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Convention MYNA-ASER : Les vérités de Pape Aly Guèye


Rédigé par leral.net le Lundi 3 Juillet 2017 à 13:42 | | 0 commentaire(s)|

iGFM – (Dakar) L’option qu’il avait prise, c’est de ne jamais parler d’un marché limpide comme l’eau de roche, après que l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (Aser) a éclairé la lanterne des Sénégalais. Finalement, Pape Aly Guèye, Président-directeur général de Myna distribution technologies SA, s’est résolu à briser le silence. «Au nom de la vérité», il a parlé à L’Observateur. En Exclusivité. En attendant la conférence de presse qu’il compte organiser avec ses avocats, très prochainement.

 

C’est comme une lumière qui est venue illuminer une affaire pourtant claire. Mais, comme la procédure qui a accompagné la signature du «contrat sur offre spontanée portant études, fournitures, transport, construction de dorsales, électrification de localités, dans le cadre du Programme national d’urgence d’électrification rurale (Pnuer)», ne souffre aucune irrégularité, Pape Aly Guèye braque ses projecteurs sur le marché qui le lie à l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (Aser). Le patron de Myna Distribution technologies Sa, qui emploie environ 5 000 personnes à travers le Sénégal, a tenu à lever les équivoques et dire la «seule vérité qui vaille dans ce dossier», jurant la main sur le cœur, de «mener le combat pour la vertu et les valeurs». En toute sérénité et dans un langage clair, Pape Aly Guèye rappelle que sa société, Myna distribution technologies Sa, a fait son offre à la date du 25 mars 2015 au ministère de l’Energie et du développement des énergies renouvelables. Une offre dans laquelle il propose, pour la somme de 60 milliards FCfa, «la réalisation de 1 400 Km de réseaux Moyenne tension (Mt) structurants, appelés dorsales, permettant un maillage du territoire national et le désenclavement de zones isolées, l’électrification ou la densification d’un total de 1 300 villages répartis dans les 14 régions du Sénégal».

 

«La légalité de l’offre de Myna et l’implication du Groupe de la Boa»

Il ressort dans les explications livrées par le Président-directeur général de Myna que son offre a été reçue, en toute légalité, après le quitus délivré par un «comité technique, conformément aux dispositions de l’article 81 du Code des marchés publics». L’offre présentée par Myna, rappelle son patron, «a intégré un schéma de financement accordé par un pool de banques qui a accepté de participer au financement de l’émergence». Ces institutions bancaires sont six filiales du groupe Bank of Africa (Boa) implantées dans la Sous-région : «Sénégal, Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Bénin, Mali et Togo». Ce financement acquis au taux de 5,6% est remboursable sur cinq ans, avec un différé de six mois. Le patron de Myna révèle que sa société a accepté «de supporter 2,6% d’intérêts». Il renvoie aux notes de l’Aser qui confirment que «la somme des remboursements figurant au tableau d’amortissement s’élève à 71 milliards FCfa».

 

«La cession de financement signée par le ministre des Finances»

Cette étape dépassée, le ministère de l’Energie est saisi par l’Aser, pour un avis du ministère des Finances concernant le schéma de financement proposé par Myna. Documents à l’appui, Pape Aly Guèye livre les secrets de la convention de cession de financements qui lie sa société à l’Etat du Sénégal. A l’article 1 de la convention, il est clairement indiqué : «Sur demande de l’Etat du Sénégal, la société Myna cède à l’Aser, avec l’accord du pool bancaire, le financement de 60 milliards FCfa qui lui avait été initialement octroyé dans le cadre de la convention de crédit en date du 30 octobre 2015, avec toutes les conditions financières négociées et stipulées dans ladite convention relatives à la répartition du financement entre les banques, à la destination et à l’utilisation des fonds, à la durée du prêt, aux intérêts et commissions réparties entre le cédant et le cessionnaire, lesquelles conditions sont reprises dans la convention. La société Myna et l’Aser donnent leur accord exprès et formel sur la cession, laquelle est acceptée par le pool bancaire et l’Etat du Sénégal. En vertu de cette cession, l’Aser est subrogée dans les droits et obligations de la société Myna, au titre du financement de 60 milliards FCfa et devient emprunteur et débitrice à l’égard du pool bancaire, en lieu et place de la société Myna, concernant ledit engagement par trésorerie.»

