêtre de l’Archidiocèse de Dakar en mission au grand séminaire inter-diocèse Libermann de Sébikotane, donnant le point de vue de la religion sur l’ingratitude, est formel : « c’est un péché grave ».

L’ingratitude est perçue comme un sentiment de non reconnaissance, de non gratitude et de non action de grâce envers une entité qui a fait un énorme bien ou un bien minime. Cette entité peut être la divinité, c'est-à-dire Dieu. Elle peut être une personne morale ou une structure telle que l’Eglise, l’Etat ou un organisme. Mais, l’entité peut également se trouver être le prochain. Selon Abbé Alfred Waly Sarr prêtre de l’Archidiocèse de Dakar en mission au grand séminaire inter-diocèse Libermann de Sébikotane, l’évocation de l’ingratitude dans la Bible renvoie essentiellement à deux parties : l’ancien Testament et le nouveau Testament.

« Sur l’ancien Testament, il ressort une série d’ingratitudes manifestée par les hommes envers Dieu. Dès le commencement de l’humanité, à travers la personnalité d’Adan et d’Eve, l’homme a fait montre d’une ingratitude manifeste envers Dieu », souligne t-il. Comment cela ? Le Seigneur les a créés à son image et à sa ressemblance. Il leur a confiés tout ce qui est sur la terre. Il les a mis dans le jardin d’Eden. C’est là où l’homme, par la tentation du mal, a péché contre Dieu qui non seulement l’a créé à son image et à son ressemblance, lui a aussi donné le jardin d’Eden avec toutes les conditions requises. Mais, il s’est rebellé contre Dieu, en faisant un mauvais usage de sa liberté. Cette attitude relève d’une première ingratitude. Le prêtre de citer aussi le cas du peuple d’Israël. « Le Seigneur avait choisi le peuple d’Israël, les Hébreux pour les conduire à la terre promise afin que ce peuple puisse être un maillon, un facteur d’évangélisation pour qu’il fasse connaître les missions de Dieu, à tous les peuples qui adoraient les dieux païens. Alors, il les a fait sortir de l’Egypte pour les conduire vers la liberté. A peine sorti, le peuple a fabriqué un veau d’or pour dire : « ce n’est pas toi le Dieu unique qui nous a fait sortir de l’Egypte pour nous libérer, mais c’est le veau d’or qui nous a fait sortir du pays », rapporte le prêtre.

Concernant le nouveau testament, le premier épisode, c’est quand Jésus a rencontré les dix lépreux. Ces derniers lui ont dit, si tu le veux, tu peux nous purifier. Jésus leur dit : « allez vous présenter chez le grand prêtre ». Chemin faisant, ils ont tous senti qu’ils étaient guéris. Mais, un seul est revenu pour rendre gloire à Dieu et dire à Jésus merci. Le sommet de l’ingratitude, c’est quand, dans la foi catholique, Dieu a envoyé son verbe à travers Jésus qui ne prêche que l’Amour et on l’exécute quand même, sur une croix, rapporte Abbé Sarr. 

Dans la société, l’ingratitude semble s’instaurer en règle. «L’Eglise considère l’ingratitude comme un péché grave. Un bienfait n’est jamais payé par un mal. La reconnaissance minimale est requise. La personne humaine est soumise à l’erreur. Il faut se convertir et essayer de reprendre le droit chemin», rapporte l’Abbé. « La Sainte Eglise demande tout simplement la miséricorde et le pardon. Quand quelqu’un est ingrat, c’est qu’il ne comprend véritablement pas la dimension, les sacrifices et le bien-être de ce que la personne qui l’a aidé », a-t-il fait savoir. Il invite également à la culture de gratuité. « Ce n’est pas parce que vous m’avez aidé que vous allez le faire savoir à la population entière. Je dois, dès lors me présenter tous les jours devant votre porte pour dire merci », affirme-t-il.

O. BA (Le soleil)