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Au nom du père et du fils… pourquoi tant de fébrilité ?

Rédigé par leral.net le Samedi 26 Mai 2012 à 12:56 | | 3 commentaire(s)|

Pendant tout son magistère, Abdoulaye Wade s’est toujours confondu avec l’Etat, et il continue d’entretenir cette confusion malgré son éloignement du pouvoir depuis le 25 mars passé. Telle est la signification de sa sortie menaçant envers Macky Sall et son régime : "Qu’on arrête ses accusations qui portent atteinte à l’image du pays. Un mot peut ruiner le pays."


Au nom du père et du fils… pourquoi tant de fébrilité ?
Car pour lui tout ce qui le touche, touche le pays. Ce qu’il doit réellement savoir, il est temps, après le 23 juin 2011, tout ce qui a précédé la campagne électorale et pendant la campagne, ce n’est pas une volonté de Macky Sall, c’est une exigence du peuple Sénégalais : plus de transparence, plus de justice sociale, plus d’éthique et nécessairement une retour sur la dilapidation des deniers publics sous son régime qui a fini par révolté tous les Sénégalais épris de justice et sans considération politique aucune.

En effet, s’il y a vraiment un seul élément à retenir des préoccupations du peuple sénégalais, aujourd’hui, qui a porté son espoir sur Macky Sall, non pas pour le programme de campagne, c’est bien pour qu’il fait face à cette préoccupation : le redressement de l’Etat mis a terre par Abdoulaye Wade et son régime, dont la mauvaise gouvernance des affaires publiques était au centre.

Macky Sall a eu 26% au premier tour, ce qui traduit autrement son vrai poids politique (étant cependant dans une coalition). Les 65% qui lui ont donnés la victoire au second tour, soit 39% de plus que son score au premier tour, ce sont les autres Sénégalais qui n’étaient pas convaincus de ce qu’il représentait et du programme qu’il leur présentait. Néanmoins, tous, avaient une ambition, rompre avec le régime de Wade jugé par son arrogance et sa cupidité à gaspiller les ressources publiques sans aucune considération au peuple qui trimait dans la pauvreté le plus absolue.

Selon le président Wade « Ok, je veux les audits, mais il faut auditer tout le monde même le gouvernement de Senghor ». Mais non Monsieur le président, c’était à vous d’auditer le régime de Diouf et ce dernier le régime de Senghor. C’est cela que les Sénégalais attendaient de vous en 2000. Vous l’aviez si bien commencé, mais comme à l’accoutumé, vous avez fini par politiser les beaux gestes que vous aviez posé au début de votre magistère. C’est de là qu’est partie la rupture, le divorce, que vous n’arrivez toujours pas à comprendre, d’avec votre peuple. Encore une contradiction, vous êtes d’accord pour les audits que vous jugez même nécessaire, et vous revoilà dire il n’« y a rien à auditer et ils ne trouveront rien… ». Par ailleurs, vous vous réclamez d’être un démocrate et de vouloir le bien du Sénégal, « Car ses accusations portent atteinte à Macky Sall et à l’économie du Sénégal », mais vous et vos collaborateurs fustigent aujourd’hui quelque chose que vous faisiez hier, avec arrogance et dans une vision purement politicienne et machiavélique, car sans intérêt réel pour le peuple.

Le diagnostic a été si bien donné par Sérigne Mbacké Ndiaye, votre porte parole, dans le journal l’Enquête : « On nous a reproché aussi d’être à un moment donné très distant et même arrogant vis-à-vis des populations »…« Le bilan de Wade a été anéanti par leur propre comportement ». C’est ça la vérité, que vous avez encore des problèmes à voir, Monsieur le président. En effet, Macky Sall ne pourra rivaliser avec Wade dans la réalisation d’infrastructures dans la conjoncture actuelle, mais plutôt dans ce qu’il fera en matière d’éthique et de redressement de l’Etat de droit. Abdoulaye Wade nous avait habitué d’être en même temps accusateur, policier, procureur, juge et gardien pénitencier. Et quoi d’autres ? Les accusations concernant sa femme, ses enfants et ses collaborateurs, il se dit juriste et avocat, il doit donc comprendre que tant qu’on n’est pas condamné, on est présumé innocent. Alors pourquoi tant fébrilité ?

