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Au Brésil, un défenseur de la forêt assassiné en territoire indigène

Rédigé par leral.net le Lundi 4 Novembre 2019 à 09:36 | | 0 commentaire(s)|

Au Brésil, le meurtre d’un militant indigène provoque de très nombreuses réactions. Ce défenseur de la forêt amazonienne a été assassiné dans une embuscade.


Paulo Paulino faisait partie des Gardiens de la forêt. Ce groupe, formé par les Guajajara, une tribu qui compte environ 14 000 personnes dans l'État du Maranhao (nord-est), se donne pour mission de défendre les territoires indigènes menacés par l'exploitation illégale du bois et l'expansion agricole. Ils transmettent notamment les données GPS de zones où sont retrouvés des troncs découpés et viennent en aide aux pompiers lors d'incendies de forêt.

Vendredi 1er novembre, alors qu'il chassait avec un ami dans la réserve indigène d'Arariboia, Paulo Paulino a été assassiné par plusieurs hommes armés. Son compagnon, touché par balle dans le dos, a quant à lui pu s'enfuir, a indiqué l'ONG Survival International.

La police fédérale a annoncé l’ouverture d’une enquête. Le ministre de la JusticeSergio Moro a annoncé sur Twitter que la police n’économiserait ses efforts pour retrouver les responsables de ce crime.

Mais pour l'ONG Greenpeace, les deux hommes «sont les dernières victimes d'un État qui se refuse à respecter ce que stipule la Constitution».

Selon l'enquêtrice de Survival International, Sarah Shenker, qui s'est rendue en avril sur place, «le gouvernement brésilien doit accepter que protéger ces terres relève de sa responsabilité. Le fait qu'il ne le fasse pas, son absence là-bas, est la raison qui pousse les Gardiens à assumer cette défense, un travail très dur et dangereux ».

Le peuple Guajajara est la victime répétée d’agressions, et d’assassinats ciblés, indique notre correspondant à Rio de Janeiro, François Cardona. L’un de leurs chefs a été retrouvé mort l’année dernière, sans que l’enquête ne permette de retrouver les coupables.

Avec l’arrivée au pouvoir il y a un an de Jair Bolsonaro, le président d’extrême droite favorable au développement économique de l'Amazonie, la pression sur les terres indigènes n’a cessé d’augmenter. L’année dernière, 20 leaders indigènes ont été assassinés.