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Cheikh Tidiane Ndour, Professeur titulaire de maladies infectieuses à l’Ucad : «Le Covid-19 a participé à réduire les performances sur le dépistage du Vih»

La prévalence du Covid-19 a contribué à la réduction des performances sur le dépistage du Vih/Sida et sur la rétention des patients dans les soins. Tel est le sentiment de Cheikh Tidiane Ndour, Professeur titulaire de maladies infectieuses à la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Chef de la Division de lutte contre le Sida et les infections sexuellement transmises (Dlsi) du ministère de la Santé, Pr Ndour estime qu’il faut ajouter à cela l’exacerbation des difficultés d’accès à la charge virale.


Rédigé par leral.net le Jeudi 9 Septembre 2021 à 14:20 | | 0 commentaire(s)|

Cheikh Tidiane Ndour, Professeur titulaire de maladies infectieuses à l’Ucad : «Le Covid-19 a participé à réduire les performances sur le dépistage du Vih»
Présentez-vous Profes­seur ?

Cheikh Tidiane Ndour, Professeur titulaire de maladies infectieuses à la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie de l’Univer­sité Cheikh Anta Diop de Dakar, chef de la Division de lutte contre le Sida et les infections sexuellement transmises (Dlsi) du ministère de la Santé et de l’action sociale

Définissez-nous le sigle PvVih ?
PvVih veut dire personne vivant avec le Vih, c’est-à-dire présentant une sérologie Vih positive, quel que soit son état clinique immunologique ou virologique.

Quel est l’impact du Covid-19 dans la prise en charge des malades du Vih et sur les services de prise en charge du Vih ?

La pandémie à Covid-19 a eu un impact considérable sur la continuité des services Vih depuis le dépistage jusqu’à l’accès au monitoring virologique. Les patients qui doivent se présenter tous les 3 à 6 mois ne pouvaient plus être réguliers dans les structures de santé pour plusieurs raisons dont la stigmatisation des sites de prise en charge Covid-19 et la surcharge de travail du personnel Vih qui a été redéployé dans les sites Covid-19.


En définitive, cette pandémie a participé à réduire les performances sur le dépistage, les stratégies avancées n’étant pas pertinentes dans ce contexte et sur la rétention des patients dans les soins, en plus de l’exacerbation des difficultés d’accès à la charge virale.

Qu’en est-il de la vaccination contre le Covid-19 chez les sujets Vih ? Quel est aujourd’hui l’état de la vaccination ?

A ce jour, il manque des données sur la situation vaccinale des PvVih, mais la recommandation faite à toute personne suivie dans les cohortes est de se faire vacciner.

Comment se passe la prise en charge des sujets Vih atteints de Covid-19 ?

La prise en charge des PvVih atteintes de Covid-19 n’a de particulier que l’assurance que le traitement antirétroviral soit effectivement en cours en plus de la prise en charge d’infections op­por­tunistes éventuelles. La prise en charge des complications liées au Covid-19 est pareille à celle de la population générale.

Sont-ils vulnérables plus que les autres ou moins vulnérables au Covid-19 ?
La vulnérabilité de PvVih au Covid-19 bien documentée est corrélée à la profondeur de l’immunodépression qui les expose à des formes plus graves et donc à une plus forte mortalité. Un traitement antirétroviral efficace avec une charge virale indétectable est donc un facteur protecteur contre les formes graves.

Avez-vous des chiffres sur des sujets atteints ? Comment faites-vous pour mobiliser des fonds pour le Vih dans ce contexte où toutes les ressources sont orientées vers la prise en charge de la pandémie ?

En pleine période pandémique, des stratégies innovantes de financement ont permis de passer le cap de l’urgence. En effet dans une première phase, ce sont les fonds Vih destinés à des activités Vih reprogrammés qui ont été redirigés vers la riposte Covid-19. Et dans un deuxième temps, des fonds Covid-19 ont été mis en place pour la prise en charge différenciée du Vih.
Une plus grande mobilisation de fonds domestiques avec le Ppp et autres initiatives serait souhaitable dans ces périodes particulières.
LeQuotidien

Ndèye Fatou Kébé