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Association des maires du Sénégal : "Il faut s’attendre à une guerre de succession…" (Experts)


Rédigé par leral.net le Jeudi 21 Septembre 2017 à 12:06 | | 0 commentaire(s)|

Nouvellement nommé directeur de la Caisse des dépôts et Consignations ( Cdc), Aliou Sall devrait démissionner de son poste de président de l’Association des maires du Sénégal (Ams). Le frère du président « craint » un éventuel conflit d’intérêt avec la Cdc dont l’une des missions est d’appuyer les collectivités locales. D’après le chargé de la réforme des textes de l’Ams, Me Sadel Ndiaye, maire de Boumba, normalement, c’est le 1er vice-président (Alioune Ndoye) qui doit assurer l’intérim jusqu’à l’organisation d’une nouvelle élection.

Selon Amadou Sène Niang, expert en décentralisation, Aliou Sall sera remplacé dans les mêmes conditions qu’il a été élu. "Cependant, il faut s’attende à une guerre de succession, parce que, avant qu’il ne soit élu, il y avait de fortes tractations", assure M. Niang. Être président de l’Association des maires du Sénégal représente un privilège indéniable, en plus d’être sources d’avantages.

Sur le plan international, l’Ams est membre de l’Association internationale des maires francophones (Aimf), de la Cglu (Cités et Gouvernements locaux unis), sans oublier le Conseil d’administration de certaines sociétés nationales et autres partenaires institutionnels."

Selon l’ancien président du Conseil régional de Dakar et expert en décentralisation Ousmane Badiane, l’intention d’Aliou Sall est à saluer. Mais, a-t-il précisé s’il tient à démissionner de son poste de président de l’Ams, il doit d’abord présenter sa lettre de démission au secrétariat de l’association".

Abondant dans le même le sens que Amadou Sène Niang, Ousmane Badiane soutient qu’il faut s’attendre à une guerre de succession parce que le poste de président de l’Ams est un poste prestigieux qui a des enjeux très importants.

"Aujourd’hui, l’Ams est un élément incontournable de la gouvernance. Il est aussi membre d’une dizaine d’organisations régionales et mondiales. C’est un instrument très important qui participe au renforcement du pouvoir locale au Sénégal et dans le monde. C’est pourquoi, c’est un poste assez convoité", explique le responsable de Ligue démocratique.

M. Badiane rappelle que la guerre de succession dépendra des acteurs. "S’il y a consensus, tant mieux ; mais avec ce clivage politique, il serait très difficile d’avoir un consensus. Si les maires arrivent à élire un nouveau président sur des bases purement consensuelles, ce serait une très bonne chose. Sinon il serait obligé de passer par le vote. Et dans ce cas, la coalition Benno Bokk Yakaar imposera sa majorité mécanique ", ajoute-t-il.

L’expert en décentralisation de conclure : "la démission d’Aliou Sall ne doit pas avoir d’impact sur les avantages de l’association. Parce que, même si on appui les collectivités locales, on doit le faire dans les limites de la légalité. Il y a tout une procédure qui est prévue pour encadrer les processus d’appui, mais pas su la base du népotisme ou du clientélisme."

F. Kagny avec L'Observateur