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Cherif Cheikh Nahma Aidara: «Dieu m’avait montré le crash de l’avion à Missirah, j’ai tenté d’alerter l’entourage du Président, en vain»

Prendre la succession d’un géant tel que feu Cheikh al Islam Chérif Cheikhna Cheikh Abdoul Aziz Aïdara, grand prédicateur, éminent érudit et généreux bienfaiteur, n’est pas chose aisée. Pourtant, Chérif Cheikh Nahma, fils aîné de la maison, a bien géré la transition. Un homme de Dieu d’une grande culture, illustre représentant et défenseur de la Oummah islamique, qui a fait preuve de beaucoup de sens des responsabilités. A la veille de son Gamou traditionnel à Thiès, «Les Echos» est allé à sa rencontre, dans son fief de Diamaguène Nimzath.


Rédigé par leral.net le Jeudi 3 Mai 2018 à 11:14 | | 0 commentaire(s)|

Cherif Cheikh Nahma Aidara: «Dieu m’avait montré le crash de l’avion à Missirah, j’ai tenté d’alerter l’entourage du Président, en vain»
Militant infatigable de la paix, de la concorde et de l’esprit d’hospitalité, Chérif Cheikh Nahma a su assumer son rôle de consolidateur des bases de la Tarikha Khadriyya, en orientant ses disciples dans la direction tracée par son illustre père. Un digne Khalife qui suit les traces de son père, et a su bien tenir l’héritage.

Qui est Cheikh Nahma Aïdara, Khalife de Cheikh Al Islam ?

«Depuis 2006, mon objectif a toujours été de perpétuer cet héritage que notre père m’avait confié lorsqu’il a rendu l’âme dans mes bras, un jour de vendredi. Avant de partir, il m’avait dit: ‘’mon fils, je te lègue tout ce que j’ai. Si tu aimes vraiment les gens, partage avec eux ce que tu as. Sois humble, traite les comme ta propre personne. Un jour que tu auras besoin d’eux, ils viendront sans hésiter. Le cas contraire, tu n’auras rien’’. J’ai suivi ses conseils et le Gamou a atteint une autre dimension», a expliqué Cheikh Nahma.

Il est né le 12 mars 1969 à Louga, au Sénégal. Il fit ses premières études au niveau de l’école de Saadbouh, fils d’Abdoul Malick. Il fréquenta, ensuite, celle de Cheikh Al Kabir, fils de Khatar. Il continua, par la suite, ses études auprès du grand érudit Mohamed Naasr, fils de Moyna. Après ses études, il alla s’instruire en sciences ésotèriques, auprès de son grand-père maternel Mohamed Al Maloume, fils de Mouhamed Faadl, puis chez son oncle paternel, Cheikh Atkhana, fils de Cheikhna Cheikh Talibouya.

Après ces deux personnes, il continua sa formation en sciences des lettres et des chiffres, auprès de son oncle paternel, Cheikh Ayah Aïdara, fils de Cheikhna Cheikh Talibouya, qui est l’actuel Khalife des Khadres. Il termina, enfin, cette discipline mystique auprès de son père Cheikh Al Islam Chérif Cheikhna Cheikh Abdoul Aziz Aïdara, qui l’obligea à voyager vers l’extérieur, à la recherche de l’errance, de l’expérience, de la découverte et à la connaissance de soi et des autres. Cheikh Nahma rassure par sa franchise, sa droiture, sa rigueur et son attachement, sans faille, à la Charia et la Sunna.

«Ce que mon père (Cheikh al Islam) m’a dit avant de partir...»

Il impose le respect, car il ne transige pas avec les principes, encore moins avec la Tarikha. Cheikh Nahma est un symbole, un modèle, qui ne fait pas de différence entre le riche et le pauvre, le Mouride, le Tidiane, le Layène, le Khadre, le musulman, le chrétien etc. Son engagement total dans la construction nationale a fait de lui un homme attaché au culte du bien et du beau, qui force l’estime et le respect de tous et ne jure que par la paix.

«Le thème de cette année est la paix. Elle est ce qu’il y a de mieux pour le Sénégal et le monde. Nous invitons les gens à cultiver la paix, car le Sénégal nous appartient et il est de notre devoir de le sauvegarder», ajoute Nahma qui veut faire de Gamou un évènement national voire même international.

Rassembleur infatigable, Cheikh Nahma reste un véritable homme de Dieu, mais aussi un homme de paix et de dialogue, ouvert et tolérant, qui a joué sa partition lors de la crise scolaire en formulant des prières pour une solution durable pour le bien des élèves avant que Marième Faye Sall ne règle le problème. «C’est un devoir pour moi. J’ai reçu une délégation qui cherchait à régler cette crise. Et comme nous sommes des talibés, nous avons formulé des prières et je pense que Dieu nous a entendus», révèle Nahma.

«Pour le rapt des enfants, j’avais ordonné de sortir un paquet de sucre en guise d’aumône en 2017»

Concernant le rapt des enfants suivi parfois de crime, Cheikh Nahma souligne avoir averti les autorités publiques lors de son Gamou passé. « Dieu m’avait montré ces évènements malheureux, et j’ai par la suite ordonné à chaque responsable de famille de sortir en guise d’aumône un paquet de sucre », affirme-t-il, avant de poursuivre : « on dit souvent qu’un pays est géré par des structures gouvernementales, mais, il ne faut pas oublier l’aspect religieux. Nous sommes des responsables religieux et notre devoir est d’alerter la population sur un éventuel danger ».

Quid de l’avion de l’armée qui s’était écrasé en mars dernier dans les mangroves de Missirah faisant des morts et plusieurs blessés ? Cheikh Nahma Aidara souligne avoir vu ce drame en rêve bien avant. Il a ensuite tenté d’alerter les autorités étatiques, mais en vain. « Lorsque Dieu me l’a montré, j’ai tout de suite pris mon téléphone pour mettre en garde les responsables du gouvernement. Malgré plusieurs tentatives, je n’ai pas pu les joindre », se désole Nahma.

«Macky Sall est un homme sérieux, un travailleur, mais son entourage ne l’aide pas»

Même s’il a vanté les mérites du président de la République, Macky Sall, qu’il décrit comme un homme sérieux, un travailleur, dont l’objectif est de mettre le Sénégal sur les rails de l’émergence, il a invité ce dernier à revoir son entourage. « Le Président peut même se dire que les chefs religieux ne l’aident pas, alors que nous faisons tout notre possible pour l’aider, mais les gens qui l’entourent, ne l’aident pas. Je l’ai dit devant Youssou Ndour et Abdoulaye Diouf Sarr, lors du Gamou de Ouakam; son entourage ne l’aide pas. Jusqu’au moment où je vous parle, il m’est difficile de joindre une personne de son entourage. Si les appels, mais ils ne prennent pas, donc, c’est un problème pour nous. C’est un problème », conclut-il.