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Aqmi, Boko Haram et Al Shabbab : un triangle de feu menaçant plane sur l’Afrique toute entière.

Rédigé par leral.net le Lundi 1 Octobre 2012 à 02:37 | | 0 commentaire(s)|

Le phénomène de l’islamisme radical prend de plus en plus de l’ampleur et constitue une menace qu’il faut prendre très au sérieux. Il urge d’analyser ce phénomène avec lucidité, pour développer les moyens de le contrer dans un premier temps pour enfin l’éradiquer définitivement.


Aqmi, Boko Haram et Al Shabbab : un triangle de feu menaçant plane sur l’Afrique toute entière.
Al-Qaida au Maghreb islamique(Aqmi) est une organisation islamiste d’origine algérienne. Avant le 25 janvier 2007, elle était connue sous le nom de Groupe salafiste pour la prédication et le combat(GSPC). Son affiliation au réseau Al-Qaida aurait obtenu l’approbation d’Oussama Ben Laden.
Boko Haram( l’éducation occidentale est un péché) est fondé par Mohamed YUSUF, un prédicateur radical à Maiduguri, capitale de l’Etat de BORNO. L’organisation a comme objectif de faire appliquer strictement la charia dans tout le Nigéria, en commençant par le Nord. Il prône un islam radical et rigoriste, l’idéologie du mouvement s’inspire des Talibans d’Afganistan.
Al-Shabbab est un groupe islamiste somalien issu de la fraction la plus dure de l’Union des tribunaux islamiques, qui milite pour l’instauration de la charia. C’est l’une des deux grandes organisations islamistes somaliennes, avec le Hezb al-islamiya et qui a déclaré la guerre au gouvernement 2009.
Le point commun à ces trois organisations, est d’une part le rejet de la culture occidentale et d’autre part, l’instauration de la charia dans leurs pays respectifs d’abord, ensuite en Afrique et enfin partout dans la Monde.
Mais en réalité, leur motivation originelle peut-être recherchée dans l’injustice, la pauvreté, la mal gouvernance et la corruption.
Il est donc certain sans contredit, que le fondement de ces rebellions est d’ordre économique. En d’autres temps, on aurait parlé de mouvement de guérilla pro maoïste, guévariste, ou pro soviétique. Mais les temps ont changé, le mur de Berlin n’existe plus. La nature ayant horreur du vide, de nouvelles formes de lutte ont vu le jour, par le biais de la religion.
Si l’on prend le cas d’Aqmi, tout le monde se rappelle la confiscation de la victoire du FIS (Front islamique du salut), lors d’élections qui se sont passées dans ce pays, il ya quelques années. Si des élections largement remportées ne peuvent permettre la conquête du pouvoir, alors la seule alternative qui s’impose, c’est la lutta armée. L’Algérie est un pays producteur de pétrole et qui a les moyens de se développer, mais la croissance ne profite pas à tout le monde. Dans ce pays le chômage est endémique, la corruption n’en parlons pas, sans compter l’opacité dans la gestion des ressources publiques.
Le cas d’Al-Shabbbab est un peu particulier. Ce mouvement est né dans un pays sans Etat. Alors, ce fut l’occasion pour quelques aventuriers illuminés, certainement influencés par des forces extérieures à la Somalie, de croire à une mission divine pour instaurer un régime islamiste radical.
Au Nigéria, la particularité de Boko Haram, est qu’il mène un combat dans un pays où les musulmans cohabitent avec les chrétiens. Le problème est sensible et délicat, car il suffit d’une étincelle pour qu’il ait une guerre civile interreligieuse dans tout le pays. Au demeurant, comme l’Algérie, le Nigéria est aussi un grand producteur de pétrole. Malheureusement, dans ce pays la corruption est à son comble. L’on se rappelle le cas du Président Abacha avec les milliards détournés. C’est un paradoxe dans ce pays producteur de pétrole, où l’essence se vend parfois à des prix prohibitifs, ou alors les pompes sont souvent à sec. La richesse nationale ne profite pas à tous les nigérians. La pauvreté croît à un rythme exponentiel.
Les raisons économiques sont nombreuses, qui sont à l’origine de ces mouvements. On ne peut pas tous les citer.
Cependant, ces raisons économiques ne constituent pas des motifs pour absoudre les militants de ces mouvements islamistes. Il faut les combattre, d’autant plus ce sont des mouvements hétéroclites qui intègrent des preneurs d’otages, des trafiquants de drogues et des coupeurs de routes. Dans l’immédiat, il faut libérer le Nord Mali, neutraliser Al Shaabbab comme l’armée keyanne est entrain de le faire, et pour finir désarmer Boko Haram.
Maintenant, pour l’éradication de ces mouvements dans le moyen et long terme, il faudra naturellement et irrémédiablement instaurer la bonne gouvernance, la gestion vertueuse des ressources publiques et la répartition équitable des fruits de la croissance dans tous les pays africains. Et cela passe par l’instauration de régimes démocratiques. En attendant, après la guerre, il faudra dialoguer avec ceux qui le méritent et qui dans des prédispositions à se mettre autour d’une table.

Serigne Ousmane BEYE
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