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Affaire Hissein Habré : 6 experts, légistes et anthropologues, présentent leur rapport

Le procès de l’ancien chef d’Etat tchadien, Hissein Habré, se poursuit, ce mercredi, au tribunal Lat Dior de Dakar, avec la présentation des fouilles et enquêtes de 6 experts légistes et anthropologues. Les travaux démarrés en 2013 ont permis de procéder aux fouilles de quelques fosses communes ou individuelles identifiées par la commission d’instruction ou par des témoins.


Rédigé par leral.net le Mercredi 7 Octobre 2015 à 15:12 | | 1 commentaire(s)|

Six (6) experts légistes et anthropologues, engagés par la Commission d’instruction des Chambres Africaines Extraordinaires, ont démarré, ce mardi, à la présentation des résultats de leurs travaux qui ont démarré en 2013. Ces travaux, consistaient à effectuer des levées de corps, à procéder à l’analyse des restes humains, à identifier les causes de ces décès et à faire la synthèse, ont donné des résultats très probants. Ces experts, internationalement reconnus, ont été convoqués pour la première fois, en 2013, par la commission d’instruction afin de définir une stratégie à adopter. « Nous avons eu plusieurs entretiens pour programmer et planifier notre travail au Tchad. Dans la même année, nous avons visité plusieurs lieux au Tchad. Les membres de la chambre ont choisi plusieurs endroits, dont la ferme de Déli, un autre endroit qu’on appelle Madiéré, au Sud, qui s’appelle Waguié », a raconté Dr Pierre Perich, médecin légiste.

Toutefois, la répartition des travaux a été faite par secteur. « Nous nous sommes séparés en 2 groupes : le premier groupe est parti dans la partie Nord-Est et l’autre au Sud », explique Anahi Ginarte, experte argentine en chef, qui a démarré ses travaux avec son équipe par la fouille des endroits ciblés et l’utilisation d’un Gps pour voir si c’est un enterrement normal ou des fosses communes. L’équipe dirigée par Anahi Ginarte effectuait ses travaux dans la partie Nord-Est du Tchad. Dans ces lieux, après une fouille effectuée, des restes humains ont été découverts, le 29 mai 2014, par la délégation dirigée par l’expert Anahi Ginarte au Nord-Est, dans une localité dénommée Ansachala, à 10 km de N’djaména. « Nous avons retrouvé quatre individus, après le quadrillage des lieux, en dénommant chaque fosse par son nom ».

Après différents témoignages reçus par le tribunal de N’djaména, un témoin vivant a raconté qu’en 1982, quand il allait vers la route de Mongo, à Ansachala, il a trouvé des charognards en train de manger des restes humains en décomposition, il l'a signalé au chef de village avant de procéder à l’enterrement. « Dans ces lieux, nous avons procédé aux fouilles et des restes humains ont été trouvés. Nous avons retrouvé 12 personnes dans cette fosse, dont un jeune de 16 ans. Ils ont été enterrés avec leurs habits. Et à l’arrêt des pluies, nous avons enlevé l’eau pour procéder à l’inhumation. Elle a provoqué l’inondation de la fosse. L’eau entrait aussi dans les tombes. Cette situation a un peu compliqué la fouille. Le fait que les os soient séchés très rapidement. Le degré de conservation des restes osseux était très mauvais. Il n’y a pas possibilité de récupérer des os », se désole-t-elle.

Dans le site de Gadjiéra, une fosse d’inhumation a été découverte aussi par les experts. « Plusieurs personnes ont été inhumées au même moment », dit-elle ajoutant qu’à Mongo, dans la région de Guéra, dans le village de Madja, deux (2) fosses ont été découvertes dans cette zone. « Il s’agit d’une personne qui a été déportée à Ndjaména, les corps ont été jetés de l’avion. Mais, on a trouvé 4 personnes dans la fosse 1 », soutient-elle. D’ailleurs, elle a expliqué aux Cae les mesures prisent par les experts pour procéder à l’identification des restes humains comparés à leur famille. « Nous avons pris de la salive des parents à partir d’un coton tige qu’on a envoyé directement en laboratoire pour procéder aux analyses. Le prélèvement a été effectué en présence des éléments du tribunal. Chacun des prélèvements est codifié avec un seul code pour l'envoyer en laboratoire », renseigne-t-elle.

Fara Mendy