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Colobane : « Si la situation n’est pas réglée... »

Le rond-point Colobane a été transformé, ce vendredi matin, en un véritable champ de bataille. Policiers et vendeurs de friperie s’y sont violemment affrontés. Ces derniers, s’opposant aux opérations de déguerpissement, ont refusé de quitter les lieux où ils sont établis depuis plus de 20 ans.


Rédigé par leral.net le Vendredi 16 Novembre 2018 à 18:25 | | 0 commentaire(s)|

Les ambulants ont improvisé, tôt le matin, une manifestation en brûlant des pneus et des tables. Mais, c’était sans compter avec la détermination des policiers. Lesquels ont fait usage de grenades lacrymogènes pour les disperser.

A l'arrivée des reporters du site emedia sur les lieux, le calme était déjà revenu. Mais les conséquences de l’affrontement sont encore visibles. Des traces de pneus calcinés et des débris attestent de la violence des échauffourées.

Des policiers, armés jusqu’aux dents et prêts à aller au front, surveillent les lieux au grand désespoir des vendeurs de friperie. Qui, par petits groupes, sont assis sous l’ombre des arbres et commentent les évènements. Pendant ce temps, les deux responsables des commerçants négocient avec le chef des opérations de la police pour obtenir la libération de deux de leurs camarades qui ont eu la malchance d’être alpagués et jetés dans le panier à salade.
 

Djibril Sarr a quitté sa ville natale (Diourbel) pour déposer ses baluchons dans la capitale sénégalaise à la recherche d’une vie meilleure. Dégoulinant de sueur, ce père de 6 enfants dénonce l’attitude des autorités municipales qui veulent les déguerpir des lieux sans motif valable. « Nous ne sommes pas des voleurs encore moins des agresseurs. Nous sommes d’honnêtes citoyens qui participent au développement du pays », a déclaré M. Sarr.

Il ne comprend pas qu’on veuille les déguerpir alors qu’ils sont en règle puisque, dit-il, nous payons quotidiennement des taxes. « Si nous étions dans l’illégalité, la mairie ne devrait pas nous faire payer des taxes. Nous sommes plus de 400 commerçants et chacun paye 300 francs journaliers. Ce sont des millions que nous faisons entrer dans la caisse de la municipalité ».

Représentant des délégués, Cheikh Diop abonde dans le même sens. Pour lui, les autorités n’ont pas brandi de solides arguments motivant cette décision de les déguerpir. A l’en croire, ils ont eu à rencontrer le préfet de Dakar et le maire de la commune des HLM. Ces derniers, informe-t-il, avaient pris l’engagement de résoudre le problème. « Mais rien a été fait jusqu’ici », regrette-t-il.

Pape Moussa Ndiaye ne décolère pas. Il fait des va-et-vient en débitant des insanités dirigées à l’endroit des autorités. Ses camarades ne parviennent pas à le tempérer. Sans attendre d’être interrogé, il hurle : « On n’ira nulle part. On va rester ici, quitte à y laisser notre vie».

Ragaillardi par les applaudissements de ses camarades, il menace : « Nous allons vers une élection présidentielle. Si la situation n’est pas réglée, nous ne voterons pas pour Macky Sall ».



Emedia.sn