Malgré toutes ces pressions, Macky Sall n’a pas intérêt à reculer, si non il se ruinerait à jamais. Les Sénégalais ont acquis une certaine maturité démocratique que personne ne pourra les ramener en arrière. Un politicien qui n’a pas compris cela court à sa perte. J’avais l’habitude de dire à mes amis, que je ne comprenais pas comment un homme de la trempe d’Abdoulaye Wade avec toute son expérience, peut-il scier la branche sur laquelle il est assis. En effet, Abdoulaye a causé sa propre perte. Il avait tout pour réussir et rester à jamais dans le cœur des Sénégalais. Mais il a préféré détruire toute cette image, qu’il a mis des années à construire, de ses propres mains. Macky Sall doit comprendre cela, que c’est le mandat que le peuple lui a donné en dehors de toute catégorisation politico-politicienne. Mais aussi, c’est nous, peuple, en dehors de toute couleur politique, qui nous nous sommes battus au temps de Wade pour qu’il arrive au pouvoir en 2000, qui nous sommes battus pour que l’alternance soit alternée en 2012, avec tant de sacrifices, qui devons renforcer Macky Sall dans cette voie. Ce n’est pas une question politicienne, mais une question politique au sens noble du terme, pour la gestion de la cité. Nous ne prenons ni part pour Abdoulaye Wade ni pour Macky Sall et son régime, mais pour les intérêts du peuple. En effet, dans ce combat, le président Macky Sall, ne doit pas se sentir isolé, car dans son propre camp, il y a des gens qui souhaiteraient une perpétuation de ce système de partage du gâteau. C’est nous Sénégalais, épris de justice et sans coloration politique, qui devons le soutenir, et nous sommes plus nombreux. Car l’ensemble des adhérents des 147 partis politiques au Sénégal ne font par 3 millions dans les 12 millions de Sénégalais.

Cette vérité doit être établie : qui a géré quoi ? Comment il l’a géré ? Personne ne doit être inquiété s’il n’a fauté, pour des raisons purement politiciennes. Alors pourquoi tant de réactivité si on ne se reproche rien ? Qu’est ce qui a d’anachronisme ou d’antidémocratique dans la réactivation de la Cour d’enrichissement illicite si vraiment on ne se sent pas coupable avant même qu’on t’interpelle ? Pourquoi un jury d’honneur alors que des institutions compétentes, pour ce cas de figure, existent ?

Soyons sérieux, arrêtons ce cirque, et laissons, comme on avait l’habitude d’entendre sous le régime de Wade, la justice faire son travail. Si le président Wade dit être « un homme de bonne volonté et je ne permettrais pas que l’on parle de moi n’importe comment », il doit enfin comprendre que le peuple Sénégalais a faim de cette justice sociale, ce que lui, il lui a refusé pendant ses 12 années de pouvoir.




Dr Djibril Diop
Coordinateur du Cercle de Réflexion et d’Actions des Sénégalais du Canada (CRASC)
djibrildiop@voila.fr




1.Posté par momar le 27/05/2012 00:24 | Alerter
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bien dit monsieur djibril diop

2.Posté par Ibrahima Hane le 27/05/2012 08:26 | Alerter
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La règle non écrite qu’observent tous les anciens présidents en matière de neutralité dans la marche du pays ne signifie pas simplement se démarquer de la politique, mais surtout d’observer un mutisme complet sur leur gestion passée. Premier magistrat, chef suprême des armées, protecteur des arts et des lettres, ces responsabilités vont avec un cortège de secrets et de connaissances considérables. D’où le devoir de réserve.

Abdoulaye Wade n’en a rien à cirer de tout cela. Son égo ne lui permet pas de comprendre qu’il n’est plus le premier des Sénégalais, mais un simple citoyen comme tout le monde. S’éloigner des projecteurs de l’actualité lui est intolérable quitte à traverser le Rubicon du ridicule. Sa conférence de presse qui s’apparente plutôt à une séance d’exorcisme est motivée par deux dangers qu’il n’est pas sûr de circonscrire. Le premier est la perte prochaine des élections législatives et accessoirement le naufrage de son parti ou plutôt la migration importante de ses éléments vers le courant de Pape Diop et vers l’APR. Cette éventualité, non seulement mettra fin à sa mainmise sur le PDS, mais aussi sonnera le glas de sa disparition de la scène politique. Le deuxième danger est de voir ses enfants attraits en justice avec un risque énorme d'incarcération. Donc la ruine de la maison Wade.

Les propos discourtois qui frisent la calomnie contre son ancien fidèle Pape Diop doivent être perçus sous cet angle. En vieux politicien madré, il a compris que cet homme qu’il a créé revendique son héritage avec toutes les chances de l’emporter. Quant aux menaces à peine voilées faites au président actuel sont une façon habile d’impliquer les populations sénégalaises à ses malheurs et du même coup leur donner le pouvoir d’absolution. En termes de tortuosité, Machiavel aurait applaudi.

Les gesticulations de cet homme agacent, mais elles restent dans sa personnalité. Il aime faire du bruit. Cependant ce qui se dessine à l’horizon ressemble au crépuscule des dieux.

3.Posté par schwarzeraal le 27/05/2012 08:39 | Alerter
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macky ou pas laye wade et sa bande de voyous doivent etre trainés comme des chiens ah pardon á ces betes fideles devant les tribunaux. la justice doit etre faite pour montrer la force de l´etat, ces bandits ne doivent pas nous echapper.tous leurs biens doivent etre confisqués par la force et remis au peuple qui a tant souffert.makke bougneuggé loukko nékhe layewokhe.

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