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Ambassade de l’Espagne à Dakar : Les candidats livrés au dictat des rabatteurs


Rédigé par leral.net le Lundi 23 Mars 2015 à 17:04 | | 5 commentaire(s)|

Ambassade de l’Espagne à Dakar : Les candidats livrés au dictat des rabatteurs
Barca ou Barzax ! Nous nous souvenons tous de ce terme qui a fait mousse et même « sang et tombeaux marins » dans nos côtes pour relier les côtes espagnoles dans les années deux milles et même récemment. Est-ce, d’une part, à cause du traitement inhumain, humiliant, que subis les candidats au pays de Miguel De Cervantès, que les sénégalais ont pris les larges ?
« Les conditions » de dépôt de visa, à la représentation diplomatique Merengue ou Catalan (espagnole) à Dakar sont inacceptables. Nos compatriotes sont tout simplement laissés à la merci de rabatteurs qui dictent leur « diplomatie pécuniaire », devant les policiers espagnols et sénégalais qui « supervisent les opérations de racket ». Ici, pas de rendez-vous par serveur vocal, mais serveur buccal.
Pour disposer d’un formulaire de renseignements, ce sont de jeunes sénégalais qui « officient » devant l’ambassade, dans la ruelle, qui vous donnent des indications à suivre. Après, pour les documents à fournir, à traduire, à légaliser, ils sont à la « disposition » des candidats au voyage, non sans réclamer les frais. Si vous le faites seul, au ministère des affaires étrangères, sans passer par eux, vous êtes « fichés » des yeux. Vous êtes foutus. Vous les trouverez dans la rue.
Pour espérer avoir un rendez-vous de dépôt, il faut passer par eux. Passer la nuit, à la belle étoile, dans la rue, pour occuper la première place sur la liste, ne vous garantit pas le passage. Il faut négocier avec les rabatteurs pour se frayer un chemin. A la porte, agissent deux policiers sénégalais, un agent de sécurité de proximité et un flic espagnol. Les trois sont tenus de « sélectionner » les candidats à l’entrée.
Ils magouillent à la vue et sue de tout le monde. Personne n’ose broncher, au risque de se voir refuser l’accès dans l’enceinte du bâtiment. Le silence au prix du passage, semble être la sagesse à observer par les aspirants. Si ça s’arrêtait là ! Les pauvres prétendants doivent débourser secrètement ou à visage découvert avant de passer. Les rabatteurs se sont partagé le coin en lopins. Chacun « traite » avec ses « clients », à part.
A l’intérieur, les dames chargées d’enregistrer et de classer les demandes sont plus lentes que des caméléons, nous a soufflé une demandeuses de visa. Entre deux dépôts, elle peut se déplacer, aller discuter avec un collègue, avant de revenir s’installer, revérifier le dossier et appeler le suivant. En une matinée, pas plus de dix dépôts. Des postulants à l’espace Schengen ont passé trois mois sans pouvoir déposer. Basta !

Moussa Sène, citoyen sénégalais
moussasene24@gmail.com