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Après sa cotation par le cabinet Bloomfield Investment : Senelec "traque" 30 milliards FCfa sur le marché pour le financement des projets de mise à niveau de l'outil de production

La Sénélec, fortement secouée par les émeutes d'électricité, a changé d'image, positivement. La société est devenue plus cotée. La notation financière (AA) qu'elle vient d'obtenir du cabinet Bloomfield Investment, la rend plus solvable, en lui ouvrant grandement les portes des bailleurs de fonds.


Rédigé par leral.net le Vendredi 29 Décembre 2017 à 12:31 | | 0 commentaire(s)|

Les feux sont au vert aujourd'hu,i du côté de la Senelec. La notation financière (AA-) que Senelec vient d'obtenir du cabinet Bloomfield Investment, lui permet d'améliorer son crédit auprès des bailleurs (banques locales, bailleurs de fonds et autres agents économiques). Les perspectives qui sont stables à long terme, comme à court terme, rassureront les investisseurs et baisseront le coût du crédit. Le système de management ayant mis l'accent sur la performance dans le seul but d'améliorer la qualité du service de la Sénélec, est aujourd'hui payant. Cette notation financière permet d'apprécier la solvabilité de la Sénélec.

"Avec cette note obtenue par la Sénélec, les places financières (banques) ne courent aucun risque de défaut. Car ce risque de défaut est neutralisé par la bonne tenue de l'entreprise. Cette notation permet aux investisseurs, aux souscripteurs d'avoir plus confiance en la Sénélec. Les fondamentaux de la Sénélec permettent aujourd'hui, de rembourser ses dettes", confie Mouhamadou Makhtar Cisse, Directeur général de Senelec. Il annonce que dans quelques semaines, Senelec va lancer un emprunt obligataire avec Cgf/Bourse, pour lever des fonds dans le marché de l'Uemoa. Cette levée de fonds devrait se faire avec des conditions beaucoup plus favorables que par le passé.

"Nous allons sur le marché pour la levée de 30 milliards FCfa. Il peut y avoir des souscriptions supplémentaires, parce que nous ne fermons pas la porte. Mais le besoin identifié est de 30 milliards FCfa pour des projets d'investissement importants déroulés dans le cadre du plan stratégique Yeessal de Senelec (2016-2020). Nous voulons mettre à niveau notre outil de production, de transport et de distribution. Cette mise à niveau requiert des investissements extrêmement importants pour lesquels nous avons le soutien des bailleurs comme la Banque mondiale, la Boad, en plus de celui de l'Etat, qui supporte la partie la plus importante", indique le Dg de la Sénélec.

Besoins de 800 milliards pour le Plan stratégique 2020

Sur le long terme, apprend le Dg de la Sénélec, les besoins du Plan stratégie Yeessal 2020 sont évalués à 800 milliards FCfa. Il indique que la société est aujourd'hui sur des montages financiers très lourds, M.Cissé s'est néanmoins réjoui de l'amélioration de la qualité de service de la Sénélec qui travaille à une bonne fourniture de l'électricité aux Sénégalais.

"Aujourd'hui, on dégage des marges (réserves) de 300 mégawatts. La qualité de service est sensiblement améliorée, mais nous avons les yeux rivés sur ce qui reste à faire. Pour nous, ce qui reste à faire est beaucoup plus important que ce qui a été déjà accompli. Ça, c'est ce qui permettra de stabiliser définitivement le système, de le mettre aux normes pour que la question de l'électricité ne soit plus un débat de société au Sénégal", souligne Makhtar Cissé.

Pour avoir un système électrique solide, le Dg de Senelec mise sur l'interconnexion de l'ensemble des régions du Sénégal. "Les interconnexions constituent l'avenir du système électrique", soutient-il. Les investissements sur le transport (lignes haute tension) sont évalués à 200 milliards FCfa. Le Dg de Senelec signale que d'énormes investissements ont été faits pour sécuriser les industriels au Sénégal.

Dette de l'Etat. Le problème de la Sénélec aujourd'hui, ce sont les arriérés de paiement de l'Etat, même s'il fait des efforts pour soutenir la société dans son plan d'investissement. " C'est vrai que l'Etat est propriétaire et mais également, client de Senelec. Mais dans cette relation de clientèle que nous avons avec l'Etat et ses démembrements (collectivités locales, établissements publics), nous avons parfois quelques soucis de recouvrement. Ce sont des dizaines de milliards FCfa que l'Etat nous doit sur les factures.

Toutes les entités publiques qui savent qu'elles ne s'exposent pas à une coupure d'électricité par la Sénélec, ne font pas d'efforts pour honorer leurs factures. Ce qui à terme, peut impacter négativement sur les performances de la Sénélec. je ne veux pas charger l'Etat, je vais sur le marché pour lancer un emprunt obligatoire pour régler les problèmes de trésorerie, puisque l'Etat m'a donné une lettre de confort il y a quelques jours", dit-il. Il est dit dans la notation obtenue par la Sénélec, que si les créances sur l'Etat étaient recouvrées de façon régulière, la société allait pouvoir voler de ses propres ailes. sans rien attendre de l'Etat.

Baisse prix de l'électricité en 2020 ou 2021

Les Sénégalais devront prendre leur mal en patience pour espérer avoir une autre baisse du prix de l'électricité. Puisqu'actuellement le cours du baril n'est pas retombé et les conditions économiques ne s'y prêteraient pas. "Mon pari est qu'à partir de 2020-2021, le prix de l'électricité baisse sensiblement", annonce le Dg de Senelec. Qui ajoute :"Dès qu'on aura le premier gaz, le prix de l'électricité va baisser et dans 10 ans, les factures seront divisées par deux".





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La Rédaction