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Affaire “Ville Verte” à Niague–Lac Rose : le DG de Casa Orascom rejette en bloc les “accusations” des dissidents

L’affaire du projet « Ville Verte » au Lac Rose, à l’origine de vives tensions à Niague (commune de Tivaouane Peulh-Niague), continue de diviser habitants et promoteurs. Depuis le mercredi 26 novembre, l’arrivée de bulldozers dans les dunes de Sall a provoqué une colère grandissante : les populations affirment que des filaos ont été coupés pour lancer les travaux, tandis que les forces de l’ordre ont procédé à plusieurs arrestations. Au total, 11 personnes, dont le responsable politique Dr Amath Wade ont été interpellées et placées sous mandat de dépôt pour être fixées sur leur sort jeudi prochain.


Rédigé par leral.net le Mardi 2 Décembre 2025 à 20:27 | | 0 commentaire(s)|

Sur le terrain, les protestations ont rapidement dégénéré en heurts : routes bloquées, pneus brûlés, gaz lacrymogènes et affrontements qui ont duré plusieurs heures. Des habitants dénoncent une « répression disproportionnée » et accusent le projet de menacer l’écosystème du Lac Rose, ainsi que leurs activités économiques.

Face aux accusations et aux vidéos montrant prétendument des coupes d’arbres, le Directeur général de Casa Orascom, Abdoul Wahab Kane, a tenu un point de presse ce mardi 2 décembre 2025 pour raconter les faits. Il a commencé par revenir sur l’agression qui a provoqué les arrestations : « Nous avons pris connaissance d’une agression le jeudi 20 novembre sur M. Almamy Fall, 58 ans, technicien VRD, marié et père de quatre enfants, employé par la société ETS Gaye et Frères, une entreprise sénégalaise de construction, alors qu’il travaillait sur la voie d’accès reliant la zone du Lac Rose à Dakar. Cette attaque est inacceptable, contre sa personne et contre les valeurs de paix et de respect que nous défendons », a expliqué le DG, soulignant le caractère grave de l’incident.

Il a précisé les circonstances : « Un certain nombre d’individus se sont introduits sur le site et ont attaqué Almamy Fall. Il a été frappé avec des barres de fer alors qu’il ne faisait que son travail pour désenclaver la zone. À la suite de cette agression, il a porté plainte et la gendarmerie a arrêté plusieurs personnes, y compris le cerveau présumé. Comme c'est une affaire pendante devant la justice, nous ne pouvons pas commenter plus en détail, mais nous sommes absolument contre la violence », a-t-il déclaré avec fermeté.

Le DG a ensuite insisté sur le respect de la légalité et de la concertation : « Nous avons rencontré les populations locales en juin 2025, et le préfet avait mis en place un cadre de concertation pour que toute plainte concernant nos actions puisse être traitée correctement. Je pense que c'est le cadre légal, le cadre adéquat et le cadre qui correspond à notre culture sénégalaise. Recourir à la violence pour intimider est totalement inacceptable », a-t-il ajouté.

Concernant le projet lui-même, Abdoul Wahab Kane a tenu à clarifier la nature des travaux : « Beaucoup d'images circulant sur internet sont fausses. Nous faisons une route d’accès en respectant la physionomie du site et la topographie naturelle. Nous nous sommes faufilés autour du lac Rose pour créer une voie, sans porter atteinte à l’environnement. Si vous voyez une image qui ne correspond pas à nos principes ou engagements, interpellez-nous directement », a-t-il précisé.

Enfin, M. Kane a insisté sur l’implication de tous les acteurs sénégalais dans le projet : « Nous sommes ouverts au dialogue et à la co-construction. Ce projet ne se fera pas par Casa Orascom tout seul. Il se fera avec les entreprises de BTP, les sociétés de matériaux de construction et les ouvriers sénégalais. J’invite vraiment tous les Sénégalais à venir nous rejoindre sur ce projet, qui est le plus important projet urbain aujourd’hui en cours en Afrique de l’Ouest », a-t-il souligné.

Lancé officiellement le 29 novembre 2025, le projet « Ville Verte » mobilise 700 milliards FCFA dans le cadre d’un partenariat public-privé entre la DGPU et Casa Orascom, sans endetter l’État. Il prévoit entre le Lac Rose et l’Océan Atlantique, la construction de 7 000 logements, la création d’une mini-zone industrielle pour dynamiser les PME locales, plus de 20 000 emplois, et la sauvegarde de 90 hectares de forêt.

Birame Khary Ndaw

Ousseynou Wade