leral.net | S'informer en temps réel

Cherté des écoles dans le privé: Le lourd fardeau d’un business qui ne dit pas son nom…

De plus en plus de parents d’élèves se plaignent de la cherté des services offerts par les écoles privées. A leur avis, toute une stratégie est mise en œuvre pour leur soutirer de l’argent. Reportage du quotidien « Le Soleil » sur la cherté des écoles dans le privé et le lourd fardeau d’un business qui ne dit pas son nom…


Rédigé par leral.net le Mercredi 15 Décembre 2021 à 15:46 | | 0 commentaire(s)|

Cherté des écoles dans le privé: Le lourd fardeau d’un business qui ne dit pas son nom…
A la zone de captage à Castors près de la station-service, la librairie du coin ne désemplit pas en cette matinée d’octobre. Moustapha, la mine sévère, en ressort, tenant un sachet rempli de fournitures scolaires. Interrogé, il lance : « où allons-nous avec ce coût de plus en plus élevé de l’école sénégalaise ». Il renseigne avoir dépensé pour les fournitures, près de 75.000 FCfa pour ses trois enfants qui sont inscrits dans une école privée à Castors.

A cela, précise-t-il, s’ajoutent les frais d’écolage qui s’élèvent à 25.000 FCfa par mois et par enfant. « Je dépense 150.000 FCfa par mois pour mes trois enfants en termes de frais d’écolage, de cantine, de transport ainsi que les cours de renforcement et d’initiation à l’informatique », souligne Moustapha, qui dit travailler comme agent commercial dans une multinationale. Le quinquagénaire trouve qu’il y a trop de charges mises sur le dos des parents d’élèves.

Une dame qui écoutait notre conversation, s’en mêle. « Le privé est devenu un gouffre pour de nombreux parents d’élèves. C’est devenu trop cher. On nous impose même des cours de renforcement à payer », déplore Salimata Sall, agent de la Fonction publique. Trouvé à la zone de captage, Adama Sarr pense que l’Etat doit intervenir pour mettre de l’ordre dans l’enseignement privé, car la cherté des prestations est en train de ruiner les parents.

« Il y a toute sorte de stratégies pour soutirer plus d’argent aux parents. Les frais d’écolage sont très élevés. Il y a les cours de renforcement, l’initiation à l’informatique et en anglais », déplore M. Sarr, qui travaille dans les télécoms. Son fils de 12 ans étudie dans une école privée aux Maristes, avec des frais d’écolage de 70.000 FCfa par mois.

« La cantine me revient aussi à 15.000 FCfa et le transport à 10.000 FCfa », détaille le quadragénaire. Selon ce dernier, l’établissement demande également de payer pour des cours de renforcement et d’initiation à l’informatique. En face de l’agence Senelec de Jaxaay, Ami tient une gargote très fréquentée le matin.

Elle, par contre, elle a retiré, cette année, ses quatre enfants du privé pour le public. « Mes enfants ont toujours étudié dans le privé mais cette année, je les ai inscrits dans le public car la charge était lourde pour moi », témoigne la dame, qui ajoute se battre seule pour sa famille car son mari ne travaille pas. Autre problème qu’elle soulève : il n’y a pas suffisamment d’écoles publiques dans cette zone du nouveau département de Keur Massar, ce qui place les parents pauvres dans des difficultés.

Ses récriminations n’épargnent pas le public, devenu cher à son avis. Prenant son petit déjeuner dans la gargote, Amadou Diop, le vieux maçon, évoque avec nostalgie les années où tout était gratuit à l’école. « Avant, le gouvernement donnait toutes les fournitures. Ce n’est plus le cas maintenant. Le public est cher et le privé est réservé aux riches », déplore M. Diop. Mme Fam, habitante de Almadies 2, a inscrit ses deux filles dans le privé. L’une est en classe de sixième et la plus petite au Ci. La dame confie n’avoir pas jusqu’à présent pas fini de payer les fournitures (en octobre).

« J’ai privilégié le paiement des droits d’inscription. Pour le reste, comme les fournitures, je paie par étapes », déplore la mère de famille. Agent de sécurité de proximité, Tounkan Faty, au cours d’une discussion entre voisins dans la Cité Yacine Immo (Almadies 2), révèle que la scolarité de sa fille inscrite dans le privé lui coûte 25.000 FCfa par mois. Un montant qu’il juge élevé.

(Titre de Leral)




Le Soleil