Le Collège d’Enseignement Moyen de l’arrondissement de Gniby, dans le département de Kaffrine, a été créé officiellement depuis l’année 2006. Ce qui n’avait pas manqué d’enthousiasmer tous les individus originaires de cet arrondissement. Il en fut ainsi parce que beaucoup de jeunes élèves voyaient leur carrière échouer lamentablement après avoir franchi le seuil de l’entrée en sixième parce qu’à l’époque, il fallait aller jusqu’à Kaffrine, le chef-lieu de département (ou ailleurs) pour entamer des études au secondaire. Des centaines et des centaines de jeunes élèves gnibyens ont eu à abandonner leurs études car confrontés à des difficultés insupportables, de toutes sortes.
Malheureusement, malgré la création du Collège d’Enseignement Moyen dans cette belle localité du Saloum, il est tout simplement regrettable que des élèves continuent à abandonner leurs études du simple fait que les conditions de travail auxquelles ils sont confrontés sont plus que draconiennes. Jusqu’au moment où je rédige ces mots pour vous sensibiliser sur certains maux dont souffre la population gnibyenne, le CEM de ladite localité ne dispose d’aucune salle de classe construite, pas une seule. Depuis 6 ans, les autorités éducatives locales se cassent la tête rien que pour trouver des abris provisoires où les élèves puissent recevoir un enseignement qui, en aucune manière, ne peut être de qualité parce que les conditions sont loin d’être réunies pour qu’il en soit ainsi. Pas de salles de classe, pas de tables-bancs en quantité suffisante, pas de tableaux lisses et bien peints, des professeurs qui parcourent tout le village pour rejoindre leurs élèves, parfois réunis dans une construction inappropriée, comme par exemple une boutique abandonnée, juste louée pour la circonstance et où souris, rats et autres bestioles plus ou moins dangereux élisent domicile également, au fin fonds du village. Ces mêmes professeurs- certains d’entre eux animés d’une très grande volonté, d’une patience inégalable mais également d’un sens de la responsabilité, d’un professionnalisme hors pair, de la dévotion au travail bien fait- parcourent le village tout entier pour repérer leurs élèves. En guise d’exemple, l’année passée, un groupe d’élèves pouvaient se voir obligés d’aller occuper le Centre Social, situé au quartier Sine, pour y recevoir le cours du jour, d’autres camarades se regroupaient au quartier Escale dans ce qui constitue normalement un Foyer des Jeunes, d’autres élèves également, moins chanceux peut-être, étaient toujours à l’écoute, avec de minces espoirs, pour se voir céder même si c’était pour une matinée, une des classes de l’école primaire, pour une raison ou une autre. D’ailleurs à ce moment précis, au moment où les enseignements ont démarré dans certaines localités du pays, les élèves du «fameux collège» de Gniby restent chez eux parce que ne disposant même pas d’un abri provisoire: le Centre Social et le Foyer des Jeunes n’étant plus disponibles. Nous ne trouvons pas de qualificatif qui puisse traduire la situation que traverse ce CEM.
De toute façon, c’est un rêve de plusieurs milliers de personnes qui est en train de se briser parce que c’est vraiment navrant, surtout pour un enseignant comme dans mon cas, de voir autant de jeunes élèves, dont le seul objectif est d’étudier, abandonner leur carrière scolaire parce que ne pouvant pas disposer de salles de classe, et ce depuis plus de 6 longues années. Cela prouve que les gnibyens sont des individus patients, vertueux, respectueux, de véritables patriotes, toujours à la disposition des autorités administratives, politiques, religieuses… Néanmoins, nous aimerions que ce respect que nous éprouvons envers tout un chacun nous soit dévolu en retour. Nous nous voulons de véritables citoyens, conscients de nos devoirs mais nous n’arrivons pas à comprendre que 40 % du budget national soit dédié au secteur prioritaire de l’éducation, que des collèges de proximité soient créés, construits et totalement équipés en l’espace de deux ans- ce qui est du reste très louable- alors que le CEM de Gniby n’arrive pas à disposer d’une seule salle de classe depuis plus d’une demi-décennie.
Les jeunes de Gniby n’arrivent pas à trouver une réponse à ce manque de considération. C’est tout juste pour cette raison qu’un des leurs a décidé d’écrire ces quelques mots, juste dans le but de vous informer d’une situation dont il se sent totalement impuissant, bien qu’animé d’une très grande considération envers son village natal, et par conséquent à l’égard de sa chère patrie. Cette situation désastreuse ne cesse de me ronger le cœur chaque jour davantage.
