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Affaire Habré : Mots clés et mots d’ordre d’un procès


Rédigé par leral.net le Samedi 7 Novembre 2015 à 10:26 | | 0 commentaire(s)|

Lorsque la France, ses médias et ses ONG ont voulu lancer la traque contre le libérateur du Peuple Tchadien, ils ont travaillé sur des concepts clés qui devaient accompagner la campagne médiatique. L’affaire Hissein Habré a été entretenue par la presse française avant même sa chute. Alors qu’il était encore au pouvoir, des chaines de télévision françaises ont réalisé des reportages sur le régime du président HABRE qualifié de récalcitrant face au pouvoir français régenté par la gauche avec François Mitterrand à leur tête. Ironie du sort, c’est sous le règne de la gauche française que Habré a été injustement kidnappé et mis en prison. La Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH), Human Right Watch (HRW), la Raddho, la presse française (RFI, France24, LeMonde, Afp, Jeune Afrique etc…) ont travaillé sur un champ lexical spécifique avec des mots clés bien calés pour accompagner un lynchage médiatique contre Habré. Le dossier Habré est d’abord médiatique et politique avec une petite couche de vernis juridique pour tromper l'opinion . Ces mots au sens chargé visaient à préparer l’opinion à une culpabilité médiatique du président Hissein Habré avant sa condamnation judiciaire d’où l’importance de créer un consortium pour gérer la presse sénégalaise, Tchadienne et européenne. Personne ne s’est posé à la question à savoir pourquoi le jour de l’ouverture du procès de Habré, il y avait plus d’européens que d’africains ? On ne s’est pas demandé pourquoi aucun pays de l’Union africaine n’a envoyé un représentant pour assister à l’ouverture du procès. Et enfin, qui nous clarifiera l’intérêt que la RFI, LeMonde, Jeune Afrique, France, Reuters, Afp accordent à l’affaire Habré plus que les Tchadiens eux-mêmes ? Les instigateurs de ce procès ont choisi leurs hommes, leurs mots et leurs victimes pour salir un homme. Rappelez-vous que Reed Brody a révélé que le Sénégal a été admis au Conseil de sécurité grâce à l’affaire HABRE. On s’entendait à une réaction ferme du Ministre des Affaires Etrangères Mankeur Ndiaye pour rectifier ce monsieur. Mais le Gouvernement a fait profil bas devant cet américain qui marche sur nos institutions. Il a aussi soutenu que c’est grâce à l’affaire HABRE que Me Sidiki KABA a été nommé président de l’Assemblée générale des Etats parties de la CPI. Personne n’a réagi pour dire autre chose. La récente audience accordée au Ministre de la Justice du Sénégal à l’Elysée confirme les propos de Brody. En vérité, le Sénégal est gouverné par la gauche française, cette gauche dont le leader François Mitterand fut publiquement rappelé à l’ordre par Hissein HABRE devant l’ensemble des Chefs d’Etats africains francophones. Habré avait osé dire «NON» au moment où tous les autres leaders africains avaient courbé l’échine devant l’ancien patron de la gauche française. Il paie aujourd’hui son refus de trahir son peuple. Les mots n’ont pas manqué, voici quelques-uns.

Dictateur : La presse française qualifie Hissein HABRE de dictateur. Une accusation reprise par une partie de la presse africaine et sénégalaise sans mesurer sa gravité et son caractère diffamatoire. Tous les leaders africains qui ont refusé de satisfaire les caprices des dirigeants français sont qualifiés de dictateur, traqués ou assassinés par la suite.

Homme fort : Cette expression décrie un homme méchant, sévère et qui règne sans partage. Vous ne verrez jamais la presse française ou européenne qualifier un dirigeant de leur pays «d’homme fort». Cette expression est dédiée aux leaders africains.

Charniers-fosses communes : Ces mots étaient présents dans tous les discours lors de la crise Rwandaise et aujourd’hui dans le dossier Habré. Les ONG ont révélé des charniers découverts dans des localités au Tchad. Selon elles, des corps auraient été découverts dans des fosses communes. Heureusement que les Experts ont démenti l’existence de ces fosses communes ou charniers. Ce sont des inventions des ONG et de la presse française qui baissent le regard devant prés d’un million de Rwandais morts à cause de la France. En Centre Afrique, l’Armée française a encadré les escadrons de la mort qui ont massacré des musulmans devant les soldats français qui se contentaient d’immortaliser ces tueries avec leur ipad.

