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Caisse d’avance de la marie de Dakar : Ce que les co-prévenus de Khalifa Sall ont dit devant la barre


Rédigé par leral.net le Lundi 5 Février 2018 à 19:23 | | 0 commentaire(s)|

Le procès du maire de Dakar et de ses co-prévenus dans l’affaire dite de la caisse d’avance de la mairie de Dakar, est entré ce lundi dans sa seconde phase. Après le rejet vendredi dernier, de toutes les exceptions de nullité et l’annulation de la procédure, l’heure est au débat au fond. Devant la barre, Khalifa Sall et ses co-prévenus à l’exception Ibrahima Touré et Mamadou Omar Bocoum (placés sous contrôle judiciaire), ont nié les faits qui leurssont reprochés. Voici ce qu’ils ont dit à la barre…

Fatou Traoré, née en 1954 : assistante du directeur administratif et financier

« C’est en 2010 que Yaya Bodian m’a demandé de lui prêter l’entête du Gie Tabar dont je suis la trésorière pour pouvoir justifier les dépenses de la caisse d’avance. Au début quand Yaya Bodian établissait les fausses factures de fourniture des 15 tonnes de riz et des 15 tonnes de mil, j’y apposais ma signature et le cachet du Gie. Mais entre 2011 et 2015, c’est Yaya Bodian qui signait et mettait directement le cachet du Gie sur les factures incriminées.

Car j’avais fini par lui remettre le cachet les factures du Gie pour éviter qu’il me le demande chaque mois. Et mon frère Ibrahima Traoré qui est le président du Gie, n’a jamais été au courant de l’établissement des fausses factures de livraison de mil de riz. Parce que les factures nous permettaient juste de justifier l’utilisation de la caisse qui est un fonds politique.
»

Yaya bodian, né en 1956 : Chef du bureau et du budget

«C’est sur instruction de Mbaye Touré que je me suis rapprochée de la dame Traoré pour avoir l’en-tête de leur Gie familiale Tabar en 2010. Car il fallait justifier auprès du percepteur les dépenses de la caisse d’avance. Et cela avant l’arrivée de Khalifa Sall, on le faisait à la mairie de Dakar parce qu’il s’agit de fonds politiques. On a toujours justifié l’entrée des fonds de cette manière.

Comme l’a dit la dame Fatou Traoré, entre 2011 et 2015 c’est moi qui a signé et apposé le cachet de leur Gie sur les fausses factures de livraison du mil et du riz. Ce qui fait au total 24 factures par année. Et c’était à l’insu de son frère, président du Gie, car il n’ y a jamais eu de livraison de mil et de riz, ni paiement d’une quelconque somme d’argent auprès du Gie. C’était une formalité destinée tout simplement à faire des décaissements tous les mois.»

Amadou Moctar Diop, né en 1956 : coordinateur de l’inspection générale des services municipaux

« Je ne reconnais pas les faits que vous me reprochez. C’est en 2008 que j’ai été recruté à la mairie de Dakar. Et c’est Bodian qui me demandait de signer les procès-verbaux de réception de mil et de riz pour pouvoir justifier l’utilisation de la caisse. Au début, je lui avais même demandé en quoi ça consistait réellement. Et en 2011, lorsque j’ai été affecté à la Piscine olympique de Dakar, je signais à partir de là-bas les procès-verbaux de réception de mil et de riz. C’était un moyen de justifier l’utilisation des fonds.»

Ibrahima Yatma Diaw : chef de la division financière et comptable

« C’est en 2002, que je suis venu à la mairie de Dakar. Et, c’est sur instruction du maire que je signais les procès-verbaux de réception de riz et de mil. Après la signature de l’ordonnateur qu’est le maire, moi aussi je signais sans pour autant m’assurer que les riz et mil étaient livrés car je faisais partie du comité de réception. Je fais un travail administratif. Les procès-verbaux sont des moyens de décaissement pour permettre au percepteur de recevoir l’argent. En 2011, j’ai signé tous les PV sauf trois. Entre 2012 et 2013 (9 PV sur 12), 2014 (10 PV sur 24), 2015(19 PV. »

Mbaye Touré, né en 1962 : directeur administratif et financier

« C’est en 1992 que j’ai été recruté à la ville de Dakar et à l’époque, les gérants de la caisse établissaient des factures pour justifier l’utilisation des fonds. C’est en 1983 que le maire est devenu l’ordonnateur de la caisse et il rendait compte à son ministère de tutelle. J’ai été nommé directeur administratif et financier de la mairie en 2003.

Et la caisse d’avance a été créée en 1997 pour servir de dépenses politiques, l’organisation de manifestations publiques, la fourniture de friperie, entre autres ainsi que pour apporter toute aide ou assistance à la population. De 1997 à 2003, 7 à 8 percepteurs se sont succédé à la mairie et l’utilisation de la caisse d’avance se faisait suivant les mêmes procédés.

Avant le Gie Tabar, il y’avait d’autres structures qui permettaient à nos prédécesseurs de justifier les fonds qui étaient remis. En tant que régisseur de la caisse à partir de 2003, je me suis conformé à la pratique qui consiste à signer les procès-verbaux de réception des 15 tonnes de riz et des 15 tonnes de mil. Ce qui constitue un mécanisme pour régler un problème comptable. Parfois, je signe les PV, avant le maire parfois, après lui. Et c’est le comptable Yaya Bodian qui a pris l’initiative d’utiliser l’en-tête du GIE Tabar entre 2011 et 2015, car je n’ai jamais connu le Gie. Je me suis juste limité à lui dire d’aller trouver une structure. Il appartient aussi au percepteur de vérifier l’effectivité de la réception des denrées alimentaires. Je ne sais pas non plus si le maire Khalifa Sall était au courant de l’existence du GIE TABBAR.»

La déposition de Khalifa Sall, Ibrahima Touré et Mamadou Omar Bocoum attendu demain.

Kady FATY, Leral.net