Gniby, regorge de potentialités humaines de qualité, dans leur grande majorité des jeunes éminemment honnêtes, travailleurs et responsables, qui s’acquittent de tous devoirs qu’ils jugent siens. Nous sommes convaincus que ce temple de la sagesse, érigé en arrondissement, par Décret no 2008-747 du 10 juillet 2008, polarisant une population de 15839 personnes, réparties entre 1480 ménages, mériterait même un lycée, en plus d’un collège ultra moderne, une Case des Tout-Petits.
Cheikh Guèye
Président de l’Association des Étudiants Africains de Ténériffe
Malheureusement, malgré la création du Collège d’Enseignement Moyen dans cette belle localité du Saloum, il est tout simplement regrettable que des élèves continuent à abandonner leurs études du simple fait que les conditions de travail auxquelles ils sont confrontés sont plus que draconiennes. Jusqu’au moment où je rédige ces mots pour vous sensibiliser sur certains maux dont souffre la population gnibyenne, le CEM de ladite localité ne dispose d’aucune salle de classe construite, pas une seule. Depuis 6 ans, les autorités éducatives locales se cassent la tête rien que pour trouver des abris provisoires où les élèves puissent recevoir un enseignement qui, en aucune manière, ne peut être de qualité parce que les conditions sont loin d’être réunies pour qu’il en soit ainsi. Pas de salles de classe, pas de tables-bancs en quantité suffisante, pas de tableaux lisses et bien peints, des professeurs qui parcourent tout le village pour rejoindre leurs élèves, parfois réunis dans une construction inappropriée, comme par exemple une boutique abandonnée, juste louée pour la circonstance et où souris, rats et autres bestioles plus ou moins dangereux élisent domicile également, au fin fonds du village. Ces mêmes professeurs- certains d’entre eux animés d’une très grande volonté, d’une patience inégalable mais également d’un sens de la responsabilité, d’un professionnalisme hors pair, de la dévotion au travail bien fait- parcourent le village tout entier pour repérer leurs élèves. En guise d’exemple, l’année passée, un groupe d’élèves pouvaient se voir obligés d’aller occuper le Centre Social, situé au quartier Sine, pour y recevoir le cours du jour, d’autres camarades se regroupaient au quartier Escale dans ce qui constitue normalement un Foyer des Jeunes, d’autres élèves également, moins chanceux peut-être, étaient toujours à l’écoute, avec de minces espoirs, pour se voir céder même si c’était pour une matinée, une des classes de l’école primaire, pour une raison ou une autre. D’ailleurs à ce moment précis, au moment où les enseignements ont démarré dans certaines localités du pays, les élèves du «fameux collège» de Gniby restent chez eux parce que ne disposant même pas d’un abri provisoire: le Centre Social et le Foyer des Jeunes n’étant plus disponibles. Nous ne trouvons pas de qualificatif qui puisse traduire la situation que traverse ce CEM.
De toute façon, c’est un rêve de plusieurs milliers de personnes qui est en train de se briser parce que c’est vraiment navrant, surtout pour un enseignant comme dans mon cas, de voir autant de jeunes élèves, dont le seul objectif est d’étudier, abandonner leur carrière scolaire parce que ne pouvant pas disposer de salles de classe, et ce depuis plus de 6 longues années. Cela prouve que les gnibyens sont des individus patients, vertueux, respectueux, de véritables patriotes, toujours à la disposition des autorités administratives, politiques, religieuses… Néanmoins, nous aimerions que ce respect que nous éprouvons envers tout un chacun nous soit dévolu en retour. Nous nous voulons de véritables citoyens, conscients de nos devoirs mais nous n’arrivons pas à comprendre que 40 % du budget national soit dédié au secteur prioritaire de l’éducation, que des collèges de proximité soient créés, construits et totalement équipés en l’espace de deux ans- ce qui est du reste très louable- alors que le CEM de Gniby n’arrive pas à disposer d’une seule salle de classe depuis plus d’une demi-décennie.
Les jeunes de Gniby n’arrivent pas à trouver une réponse à ce manque de considération. C’est tout juste pour cette raison qu’un des leurs a décidé d’écrire ces quelques mots, juste dans le but de vous informer d’une situation dont il se sent totalement impuissant, bien qu’animé d’une très grande considération envers son village natal, et par conséquent à l’égard de sa chère patrie. Cette situation désastreuse ne cesse de me ronger le cœur chaque jour davantage.
Gniby, regorge de potentialités humaines de qualité, dans leur grande majorité des jeunes éminemment honnêtes, travailleurs et responsables, qui s’acquittent de tous devoirs qu’ils jugent siens. Nous sommes convaincus que ce temple de la sagesse, érigé en arrondissement, par Décret no 2008-747 du 10 juillet 2008, polarisant une population de 15839 personnes, réparties entre 1480 ménages, mériterait même un lycée, en plus d’un collège ultra moderne, une Case des Tout-Petits.
Cheikh Guèye
Président de l’Association des Étudiants Africains de Ténériffe