La piscine : Dans leur campagne médiatique, les pourfendeurs du Président Habré avaient besoin d’un lieu symbolisant la torture et les assassinats supposés. Ils choisiront une piscine qu’utilisaient les colons français pour la présenter à l’opinion comme un lieu de torture du régime de HABRE. La presse française a effectué plusieurs reportages dans ce site qu’ils ont voulu coller à l’image et au régime de HABRE. Rien que de la propagande…

Zaghawa-Hadjiaraï : Le Peuple Tchadien a toujours vécu dans la paix et la concorde sous le régime du président HABRE. C’est sous Idriss DEBY et avec la complicité des média français et des ONG que des rivalités ethniques ont été créées. Au Rwanda, c’était pareil. La presse française et les dirigeants de l’Hexagone ont soutenu les Tutsis contre les Hutus. Dans plusieurs cas, c’est la France qui crée des crises politiques en instrumentalisant des ethnies pour les dresser les unes contre les autres. C’est pareil au Tchad, au Rwanda, en Centre Afrique etc…

Crimes contre l’humanité : C’est aussi une expression qui a fait le tour du monde depuis la seconde guerre mondiale. Le crime contre l’humanité est né en Europe mais il a grandi en Afrique puisque les européens, avec leur média ont collé ce délit à des dirigeants africains. Alors qu’en Afrique, les plus grands crimes contre l’humanité sont perpétrés par des dirigeants européens. La traite des nègres et la colonisation sont les plus grands crimes contre l’humanité subis par les africains.

Crimes de guerre : La presse française et les ONG crédibles devraient avoir honte de parler de crimes de guerre dans l’affaire Habré. En Libye, plus de 60.000 personnes sont mortes à cause de l’intervention française. Le crime de guerre ne peut pas être collé au président HABRE dans ce contexte de crise politique impliquant la Lybie, la France, le Soudan etc… Pourquoi ne devrait-on pas poursuivre Sarkozy pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité pour les crimes commis en Lybie ? Et que fait-on des interventions de l'armée française et de la légion étrangère contre la rébellion de Hissein Habré.

Génocide : Encore un mot importé dans ce texte de crise politique tchadienne pour qualifier des faits qui se seraient déroulés au Tchad. Or le génocide n’a jamais existé dans ce pays sous HABRE. Les instigateurs de procès savent-ils que le président HABRE a échappé à plusieurs tentatives d’assassinat ? En parlant de génocide savent-ils que HABRE a perdu 15.000 amis, parents, soldats et proches dans cette guerre ?Le génocide suppose la volonté d'exterminer une race ou une ethnie. Dans un éclair de bon sens, les magistrats des CAE l'ont écarté.

Crimes sexuels, esclaves sexuels : C’est encore la presse qui a mis en exergue ces cas de viol supposés attribués au président HABRE. Ce sont de faux témoignages, personne n’en doute. Mais en parlant de viol, qui sont ces soldats accusés de viol en Centre Afrique ? Ce sont bien les soldats français de Hollande. La justice internationale doit-elle poursuivre Hollande pour viol et crimes de guerre en Centre Afrique ?

Torture : Les ONG et la presse ne pouvaient pas, ne pas parler de cas de torture imputables directement au Président HABRE. Mais ce qui est étonnant c’est que les Experts argentins commis par les Chambres Africaines ont démenti ces tortures. Toutefois, les organisateurs de ce procès qui ont collecté des supposés plaignants comptaient s’appuyer sur le délit de torture pour corser le dossier.

DDS : Les ONG en complicité avec le régime de DEBY ont voulu faire de la DDS le théâtre de tous les crimes. C’est là aussi que des documents auraient été découverts par Reed Brody venus sur les lieux par hasard. La DDS revient dans tous les témoignages comme l'on conçut les organisateurs de ce procès. Mais ils se sont tous leurrés puis que la DDS est une direction dirigée par des personnes nommés par décret leurs erreurs ne peuvent pas être imputées au Chef de l’Etat. Par exemple, peut-on mettre Macky SALL en prison parce que le Directeur de la Sécurité publique a commis une faute grave ?

Droits de l’homme : Encore une expression glissée dans les discours et les articles de presse pour accuser HABRE de non-respect des droits de l’homme. Et pourtant, sous le régime de HABRE, des associations de défense des droits de l’homme existaient au Tchad et elles travaillaient librement. Ceux qui parlent de droits de l’homme savent-ils que 15.000 partisans de HABRE ont été tués au Tchad ? Savent-ils que les parents de HABRE ont été mis en prison lorsque leur fils était dans la rébellion ? On n’en parle pas.

Bourreau : C’est le Ministre de la Justice Me Sidiki KABA qui a qualifié le président HABRE de «bourreau». Ce qui constitue une violation grave de sa présomption d’innocence. Cette accusation de Me KABA avocat de certains plaignants, avait donné l’orientation de ce procès en cours.

Procès équitable : C’est le grand absent de ce procès. Tous en parle même le président Macky SALL devant la presse française parle de procès équitable mais il ignore peut être le sens du mot. Il suffit d’assister à une seule journée d’audience pour se rendre compte que le principe de procès équitable est violé par le Parquet général et par la Chambre.

