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Affaire “Dirty Diesel” : Le Sénégal traîné devant la Cour de justice de la Cedeao

Rédigé par leral.net le Samedi 10 Avril 2021 à 13:43 | | 0 commentaire(s)|

Le scandale du “dirty diesel”, révélé par une enquête de “public eye”, largement relayée par nos confrères de Libération, rebondit devant la Cour de justice de la Cedeao. Selon nos informations, la Ligue sénégalaise des droits humains (Lsdh) y a déposé une plainte contre le Sénégal pour violation des droits de l’homme. Dans la requête […]

Le scandale du “dirty diesel”, révélé par une enquête de “public eye”, largement relayée par nos confrères de Libération, rebondit devant la Cour de justice de la Cedeao. Selon nos informations, la Ligue sénégalaise des droits humains (Lsdh) y a déposé une plainte contre le Sénégal pour violation des droits de l’homme. Dans la requête obtenue par Libération, la lsdh argumente : “Attendu que l’atteinte aux droits à la Santé et à l’environnement constitue une violation grave aux droits fondamentaux de la personne humaine ; Qu’en septembre 2016, l’organisation non gouvernementale “public Eye” (anciennement déclaration de Berne) rendu public un rapport dit “dirty diesel” résultat de trois années d’enquête ; Que ce rapport révèle comment les négociants suisses en matière première profitent des faibles standards en Afrique pour produire, livrer et vendre des carburants à haute teneur en soufre et maximaliser leur profit alors que de tels carburants sont interdits en Europe ;

Que le Sénégal fait partie des pays africains cité dans le cadre dudit trafic ; Attendu que les normes internationales régissant le droit à la santé et le droit à un environnement sain limitent la teneur en souffre des carburants à 10 parties par million (Ppm) alors qu’en moyenne les pays d’Afrique subsaharienne tolèrent 2000 ppm ; Que d’après des analyses effectuées par “Public Eye”, un diesel prélevé dans une station-service sénégalaise de l’entreprise Vitol comprend 2940 ppm; Que le Programme des Nations Unies pour l’environnement (Pnue) dénonce les effets des gaz d’échappement qui sont la principale source de pollution de l’air dans les zones urbaines, notamment à cause du souffre contenu dans les carburants qui augmentent le taux de particule fine à Dakar est 7 fois plus élevé que les recommandations de l’Organisme mondiale de la Santé ; Que d’après Oms, plus de 4 millions de personnes par an meurent prématurément en raison de la pollution de l’air.

Le décor était ainsi campé pour mettre en cause “l’inaction de l’Etat” : “Attendu que l’Etat du Sénégal a connaissance de l’ensemble des impacts du carburant incriminé puisque de nombreux articles scientifiques et de presse ont suivi la publication du rapport “dirty diesel” ; Que, pourtant l’Etat du Sénégal n’a pris aucune mesure visant à interdire l’importation dudit carburant à haute teneur de toxicité, Attendu que, d’après le rapport “Dirty diesel”, réduire la teneur en soufre des carburants permettrait de prévenir 25 000 décès prématurés en 2030 en Afrique et près de 100 000 en 2050 ; Qu’exiger un carburant à 10 ppm diviserait les émissions de particules fines par deux ; Qu’en outre s’il est vrai que produire de la “qualité africaine” rapporte trop d’argent pour que les négociants se détournent volontairement de cette pratique, les gouvernements africains notamment le Sénégal doivent agir en renforçant les standards sur la qualité des carburants et protéger ainsi la santé de leur population”, signale la Lsdh.

Me Assome Dioma Ndiaye de poursuivre : “De plus, une augmentation limitée du prix à la pompe devrait être mise en relation avec les économies réalisées sur les coûts de la santé ; Que, pour conclure, tout argument économique ne peut justifier une violation des droits humains ; Attendu que par son inaction face à la pollution due notamment à ce taux de soufre l’Etat a violé les droits humains de l’ensemble des Sénégalais et sénégalaise notamment le droit à la santé et le droit à un environnement sain.



Source : https://www.lasnews.info/affaire-dirty-diesel-le-s...