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Cancer du col de l'utérus : du diagnostic au traitement

Rédigé par leral.net le Lundi 22 Octobre 2018 à 13:41 | | 0 commentaire(s)|

Frottis, colposcopie, conisation... Du diagnostic au traitement, la prise en charge des lésions et du cancer du col recèle de nombreux termes barbares que nous vous proposons d'éclaircir. Panorama de la prise en charge.



Cancer col utérus traitement La quasi-totalité des cancers du col de l'utérus est due à l'infection par un virus dit papillomavirus. Le plus souvent, l'organisme va éliminer spontanément ce virus mais parfois, l'infection persiste. Des lésions au niveau du col entraînent des anomalies des cellules au sur une zone privilégié et vulnérable : la zone de transformation. Les cellules infectées subissent alors des modifications morphologiques qui sont détectées à l'occasion des frottis. Ce sont ces anomalies qui potentiellement peuvent évoluer vers un cancer.
Du frottis au diagnostic
En cas de frottis anormal, une colposcopie peut être pratiquée. Cet examen du col, effectué avec une loupe grossissante, permet de visualiser les lésions sous forme de "taches" qui peuvent alors être prélevées. Grâce à ces biopsies, on peut préciser la nature exacte des lésions :

• Lésion de bas grade appelée encore condylome plan - dysplasie légère ou CIN de grade 1 ;
• Lésion de haut grade appelée dysplasie moyenne à sévère ou CIN de grade 2 ou 3 ;
• Parfois des anomalies des cellules non spécifiques sont retrouvées. Il s'agit d'anomalies le plus souvent réactionnelles qui ne sont pas sous-tendues par une vraie lésion. Ces anomalies sont encore appelées ASCUS (atypies cellulaires de nature mal définie).
Ces lésions sont considérées à des degrés divers comme des anomalies à risque de cancer. Non-détectées, elles peuvent faire le lit du cancer du col dans un laps de temps relativement long.
Le traitement des lésions induites par les HPV
Lorsqu'on parle de traitement, on préfère ne pas parler d'infection à papillomavirus mais plutôt de lésion induite par les papillomavirus. En effet, il n'existe pas encore de traitement de l'infection latente. La prise en charge cible ainsi les conséquences et les effets du virus sur la muqueuse, c'est-à-dire des lésions induites par le virus :
Lorsqu'il s'agit de condylomes acuminés (végétations vénériennes ou crêtes de coq), on dispose de stimulateurs de l'immunité locale, sous forme de crème et de traitements médicaux destructeurs des lésions. Lorsque les lésions sont très étendues ou situées sur plusieurs sites (anus, vagin, col, vulve), on peut avoir recours à leur destruction au laser, ce qui permet de traiter toutes les anomalies en une seule fois. Ce geste se fait alors au bloc opératoire avec une anesthésie. Le traitement des condylomes acuminés par des méthodes chimiques ou chirurgicales donne de bons résultats sur le plan de la cicatrisation et sur le plan esthétique. La pleine réussite de la prise en charge dépend de la localisation des condylomes, de leur étendue et du profil immunitaire de la patiente.
Lorsqu'il s'agit d'une dysplasie légère (CIN1), le traitement ne s'impose pas toujours car ces lésions peuvent disparaître spontanément après quelques mois. Si pour des raisons personnelles la patiente souhaite être traitée, ces lésions lorsqu'elles sont situées à l'extérieur du col sont détruites par vaporisation au laser. Avec cette technique, la réussite du traitement est de l'ordre de 85 à 90 %. Ce geste simple se pratique en ambulatoire avec ou sans anesthésie locale ;
Lorsque la malade présente un frottis évoquant une lésion précancéreuse (CIN2-3). Le traitement consiste à enlever la lésion. Ne nécessitant pas d'hospitalisation prolongée, ce geste simple qui se pratique sous anesthésie locale permet d'éradiquer définitivement ces lésions dans 95 % des cas. Le volume du col est en général conservé ce qui ne compromet pas chez ces jeunes femmes leur fécondité ou leur avenir obstétrical.
Chacun de ces traitements est assorti d'un suivi post-thérapeutique pour s'assurer de la disparition du virus ou de sa non-évolution. Ce suivi est essentiellement basé sur des frottis et des colposcopies de contrôle. Le test HPV devrait rapidement faire son entrée dans ce type de suivi.
Traitement du cancer
Le nombre de cancer du col de l'utérus n'a cessé de décroître depuis 20 ans. On dénombre cependant encore plus de 3 000 nouveaux cas par an. Lors du congrès Eurogin 2003, le Pr. Joseph Monsonego estimait qu'environ 65 % de ces femmes n'avait jamais eu de dépistage et 30 à 35 % avaient été faussement rassurées par des frottis étiquetés normaux.
Ainsi, lorsque le diagnostic est établi, un bilan de l'étendue du cancer est réalisé. Il guidera le traitement, qui repose principalement sur la chirurgie et la radiothérapie. Dans certains cas, ce schéma thérapeutique peut être complété par une chimiothérapie.
La radiothérapie peut prendre la forme d'une curiethérapie utérovaginale. Cette technique repose sur la mise en place d'une source radioactive au contact direct de la tumeur, dans la cavité utérine et le vagin. Cette opération est réalisée sous anesthésie générale.
Lorsque le cancer est confiné au col, l'intervention peut se limiter chez la femme jeune désirant encore des enfants à une simple conisation (ou amputation du col) sous couvert d'une surveillance attentive. Chez la femme plus âgée, l'ablation de l'utérus (hystérectomie totale simple) est réalisée.
Dans des formes plus avancées, la prise en charge peut nécessiter une chirurgie plus large éventuellement associée à une radiothérapie externe de la zone pelvienne.
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