Consortium, sensibilisation : Une grande première dans l’histoire judiciaire du monde. Un tribunal spécial accompagné d’une cellule de communication et d’un consortium chargés de la sensibilisation. On sensibilise qui ? Le consortium a signé des partenariats avec la presse locale et internationale pour un accompagnement médiatique des témoins et des associations des supposés victimes de HABRE. Finalement, les observateurs ont remarqué que la presse ne faisait que relayait des insultes et des attaques contre le président HABRE accusé sans preuve d’avoir empoisonné un ancien ministre, d’avoir égorgé une ancienne autorité et d’avoir violé des femmes. La presse a accompagné les ONG sans discernement uniquement pour salir HABRE. Tous les journaux qui ont repris ces insultes contre le président HABRE ont commis des fautes professionnelles.

Victimes, plaignants : De véritables plaignants et des victimes crédibles et libres, on en cherche encore dans ce procès HABRE. Toutes ces personnes présentées à la Chambre ont été préparées et sélectionnées par HRW et par le régime de DEBY. Pourquoi tant de préparations de ces personnes? Que craint-on? Qu'elles ne soient pas crédibles ?

HRW, ONG, Société civile : Ces organisations ont piloté depuis le début ce procès HABRE. Le conseiller juridique de HRW Reed BRODY est le véritable patron du parquet général et de la Chambre. D’ailleurs, au début de la procédure dans les années 2000, Me Sidiki KABA était le porteur de valise de Reed BRODY. Finalement avec les enjeux financiers, d’autres organisations de la société civile ont rejoint HRW. La crédibilité de la société civile dans cette affaire HABRE est annihilée par son accointance avec le régime de DEBY et par l'acceptation d'un procés qui violent tous les principes de la procédure pénale.

Experts : On en cherche encore. Le Parquet général et HRW ont choisi des personnalités politiques Tchadiennes, opposantes du régime de HABRE pour en faire des experts. On a tous vu le résultat. Ces pseudo experts ont présenté des rapports truffés de subjectivités et d’approximations.

Commission d’enquête : Elle a été présidée par un opposant de HABRE nommé par la suite par le président Idriss DEBY. Le manque de neutralité de Hassan Abakar remet en cause la crédibilité de son rapport. Au Tchad, ce que Deby veut, Dieu le veut. Avant la publication du rapport de la Commission d’enquête, tout le monde savait déjà son contenu. C’est DEBY qui paie et qui commande.

Prisonniers : Ils ont beaucoup parlé de prisonniers sous le régime de HABRE. Mais ils ont volontairement ignoré que les prisonniers étaient des Libyens et des Tchadiens d’autres mouvements militaires qui voulaient renverser le régime. Habré qui a libéré plus de 1200 prisonniers libyens, ne tuera jamais des prisonniers Tchadiens. Et pourquoi ne parle t-on pas des prisonniers du camp Habré liquidés par les libyens mais aussi par les autres chefs politico militaires.

Témoins : Sur le plan juridique ,un témoin est celui qui a vu et entendu et vient le dire à la barre .Mais quand vous vous présentez comme victime ,logiquement ,vous n êtes plus témoin. Les CAE ont inventé les témoins -victimes, parce qu'elles n'ont pas de preuves de leurs prétendues exactions.Aucun témoin n’a été entendu par la Chambre. Tous les individus venus du Tchad sont des opposants politiques de HABRE.Pendant des mois Reed Brody a passé du temps au Tchad pour sélectionner et reselectionner les soi- disants victimes comme dans un casting hollywoodien.

Preuves : On en cherche encore. Depuis le début du procès, aucune preuve n’a été fournie à la Chambre. Le président Gustave KAM ne fait qu’écouter des déclarations incohérentes insuffisantes pour condamner une personne à moins qu’on veuille appliquer des directives étrangères.

Françafrique : Le président HABRE n’a jamais accepté de jouer le jeu de la Françafrique. C’est lorsqu’il a refusé l'entrée d'ELF dans le consortium pétrolier qu'il a commencé a avoir des ennuis et comme disait Mitterand dans les pays où il y a du pétrole, c'est ELF qui définit la politique. La DGSE sur ordre de l’Elysée a armé des soldats Tchadiens dirigé par DEBY et encadré par le Général Paul Faubonne ont renversé HABRE le récalcitrant en 1990. Quelques années avant, l’autre indocile Thomas SANKHARA a été assassiné pour satisfaire une volonté de la Françafrique. Heureusement que HABRE est toujours vivant et qu'il continue d’inspirer la jeunesse africaine.
Au finish, on constate que les mots ont un sens et reflètent la politique menée. Ces mots sont des mots d'ordre. Pour faire prendre conscience de cette réalité crue , on notera que même en économie, il y a des mots qui ne sont utilisés que pour parler de l'Afrique et des africains et qui sont encore des mots d'ordre .

Quelques exemples: ajustement structurel, lutte contre la pauvreté, bonne gouvernance, partenaire stratégique, accord gagnant-gagnant etc.
Il est donc urgent que nous revisitions ces mots clés, que nous les démystifions et,dans tous les cas, que nous réfutions les mots d'ordre.

Mamadou Mouth BANE, Conseiller en Communocation du Président Hissein HABRE