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Aucune promesse imprudente ni aucune résolution mal prise n’imposent d’obligation


Rédigé par leral.net le Jeudi 5 Novembre 2015 à 09:55 | | 40 commentaire(s)|

Cette maxime s’applique, du moins par son contraire, et comme par enchantement malheureux, au président Macky Sall et à Monsieur Moustapha Niasse, président de l’Assemblée Nationale. Le premier nommé pour sa promesse fameuse et imprudente voire inconsidérée de réduire son mandat de deux ans, et le second pour avoir pris la résolution d’être l’obligé du président Macky Sall, et de le demeurer, coûte que coûte. Ce qui vaut à Monsieur Moustapha Niasse de devoir s’aliéner politiquement et de se sentir obligé de tuer politiquement ceux de ses fils spirituels qui ne daignent guère se résoudre à ce sort ; un sort artificiellement élaboré et indûment servi par un père spirituel désormais habité, non plus par le temps, mais par le contretemps.

Or, la crise qui prévaut actuellement à l’Assemblée Nationale est symptomatique de la « résolution mal prise » par Monsieur Moustapha Niasse, c’est-à-dire de sa méprise, quant à son engagement à vouloir ce que veut le président Macky Sall, en toutes circontances, quoi que cela puisse lui en coûter. Il s’y ajoute que, pour Monsieur Niasse, tout ce qui procède de l’ancien chef de l’Etat, le président Abdoulaye Wade, est proprement suspect, sinon mauvais, et doit être combattu comme tel, sans aucune autre forme de procès. En l’occurrence, la crise qui oppose la majorité et l’opposition à l’Assemblée Nationale participe du caractère irrationnel d’un tel état d’esprit, alors que la deuxième institution de l’Etat, l’Assemblée Nationale, a toutes les chances d’en ressortir littéralement abimée, et le pays promis à des convulsions aux conséquences insoupçonnées, si l’on sait de surcroît que vaincre en scélérat, ce n’est point vaincre, c’est être vaincu.

A propos, il m’a été donné, dès les premiers jours de cette crise, d’échanger avec mon jeune frère Modou Diagne Fada. J’ai alors saisi l’occasion pour lui suggérer de ne pas se tromper de combat, car, pour moi, le combat pour le contrôle du groupe parlementaire de l’opposition à l’Assemblée Nationale ne saurait être le sien, sous aucun prétexte. J’y ajoutai, à l’intention de mon honorable interlocuteur, qu’il n’avait plus rien à prouver, lui qui a déjà tout donné et qui s’est donné entièrement au Parti Démocratique Sénégalais (PDS). Et je terminai mon propos, à moins que je n’eusse commencé par-là, en lui affirmant notamment que le combat politique qu’il avait initié antérieurement, celui qui consiste à exiger une profonde restructuration du PDS et, par ricochet, à offrir au père-fondateur de celui-ci une belle et heureuse retraite politique, dans son acception la plus noble, que donc ce combat-là était fondamentalement et historiquement le sien.

C’était ma conviction hier, cela reste à ce jour ma conviction.

Dakar, le 5 novembre 2015.

Jean-Marie François BIAGUI
Président du Mouvement pour le Fédéralisme
et la Démocratie Constitutionnels (MFDC-fédéraliste)