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Chambre criminelle - Vol en réunion avec effraction, usage d’arme et de véhicule, violence : Le fils du juge Taïfour Diop et sa bande condamnés à 10 ans de travaux

L’affaire jugée ce vendredi par la Chambre criminelle de Dakar a tout d’un film hollywoodien. Le principal acteur n’est personne d’autre que le fils du juge Taïfour Diop, Abdoul Aziz Diop, et ses com­plices Charles Rinaldo, Joa­chim Antonio Monteiro, Admilson Rebeiro Borges. Ils avaient cambriolé en 2012 la maison d’un certain Mathieu. Ils comparaissaient ainsi pour vol en réunion commis la nuit avec effraction, usage d’arme, violence et véhicule et complicité de vol aggravé. Il faut noter que les accusés Abdou Aziz Diop et Masse Sakho avaient bénéficié d’une liberté provisoire. Mais ils s’étaient constitués prisonniers le jour du procès et le juge, après avoir ordonné l’exécution de prise de corps, les a entendus suite à leur volonté de ne pas respecter le délai de 3 jours pour la commission de leurs avocats. Toutefois, ils ne retourneront plus chez eux, car ils ont été condamnés tous à 10 ans de travaux forcés.


Rédigé par leral.net le Lundi 14 Mars 2016 à 11:57 | | 0 commentaire(s)|

Les faits se sont déroulés dans la nuit du 14 au 15 juillet 2012 : Le sieur François Mathieu, directeur d’une société basée à Mariste, avait conduit sous bonne escorte Abdou Aziz Diop à la gendarmerie pour vol avec violence. Il soutenait que les malfaiteurs, ayant à leur tête ce dernier, s’étaient introduits chez lui pour y soustraire 3 millions de francs, deux ordinateurs, deux téléphones portables ainsi qu’une chaîne et une bague en or. Il expliquait que c’est sous la menace d’armes qu’ils l’avaient tenu en respect avant de l’obliger à composer le code secret du coffre-fort. La victime précisait que les malfaiteurs parlaient créole ou portugais et qu’ils étaient trois dont Abdou Aziz Diop, le fils du juge Taïfour Diop.
Devant la barre de la Chambre criminelle, tous les accusés ont réitéré leurs déclarations, à l’exception Abdou Aziz Diop qui a été très versatile. «Masse m’avait dit que le fils de Mathieu était en voyage et que son père n’était pas à la maison le week-end. Il m’a demandé de trouver quelqu’un pour faire l’opération. C’est ainsi que j’ai demandé à Charles de se charger du projet. J’étais chargé de les conduire en véhicule. Quand nous sommes arrivés sur les lieux, Joachim Monteiro m’a menacé avec le couteau en me forçant à descendre de la voiture et à défoncer la porte de l’appartement. Quelques munites après, j’ai entendu des cris et quand je suis descendu, j’ai croisé des gens qui m’ont agressé», s’est-il défendu. Mais Masse Sakho a battu en brèche ces accusations. Même s’il a reconnu avoir parlé de la famille Mathieu au fils du juge, cet étudiant titulaire d’un master 2 en droit des affaires dit qu’il n’a jamais demandé à Aziz Diop d’aller perpétrer le vol. D’ailleurs le jour des faits, il était à une soirée dansante. Le Parquet qui a énuméré six circonstances aggravantes pense que leur matérialité ne saurait être contestée. Selon lui, la complicité de vol est établie à l’endroit de Mass Sakho. Pour les autres, ils ont tenté de faire croire que c’est une erreur de jeunesse, mais en réalité c’est une entreprise criminelle, dit-il. Il a requis contre tous 10 ans de travaux forcés et un million d’amende à payer chacun.
Selon Me Baboucar Cissé, son client, Masse Sakho, est connu des lieux. S’il voulait commettre un vol, il n’avait pas besoin de défoncer la porte. Il trouve que le fait de donner des informations à Aziz (Diop) ne suffit pas pour le condamner. Il a plaidé l’acquittement.
Selon Me Amath Sall, les accusés ne se connaissent pas. Donc pour lui, il ne peut pas y avoir association de malfaiteurs. La robe noire demande d’écarter les autres circonstances aggravantes et lui faire une application bienveillante de la loi. Les autres avocats ont abondé dans le même sens pour leurs clients. Sans succès.

Le Quotidien