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Après les discussions sur le mandat, si on passait aux choses sérieuses ? - Par Ibrahima Ndiaye


Rédigé par leral.net le Jeudi 18 Février 2016 à 09:32 | | 1 commentaire(s)|

Après les discussions sur le mandat, si on passait aux choses sérieuses ? - Par Ibrahima Ndiaye
Au-delà des débats, parfois stériles, sur la durée du mandat en cours du Président que ce dernier a clos en disant suivre l’avis/décision du Conseil constitutionnel, il est peut-être temps de reparler des choses sérieuses, non pas que la durée du mandat présidentiel n’en soit pas, mais ce qui importe pour nous c’est le contenu qu’il convient de donner à la gouvernance durant ce mandat. Qu’il dure 5, 7 ou 10 ans importe peu face aux questions de fonds qu’il faut traiter durant la mandature. Et parmi celles-ci figure le niveau d’endettement du pays qui va battre des records si on n’y prend garde.

« Emprunt obligataire: le Sénégal à la recherche de 30 milliards de FCFA » nous dit le site Financial Afrik (http://www.financialafrik.com/2016/02/16/emprunt-obligataire-le-senegal-a-la-recherche-de-30-milliards-de-fcfa/#.VsSpBVJ0wb4) citant un communiqué officiel.
L’intérêt qui sera versé aux souscripteurs de cette émission de bons du trésor par adjudication remboursable au bout de deux ans n’a pas été encore précisé mais gageons qu’il dépassera les 6 % comme cet emprunt obligataire de 50 milliards lancé en octobre dernier sur le marché financier de l’UEMOA.

Le Sénégal poursuit sa course effrénée à l’endettement. PSE oblige sans doute. Mais il faut bien que l’on s’arrête un moment sur les conditions financières de cette course à l’endettement.

6 % ca fait beaucoup aux conditions financières actuelles du marché mondial ou certains Etats européens arrivent à lever des fonds à des taux d’intérêt quasi nul ou même négatif. Certes le Sénégal n’est pas l’Allemagne mais quand même… N’y a-t-il aucune possibilité de recourir au marché financier international à des taux moins élevés que ceux du marché sous régional ? Pourquoi ne pas essayer de lever des fonds à Londres ou ailleurs sur le marché des capitaux internationaux avec des eurobonds au plus bas ? Le Sénégal et la cote d’Ivoire s’y étaient essayés l’année dernière avec plus ou moins de succès d’ailleurs.

Un emprunt obligataire de 250 milliards de FCFA au taux d'intérêt de 5,625 % a bien été lancé sur le marché financier de la zone euro par la Cote d’Ivoire qui s'enorgueillissait d'avoir obtenu un meilleur taux que le Sénégal qui avait obtenu un taux de rendement de 6,25%. A ce niveau de montant, le moindre point de base négocié et gagné est important pour une économie comme celle du Sénégal.

Les économies et les banques occidentales notamment américaines et européennes sont actuellement surliquides grâce aux interventions des banques centrales jusqu’à ne pas savoir quoi faire de leurs excédents de liquidité.

C’est peut-être le moment de sortir du marché financier sous régional et d’aller chercher de l’argent à moindre coût ailleurs.

Allons donc un peu de travail Messieurs du Ministère des Finances et du Budget. Le PSE a certes un prix mais le moindre prix serait le mieux pour les générations futures.

Ibrahima Ndiaye
Mouvement pour le Socialisme et la République