Toujours, d’après le Pdg de Myna, les termes de la convention ont été conclus entre les différentes parties et le document signé le 11 décembre 2015 par le Pdg de Myna, le Directeur général de la Boa Sénégal, le Dg de l’Aser et approuvé par le ministre des Finances. Prenant à témoin l’Aser, il explique «qu’une avance de démarrage de 12 milliards FCfa a été décaissée, à la date du 18 décembre 2016, contre remise d’une garantie bancaire d’égal montant, conformément aux dispositions du contrat».

 

«Contrôle et état de réalisation du projet»

Après avoir dit ses vérités sur l’offre et le financement, Pape Aly Guèye livre les détails de la mise en œuvre «des 22 dorsales retenues et considérées comme prioritaires pour ce marché qui a été notifiée à l’entreprise par courrier référencé 16/0107/DTER-MBT/sb en date du 26 février 2016». Mais, il rappelle «qu’une mission de réception du matériel destiné à la réalisation du projet s’est rendue au Maroc du 3 au 10 mars 2016, avec la participation d’agents de l’Aser et de la Senelec. La réception en usine des câbles a été faite dans les locaux «Les câbleries du Sénégal» (Lcs) du 30 mars au 1er avril 2016, tandis que la réception en usine en Europe des isolateurs et poteaux bois a été effectuée entre le 16 et 26 avril 2016». Et dans son «élan patriotique», M. Guèye rappelle avoir mis en place «une unité industrielle de fabrication de poteaux en béton armé à Diamniadio, pour les installer à la place des poteaux en bois afin de sécuriser et pérenniser le réseau électrique». D’ailleurs, il fait constater que «pour s’assurer d’une exécution correcte du projet, un bureau de contrôle externe a été recruté pour accompagner l’Aser dans la supervision et le contrôle des travaux. Parallèlement, l’Aser a mis en place une unité de gestion pour densifier le contrôle».

D’après Pape Aly Guèye, «Myna a déjà réalisé les dorsales de l’Ile à Morphil, de Koumpentoum-Koussanar, de Diockoul-Mall Pakh, de Keur Mandoumbé-Pakala-Dawadi Meissa Pathé». «A Tambacounda, la dorsale de Koungheul-Ribot Escale, de ligne moyenne tension traversant 26 localités basse tension, et celle de Koumpentoum-Kouthiaba, de ligne moyenne tension traversant 17 villages basse tension, sont en cours de démarrage». D’autres dorsales dont celles des régions de Kédougou, Tambacounda et Kolda, seront démarrées très prochainement. Le patron de Myna se réjouit également d’avoir réalisé «l’électrification de 139 localités traversées par les dorsales et d’avoir réussi l’extension des réseaux basse tension de 11 villages du département de Podor et de 34 villages en Casamance». «L’électrification est en cours pour 314 villages situés principalement dans les régions de Thiès, Fatick, Kaffrine, Kaolack, Louga, Matam, Ziguinchor, Tambacounda, Sedhiou, Saint-Louis et Diourbel. Ces travaux seront achevés en juillet 2017. Le programme se poursuivra avec l’électrification de 235 localités et la densification des réseaux existant dans 384 villages répartis dans les 14 régions du Sénégal». Mieux, Pape Aly Guèye rassure que «l’exécution de l’entièreté de la convention sera effective le 31 décembre 2017». Une assurance qui tient de «l’intensification et du renforcement de (ses) moyens logistiques» pour livrer tous les travaux à la date indiquée.

NDIAGA NDIAYE